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Budget de la Sécu

Sans budget, la Sécurité sociale fonctionnerait, mais avec un « risque très élevé » sur son financement

L'absence de budget de la Sécurité sociale en 2026 porterait le déficit de celle-ci "sans doute au-delà de 30 milliards d'euros", une quasi "perte de contrôle" qui ferait "peser un risque très élevé" sur son financement, selon une note du ministère de la Santé.

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Photo: MAGALI COHEN/Hans Lucas/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 2 Min.

Selon cette évaluation, répondant à une demande du Premier ministre et transmise aux députés, l’absence de budget de la Sécurité sociale n’empêcherait pas les prestations d’être versées, les dépenses de soins d’être remboursées et les cotisations d’être perçues.

Un système qui continuerait de fonctionner

Les dépenses pour les hôpitaux et les Ehpad se poursuivraient sur la base des enveloppes votées l’an dernier, avec toutefois « des situations de tension et de fragilisation » des établissements, du fait de l’impossibilité d’appliquer des mesures nouvelles, selon la note signée par le directeur de la Sécurité sociale, Pierre Pribile. Les grands équilibres seraient donc maintenus à court terme, mais au prix d’une dégradation progressive de la situation financière et de marges de manœuvre déjà limitées.

Un déficit à un niveau jugé inédit

En revanche, faute de mesures d’économies et de nouvelles recettes, le déficit prévisionnel en 2026 de la Sécu serait « sans doute au delà de 30 milliards d’euros ». Il s’agit d’un « niveau inédit en l’absence de crise économique, qui s’apparenterait à une perte de contrôle », et qui « pourrait en outre être aggravé encore dans la mesure où une telle situation s’accompagnerait probablement d’une dégradation macro-économique préjudiciable aux recettes sociales », avertit le haut fonctionnaire.

Un besoin de financement colossal

La caisse de la Sécurité sociale (Acoss) verrait son besoin de financement porté « à plus de 100 milliards d’euros », « un niveau jamais atteint et donc très risqué, hautement susceptible de fragiliser le cadre de gestion des finances sociales », prévient également M. Pribile. Une telle dérive mettrait à rude épreuve les capacités de financement sur les marchés et exposerait davantage encore les comptes sociaux aux variations de taux d’intérêt.

Des leviers d’économies politiquement explosifs

Le gouvernement conserverait la possibilité d’imposer des économies par voie réglementaire, mais il s’agirait de mesures « sensibles et très difficiles au plan politique », note-t-il. L’exécutif pourrait ainsi notamment augmenter les franchises médicales (de l’ordre d’un milliard d’euros) ou réduire le montant des allègements généraux de cotisations sociales (1,5 milliard d’euros), au risque de ranimer les tensions autour du pouvoir d’achat des ménages et du coût du travail.