« Une provocation à grande échelle » : Varsovie abat plusieurs « drones russes » ayant pénétré son espace aérien

Le Premier ministre polonais, Donald Tusk.
Photo: JOHN THYS/AFP via Getty Images
Varsovie et ses alliés ont dénoncé mercredi une « provocation » russe après l’intrusion de drones dans l’espace aérien polonais lors d’une attaque contre l’Ukraine. Plusieurs engins ont été interceptés par les forces polonaises et celles de l’Otan.
Le Premier ministre polonais Donald Tusk a assuré mercredi matin qu’aucun drone ni leur destruction n’avait fait de victimes. Les autorités polonaises indiquent avoir identifié plus de dix « cibles hostiles » dans la nuit de mardi à mercredi.
Appui de l’Otan
Plusieurs ont été abattues grâce à l’intervention des forces aériennes polonaises et de la défense antiaérienne de l’Otan.
« De nombreux drones ont pénétré l’espace aérien polonais pendant la nuit et ont été confrontés aux défenses aériennes polonaises et de l’Otan », a affirmé la porte-parole de l’Alliance atlantique Allison Hart sur le réseau social X. L’armée polonaise a remercié sur X l’Armée de l’air des Pays-Bas pour son « soutien ». Les drones détruits sont en cours de localisation.
Ces incursions ont provoqué la fermeture temporaire de l’espace aérien au-dessus de Varsovie. Le principal aéroport de la capitale, Chopin, ainsi que trois autres aéroports de moindre importance dans la région et dans l’est du pays, ont été paralysés plusieurs heures.
« Une provocation à grande échelle »
La Pologne a qualifié ces intrusions de « sans précédent ». Elles surviennent à la veille de grandes manœuvres militaires conjointes russo-bélarusses, baptisées Zapad-2025, programmées du 12 au 16 septembre.
En réaction, Varsovie a annoncé la fermeture de sa frontière avec le Bélarus à partir de jeudi. Un exercice militaire rassemblant 30.000 soldats, dont des troupes alliées, sera organisé sur son sol. Les délais de mobilisation des forces territoriales ont également été réduits à six heures dans les régions de l’est frontalières de l’Ukraine et du Bélarus, contre douze ailleurs.
Donald Tusk, en contact « permanent » avec le secrétaire général de l’Otan Mark Rutte, a dénoncé « une provocation à grande échelle » et confirmé l’interception de plusieurs « drones russes » au-dessus du territoire polonais.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a dénoncé « un ciblage délibéré », affirmant qu’au moins huit drones russes avaient été « dirigés vers la Pologne ». Selon l’armée ukrainienne, la Russie a simultanément lancé 458 drones et missiles contre l’Ukraine.
Le Bélarus a annoncé de son côté avoir abattu des drones au-dessus de son territoire dans la nuit, sans en préciser l’origine. Selon son ministère de la Défense, des engins ayant « perdu leur trajectoire » ont été détruits. Minsk a ajouté que ses forces et celles de la Pologne s’étaient mutuellement informées de l’approche des drones.
Vives condamnations internationales
Plusieurs alliés de Varsovie ont réagi. Le président français a appelé Moscou à « mettre fin à cette fuite en avant ». La cheffe de la diplomatie européenne Kaja Kallas a dénoncé « la violation la plus grave de l’espace aérien européen par la Russie depuis le début de la guerre », ajoutant sur X : « Les indications suggèrent qu’il s’agissait d’un acte intentionnel, non accidentel. »
Le président polonais Karol Nawrocki avait déclaré mardi en Finlande que Vladimir Poutine était prêt à envahir d’autres pays après l’Ukraine.
En août, Varsovie avait adressé une note de protestation à Moscou après la chute et l’explosion d’un drone dans l’est du pays, qualifiant l’incident de « provocation délibérée ».
En 2023, un missile russe avait traversé l’espace aérien polonais en survolant la frontière avec l’Ukraine. En novembre 2022, un missile de la défense antiaérienne ukrainienne était tombé sur le village polonais de Przewodow, près de la frontière, faisant deux morts civils.
Dimanche, la Russie avait déjà lancé la plus grande vague de drones et missiles contre l’Ukraine depuis le début de la guerre, faisant plusieurs morts et blessés et frappant pour la première fois le siège du gouvernement ukrainien.
Avec AFP
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