Vladimir Poutine annonce le succès des essais du missile nucléaire Bourevestnik « à portée illimitée »
La Russie a fait savoir dimanche qu’elle avait notifié Washington de la réussite finale des tests de son missile de croisière à propulsion nucléaire Bourevestnik, alors que son offensive en Ukraine se poursuit et que plane l’incertitude sur une nouvelle entrevue entre Vladimir Poutine et son homologue américain Donald Trump.

Le président russe Vladimir Poutine.
Photo: ALEXANDER ZEMLIANICHENKO/POOL/AFP via Getty Images
« Les tests décisifs sont désormais achevés », a déclaré le président russe dans une vidéo diffusée par le Kremlin, lors d’une réunion avec des responsables militaires. Il a donné l’ordre de « préparer les infrastructures pour mettre en service cet armement dans les forces armées » russes.
Un missile à « portée illimitée »
« C’est une création unique que personne d’autre au monde ne possède », a assuré le maître du Kremlin, précisant que le Bourevestnik — « oiseau de tempête » en russe — dispose d’une « portée illimitée ».
Selon le chef d’état-major Valéri Guérassimov, le dernier essai, mené le 21 octobre, a vu le missile voler environ 15 heures sur quelque 14.000 km. « Ce n’est pas une limite », a-t-il ajouté, soulignant que « les caractéristiques techniques du Bourevestnik permettent de l’utiliser avec une précision garantie contre des sites hautement protégés situés à n’importe quelle distance ».
Kirill Dmitriev, émissaire du Kremlin pour les questions économiques et en déplacement à Washington depuis vendredi, a affirmé dans l’après-midi avoir « déjà informé » des responsables de l’administration Trump de cette réunion « où le président russe s’est fait présenter un rapport (…) sur les essais réussis du missile du type tout à fait nouveau Bourevestnik ».
Tensions persistantes avec Washington
Vladimir Poutine avait pour la première fois évoqué ce programme en 2018, lorsqu’il avait défendu le développement de nouvelles armes capables, selon lui, de déjouer quasiment tous les systèmes d’interception américains. Sept ans plus tard, l’annonce de la réussite des tests du Bourevestnik intervient tandis que les troupes russes progressent lentement dans certains secteurs du front ukrainien, au prix de lourdes pertes.
Les pourparlers entre Moscou et Kiev restent à l’arrêt, malgré les efforts répétés du président américain Donald Trump, qui avait promis à son retour à la Maison-Blanche en janvier de « mettre fin rapidement » au conflit. Mais la perspective d’une rencontre entre les deux dirigeants s’est éloignée : Donald Trump a reporté sine die une réunion annoncée à Budapest, estimant ne pas vouloir de discussions « pour rien ». Le lendemain, Washington a d’ailleurs imposé de nouvelles sanctions contre les hydrocarbures russes.
Samedi, le président américain a confirmé qu’il ne « perdrait pas son temps » à organiser une nouvelle rencontre avec Vladimir Poutine sans perspective d’accord sur la fin des combats.
Nouvelles pertes civiles à Belgorod et Kiev
À Washington, Kirill Dmitriev a pour sa part dénoncé dimanche « des tentatives titanesques de saper tout dialogue entre la Russie et les États-Unis », tout en affirmant que Moscou restait disposée « à un dialogue constructif ». Selon lui, « le respect des intérêts russes » et « l’éradication des causes profondes de la crise ukrainienne » doivent servir de base à des « solutions justes ».
De son côté, Vladimir Poutine a déclaré ne pas vouloir fixer de calendrier pour la fin des combats : « Nous n’allons rien harmoniser avec des dates ou des événements quelconques (…), nous allons nous baser sur une rationalité militaire », a-t-il indiqué.
Sur le terrain, une attaque de drones russes sur Kiev a fait dans la nuit trois morts et une trentaine de blessés, dont six enfants, selon le maire de la capitale, Vitali Klitschko. En Russie, la région frontalière de Belgorod a de nouveau été la cible de frappes ukrainiennes, causant la mort d’un civil et faisant 17 blessés, a indiqué le gouverneur Viatcheslav Gladkov. Le dernier bilan publié dimanche continue de grimper, selon les autorités locales.

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