La gauche sociale-démocrate compte bien peser en 2027. Ses principales figures, Raphaël Glucksmann, François Hollande et la présidente PS de la région Occitanie, Carole Delga se sont d’ailleurs réunies le 16 novembre à Pontoise dans le Val-d’Oise à l’occasion d’un événement organisé par La Convention, le mouvement de l’ancien Premier ministre Bernard Cazeneuve. Le but de ce rassemblement étant de « montrer qu’un espace politique se construit », selon des propos d’un proche de Raphaël Glucksmann relatés par l’AFP.
S’imposer face à LFI …
Un espace politique qui cherche notamment à concurrencer celui occupé par La France insoumise. Au sein de la galaxie sociale-démocrate, on ne porte pas dans son cœur le parti de Jean-Luc Mélenchon. En mai 2022, Bernard Cazeneuve avait quitté le Parti socialiste à la suite de la conclusion d’un accord entre LFI et le parti à la rose en vue des élections législatives, qualifiant les leaders du PS de « dirigeants » qui ont « perdu leur boussole ».
Raphaël Glucksmann avait de son côté, au mois de septembre sur France Info, rejeté toute alliance avec le parti de gauche radicale. « Il n’y aura pas d’alliance avec La France insoumise. Législatives anticipées, présidentielle, tout ce que vous voulez », avait-il martelé, ajoutant que « c’est définitif ».
Et pour François Hollande, Jean-Luc Mélenchon n’est en aucun cas en mesure de faire gagner la gauche en 2027. « En 2017 et en 2022, il avait profité d’un vote utile qui lui avait fait rater de peu la qualification, car l’enjeu était d’empêcher Marine Le Pen d’être au second tour face à Emmanuel Macron. Mais pour 2027, c’est différent, car toutes les études démontrent déjà que le RN sera qualifié », a-t-il déclaré, selon des propos rapportés par Le Parisien.
Mais pour les sociaux-démocrates, s’imposer face à La France insoumise ne sera pas une tâche aisée. Le parti dirigé par Manuel Bompard reste aujourd’hui un acteur de premier plan à gauche. Il compte à l’Assemblée nationale 71 députés et Jean-Luc Mélenchon est stable dans les sondages. Selon une étude Odoxa publiée le 25 novembre, le triple candidat à l’élection présidentielle obtiendrait 12 % des suffrages au premier tour.
… et à la « gauche unitaire »
LFI n’est pas le seul obstacle sur le chemin de la gauche sociale-démocrate. Celle qui se fait appeler la « gauche unitaire » entend également faire entendre sa voix. Incarnée notamment par le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, la cheffe des Écologistes, Marine Tondelier, le député Debout ! François Ruffin, cette dernière défend l’organisation d’une primaire permettant aux partis de gauche de présenter une candidature commune en 2027 et de battre le Rassemblement national.
Une idée à laquelle la sphère sociale-démocrate n’est pas réceptive. Invité de France Inter le 17 novembre, François Hollande a déclaré que « la primaire est le plus mauvais des systèmes », précisant que « la solution, c’est une force politique, un projet, une incarnation ».
Au printemps dernier, dans un entretien au Monde, le co-président de Place publique était allé plus loin. En plus de refuser catégoriquement de participer à une primaire de la gauche, l’eurodéputé avait qualifié le processus de « mortifère ».
Glucksmann, le mieux placé
Parmi les principales personnalités politiques de la gauche dite de « gouvernement », une seule, semble, pour l’heure, être en mesure de se qualifier au second tour de la prochaine élection présidentielle : Raphaël Glucksmann.
Le député européen est d’ailleurs le mieux placé à gauche, tout parti confondu. Et ce malgré sa prestation face à Éric Zemmour lors de « La Grande confrontation » sur LCI le 18 novembre, que certains de ses soutiens avaient jugée décevante.
Toujours selon l’étude Odoxa, si la présidentielle avait lieu en ce moment, l’essayiste en serait le troisième homme avec 13,5 % des suffrages, derrière Jordan Bardella (35 %) et Édouard Philippe (17 %). Il atteindrait même 14,5 % dans l’hypothèse où Gabriel Attal serait le candidat du bloc central à la place du maire du Havre.
Une aubaine pour la gauche sociale-démocrate qui enchaîne les revers électoraux depuis 2017, mais aussi une opportunité de reprendre à Jean-Luc Mélenchon le leadership à gauche.
Seulement, comme dans tout courant politique, il n’y a pas une, mais des ambitions. Et la social-démocratie française n’échappe pas à la règle. Des rivalités internes pourraient alors très vite s’installer.
François Hollande n’a, pour l’heure, pas fermé la porte à une candidature à l’élection présidentielle de 2027. « Si la chance est là, il faut la saisir », a-t-il assuré au journaliste Darius Rochebin dans un podcast mis en ligne le 20 novembre.
Quant à Carole Delga, elle garde aussi un œil sur 2027. Dans un entretien à la Dépêche du Midi en février 2025, la présidente de la région Occitanie avait confirmé renoncer à la mairie de Toulouse afin de « concentrer » son « action » sur le « redressement de la France ».
Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.