La diaspora hongkongaise exige des réponses après l’incendie meurtrier du complexe résidentiel
Un groupe de la diaspora basé à Los Angeles affirme que l'incendie qui a coûté la vie à 159 personnes reflète des défaillances plus profondes de la gouvernance et un climat politique qui étouffe toute enquête ouverte.
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Des pompiers arrosent les flammes alors qu’un incendie majeur embrase plusieurs immeubles résidentiels du complexe Wang Fuk Court, dans le district de Tai Po à Hong Kong, le 26 novembre 2025.
Un gigantesque incendie résidentiel à Hong Kong, le 26 novembre, a fait 159 morts, un bilan encore appelé à s’alourdir. Des Hongkongais de l’étranger estiment que ce drame a ravivé une frustration ancienne face aux défaillances chroniques du gouvernement et à un climat politique de plus en plus restrictif, qui ne laisse quasiment plus de place à un véritable examen des faits.
Charles Lam, représentant du Hong Kong Forum Los Angeles (HKFLA), confie au quotidien Epoch Times que les Hongkongais de la diaspora se disent « bouleversés et révoltés » en découvrant les images du brasier qui a ravagé le Wang Fuk Court, un vaste complexe résidentiel de grande hauteur.
Il exhorte les autorités hongkongaises à mener une enquête transparente et à ne pas transformer cette catastrophe en champ clos de règlements de comptes politiques.
M. Lam souligne que de nombreux Hongkongais de l’étranger s’alarment de la tendance, dans certains médias locaux, à faire porter la responsabilité sur la tradition centenaire des échafaudages en bambou.
« Le gouvernement ne doit pas se dérober à un contrôle approfondi des matériaux de construction », insiste‑t‑il, ajoutant que la diaspora réclame aussi que les initiatives de secours de terrain puissent agir librement, sans que les autorités ne cherchent à centraliser à la fois les dons et la diffusion d’informations de première main.
L’incendie compte parmi les pires catastrophes de l’histoire récente de Hong Kong. De l’Europe à l’Amérique du Nord, les communautés d’expatriés hongkongais organisent veillées et rassemblements de prière.
À Los Angeles, des organisations religieuses ont tenu, le 3 décembre, une cérémonie en mémoire des victimes et en soutien à leurs familles.
La colère publique enfle face à la réponse des autorités
Interrogé sur le risque de voir le drame déboucher sur des manifestations de plus grande ampleur à Hong Kong, M. Lam estime que la colère publique s’est déjà nettement exprimée.
Un homme qui avait lancé une pétition en ligne réclamant des comptes au gouvernement a été arrêté par le département de la sécurité nationale de la police hongkongaise, ce qui, selon M. Lam, rappelle à quel point la ville demeure sous forte pression politique.
« Alors que la colère publique monte, le gouvernement ne peut pas espérer une stabilité durable s’il refuse d’affronter les inquiétudes de la population », prévient‑il.
Un homme contemple les décombres laissés par l’incendie majeur qui a ravagé plusieurs immeubles résidentiels du complexe Wang Fuk Court, dans le district de Tai Po à Hong Kong, le 28 novembre 2025. (Dale DE LA REY/AFP via Getty Images)
M. Lam critique la gestion des secours par le gouvernement après l’incendie. Il explique que lorsque les habitants font don de grandes quantités de biens pour aider les familles déplacées, les autorités municipales s’emparent rapidement de ces dons et les redistribuent à des équipes d’aide affiliées au gouvernement.
« Le gouvernement devrait respecter l’élan de solidarité de la population, au lieu de laisser des structures officielles s’approprier le mérite de ces dons », déplore‑t‑il.
Le HKFLA n’envisage pas pour l’heure de lancer une campagne de collecte de fonds à l’étranger, par crainte des risques inhérents aux transferts transfrontaliers, compte tenu de sa ligne ouvertement critique à l’égard du Parti communiste chinois (PCC). M. Lam recommande plutôt de contribuer directement à des organisations de terrain jugées fiables ou à la Croix‑Rouge à Hong Kong.
Mobilisation culturelle des expatriés
Au‑delà des actions de secours, le HKFLA doit organiser le 6 décembre un événement culturel au Liberty Sculpture Park, à Yermo, en Californie, au cours duquel « Lumli Lumlong », un couple d’artistes hongkongais exilés à Londres, dévoilera une fresque dans le cadre de l’initiative « Hong Kong Corner ».
Le couple d’artistes hongkongais Lumli Lumlong apparaît sur une photographie d’archives non datée. (Crédit Photo Lumli Lumlong)
Leur déplacement aux États‑Unis entend mettre en lumière la résilience des Hongkongais dans leur combat pour la liberté, face à l’emprise toujours plus forte du PCC sur cette ancienne région semi‑autonome.
Avec la contribution de Xu Manjuan.
Michael Zhuang est un collaborateur d'Epoch Times, spécialisé dans les sujets se rapportant à la Chine.