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Film « Sacré-Cœur »

Film Sacré-Cœur : le directeur d’un cinéma municipal démissionne suite à la demande de programmation du maire

La diffusion du film Sacré-Cœur dans le cinéma municipal de Clichy-la-Garenne (Hauts-de-Seine) a déclenché la polémique. Le directeur de la salle a choisi de démissionner, dénonçant une ingérence du maire dans la programmation culturelle. L’édile, lui, affirme n’avoir fait que répondre aux attentes de ses administrés. 

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Le film Sacré-Cœur, sorti le 1ᵉʳ octobre 2025.

Photo: SAJE Distribution

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Durée de lecture: 4 Min.

Sacré-Cœur, le docu-fiction de Sabrina et Steven J. Gunnell, a rencontré un succès inattendu cet automne dans les salles françaises, attirant près de 450 000 spectateurs. Mais, après plusieurs revers, il se retrouve de nouveau dans la tourmente. Thomas Petit, directeur du Rutebeuf, cinéma d’art et essai de Clichy-la-Garenne, a quitté ses fonctions, comme le rapporte Libération. La raison : le maire Rémi Muzeau a demandé à programmer cette œuvre consacrée aux apparitions du Christ à sainte Marguerite-Marie Alacoque au XVIIᵉ siècle.  

« Quand le sens de ce métier se perd » 

Dans un courrier, Thomas Petit a expliqué les raisons de sa démission. « Quand le sens de ce métier se perd, quand vous vous retrouvez à aller à l’inverse de ce pour quoi vous avez commencé à le faire, alors il est parfois nécessaire de dire stop », a-t-il indiqué.  
De son côté, l’opposition municipale de gauche s’est insurgée. Dalila Bahmed, cheffe de file des Écologistes, a dénoncé le caractère « prosélyte du film ». Elle considère d’ailleurs que la municipalité a exercé une pression sur le directeur. Selon elle, cette démission survient après que des habitants ont exprimé leur inquiétude face à la programmation de ce docu-fiction historique et religieux.  
« L’ingérence du maire de Clichy dans la programmation du cinéma municipal, qui s’est vu imposer le film Sacré-Cœur, traduit la mainmise de l’extrême droite sur la culture », a quant à elle déploré Léa Druet, tête de liste LFI à Clichy-la-Garenne pour les municipales. Pour elle, cet épisode est « une menace pour la liberté culturelle et la démocratie ». Elle estime en outre que « le maire n’a pas à s’introduire dans la programmation d’un cinéma municipal ». 

« Je satisfais la demande de ma population » 

Pour sa part, le maire divers droite Rémi Muzeau a signifié qu’il ne s’agissait pas de prosélytisme mais d’un simple suivi de la demande citoyenne. « Je tenais à ce que ce film passe, je l’ai fait savoir et ce monsieur a démissionné », a souligné l’édile auprès de nos confrères. 
« Le maire a le droit de faire passer ce film. Moi, il me plaît beaucoup. Il a fait plus de 400.000 entrées, c’est tout ce qui m’importe. Je satisfais la demande de ma population », a ajouté l’élu. Selon le quotidien, ce dernier aurait néanmoins fait pression « sans état d’âme », a toutefois précisé ne pas avoir forcé le directeur du Rutebeuf à démissionner.  

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Cette affaire n’est pas isolée. À Marseille, la projection de Sacré-Cœur avait également provoqué des tensions en octobre dernier. La séance avait été annulée par le maire Benoît Payan au nom du principe de laïcité. Quelques jours plus tard, le tribunal administratif avait ordonné la reprogrammation du film, donnant raison au sénateur Stéphane Ravier qui avait saisi la justice via un référé-liberté. 
Rappelons également que le long métrage avait été privé de campagne publicitaire dans les transports publics, la RATP et la SNCF ayant refusé sa diffusion pour « caractère confessionnel et prosélyte ».