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Prélèvement forcé d’organes

Le crime caché que Pékin veut faire taire - mais qu’un prêtre refuse d’ignorer

Le documentaire State Organs met à nu le prélèvement forcé d’organes, par le Parti communiste chinois (PCC), sur des pratiquants de Falun Gong.

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Le père Henry Adler lors de la projection de State Organs à l’église catholique Holy Family, à Ingleburn, dans la banlieue de Sydney (Australie), le 22 novembre 2025. (Crédit Photo NTD)

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Durée de lecture: 8 Min.

Dans une salle paroissiale pittoresque de l’ouest de Sydney, le père Henry Adler a tamisé les lumières et lancé la projection d’un documentaire qui, selon lui, a fondamentalement « remodelé sa vision du monde ».
State Organs expose le prélèvement forcé d’organes, orchestré par le Parti communiste chinois sur les pratiquants de Falun Gong, une horreur depuis longtemps étouffée sous des couches de silence et de censure.
Et, comme pour illustrer ce silence, une projection prévue à l’église St John the Evangelist, à Campbelltown, a été visée par une alerte à la bombe, les auteurs exigeant l’annulation de l’événement.
Pour le père Adler, la réalité décrite est pourtant d’une brutalité implacable, impossible à ignorer.
« Pourquoi l’Église devrait‑elle contribuer à sensibiliser l’opinion ? En tant que chrétiens, nous avons le devoir moral de soutenir les victimes de persécutions », a‑t‑il expliqué aux paroissiens, le soir du 22 novembre, à l’église Holy Family, dans le quartier d’Ingleburn, au sud‑ouest de Sydney.
« Ce documentaire m’a rappelé à plusieurs reprises que cela dure depuis très longtemps, et il est vraiment déchirant de voir le monde se taire à ce sujet », a‑t‑il ajouté.
« La révélation, dans ce film, d’une extermination systématique ne cessera jamais de me bouleverser, et, je pense, de nous bouleverser tous. »
Le documentaire suit le parcours de deux familles dont les enfants disparaissent dans le cadre de la persécution menée par le PCC contre le Falun Gong.
Leur quête les conduit à mettre au jour l’ampleur des exactions étatiques en matière de trafic d’organes visant les prisonniers d’opinion.
Le père Adler a d’abord douté de la réalité des prélèvements forcés d’organes, avant que ses propres recherches ne le convainquent.
« Jésus est mort pour les autres. Il nous a dit que nous devions être capables d’en faire autant ; eux sont prêts à se sacrifier pour qu’un jour, d’autres puissent vivre dans un monde libre », a‑t‑il déclaré.
Le prêtre a appelé les Australiens à « prendre position de manière proactive », affirmant : « Nous avons en effet le devoir de nommer le mal pour ce qu’il est, et de mettre au jour cette pratique. »

Un témoin raconte la torture subie aux mains du PCC

Pratiquant de Falun Gong, Samuel Liu a livré un témoignage direct des tortures qu’il a endurées : deux années en camp de travail forcé, trois ans et demi en prison, et deux passages dans des centres de « rééducation » idéologique.
M. Liu raconte avoir été laissé en plein soleil jusqu’à ce que sa tête enfle, privé de sommeil pendant vingt jours au cœur de l’hiver, des gardiens le piquant avec des pinces métalliques dès qu’il somnolait, et soumis à des décharges de matraques électriques sur les parties les plus sensibles de son corps.
Ancien cadre dirigeant d’une multinationale américaine, il explique avoir eu la tête plongée dans un seau d’eau, et avoir été délibérément soumis à un régime alimentaire destiné à provoquer une constipation sévère.

Samuel Liu s’adresse au public après la projection du documentaire State Organs à l’église catholique Holy Family, à Sydney, le 22 novembre 2025. (Crédit Photo NTD)

Parmi les autres formes de torture, il évoque un mois entier passé attaché à un lit et des gavages forcés par sonde.
Il indique aussi avoir été contraint à plusieurs examens médicaux approfondis.
« À l’époque, je craignais moi aussi de “disparaître” à tout moment », confie‑t‑il.
M. Liu raconte encore qu’en 2011, il a été emmené alors que son épouse était enceinte d’un mois ; soumise à un stress extrême, elle a ensuite fait une fausse couche.
« J’ai eu la chance de survivre à ces tortures et de pouvoir venir en Australie début 2016. Je suis très reconnaissant de l’aide et du soutien fournis par le gouvernement australien », dit‑il.
« Je demande à chacun d’entre vous, ici ce soir, de parler de ces faits autour de vous et d’aider à mettre fin à ce crime contre l’humanité en Chine. »

Un public stupéfait par l’ampleur du trafic d’organes

Parmi les spectateurs, Mike Hopwood explique qu’il n’avait connaissance que de cas isolés de trafic d’organes à l’étranger, et ignorait tout d’un système organisé par l’État visant, à grande échelle, des prisonniers de conscience.
« J’en avais entendu parler dans certains pays, avec le danger d’être drogué dans des bars à l’étranger et de se faire prélever des organes, mais je n’avais jamais entendu parler de quelque chose de cette ampleur », confie‑t‑il.
La projection lui a fait prendre la mesure du nombre de personnes enlevées et dépouillées de leurs organes alors qu’elles étaient encore vivantes.
« Cela m’a profondément choqué. Je suis content d’avoir été informé de cette réalité. C’est vraiment édifiant », ajoute‑t‑il.

Mike Hopwood explique que le documentaire l’a à la fois choqué et profondément marqué. (Crédit Photo NTD)

Des preuves internationales dressent un tableau sanglant du prélèvement d’organes

En 2019, l’avocat des droits de l’homme Sir Geoffrey Nice a mis en place le « China Tribunal » afin d’enquêter sur les allégations de prélèvements forcés d’organes en Chine.
Ce tribunal a examiné de nombreux éléments, allant des chiffres de transplantations aux examens médicaux imposés aux prisonniers de conscience, en passant par les témoignages de chirurgiens et d’anciens détenus.
En 2020, ses membres ont conclu « au‑delà de tout doute raisonnable » que le PCC utilisait, depuis des années, des prisonniers – en particulier des pratiquants de Falun Gong – comme sources involontaires d’organes.
En outre, une étude publiée dans l’American Journal of Transplantation a révélé que, dans certains dossiers, aucun diagnostic de mort cérébrale n’était établi pour des donneurs, l’ablation des organes apparaissant comme cause officielle du décès.
La revue rapporte également que, dès 2005, le Dr Huang Jiefu, chirurgien transplantologue formé en Australie, reconnaissait que, hormis quelques victimes d’accidents de la route, la plupart des organes prélevés en Chine provenaient de prisonniers exécutés.
L’organisation Médecins contre le prélèvement forcé d’organes (DAFOH : Doctors Against Forced Organ Harvesting) a également mis en évidence qu’en pratique, seuls environ 1 % des donneurs d’organes enregistrés en Chine deviennent effectivement éligibles, un taux qui contredit les chiffres officiels avançant 12 %.
Avec la contribution de Rachel Qu.