Projet d'attentat
Projet d’attentat jihadiste : trois femmes suspectées d’avoir préparé une attaque terroriste écrouées
Le Parquet national antiterroriste (Pnat) a révélé samedi à l'Agence France-Presse l'interpellation de trois jeunes femmes soupçonnées d'avoir planifié une attaque terroriste d'inspiration jihadiste. Cette information, initialement rapportée par Le Parisien et RTL, marque un tournant inquiétant dans le paysage de la menace terroriste en France.

Le procureur national antiterroriste Olivier Christen , le 29 septembre 2025.
Photo: LUDOVIC MARIN/AFP via Getty Images
Le 10 octobre dernier, les autorités judiciaires ont déclenché une information judiciaire pour association de malfaiteurs terroriste visant la préparation de crimes contre des personnes. Les trois femmes, toutes âgées d’environ vingt ans, ont été formellement mises en examen avant d’être placées en détention provisoire. Selon une source proche de l’investigation, il s’agit du premier projet d’action violente impliquant des femmes détecté depuis plusieurs années.
Le parquet spécialisé confirme ainsi avoir réussi à contrecarrer ce plan terroriste à l’automne, évitant potentiellement un nouveau drame sur le sol français.
Une meneuse radicalisée avec 20 000 abonnés sur TikTok
D’après les informations du Parisien, l’une des suspectes, identifiée par l’initiale B., aurait tenu un compte TikTok suivi par 20 000 personnes, sur lequel elle diffusait régulièrement des contenus faisant l’apologie du jihad. Cette jeune femme serait considérée comme la figure centrale du groupe.
Les trois prévenues auraient échangé en ligne sur différents scénarios d’attaques meurtrières, mentionnant l’utilisation d’armes à feu et même d’une ceinture explosive. Parmi les cibles évoquées figuraient une salle de spectacle parisienne et un bar de la capitale, selon les révélations de RTL et du Parisien.
Des interpellations coordonnées après des rencontres à Lyon
Les arrestations se sont déroulées dans deux départements distincts : B. et une complice ont été appréhendées dans le Rhône, tandis qu’une troisième suspecte a été interpellée dans le Cher. Les services de renseignement auraient déclenché l’opération après avoir constaté que les trois femmes s’étaient rencontrées physiquement à Lyon, faisant basculer leur projet du domaine virtuel vers une phase de concrétisation.
Les avocats de B. et de sa complice rhodanienne ont choisi de ne pas communiquer sur cette affaire sensible.
La défense appelle à la prudence dans l’interprétation des faits
Me Thibault Bailly, qui assure la défense de la femme interpellée dans le Cher, a néanmoins tenu à rappeler un principe fondamental : « Il faut, comme toujours, faire très attention aux citations sorties de leurs contextes. L’instruction est là pour comprendre le contexte. » L’avocat invite ainsi à ne pas tirer de conclusions hâtives avant que l’enquête judiciaire n’ait permis d’établir tous les éléments factuels.
Une menace jihadiste en constante augmentation
Cette affaire survient dans un contexte particulièrement sensible, quelques jours avant la commémoration du dixième anniversaire des attentats du 13 novembre 2015, qui avaient coûté la vie à 130 personnes à Paris et Saint-Denis. La France rendra hommage aux victimes ce jeudi lors d’une cérémonie nationale.
Dans un entretien accordé samedi à l’AFP, Olivier Christen, procureur national antiterroriste, a dressé un tableau alarmant de la situation sécuritaire. Il affirme que la menace jihadiste demeure « la plus importante à la fois dans son volume et dans le niveau de préparation des passages à l’acte » et souligne qu’elle « s’accroît » de manière continue depuis trois années.
Cette affaire illustre également une évolution préoccupante : l’implication croissante de femmes dans la planification d’actions terroristes, un phénomène jusqu’alors relativement rare en France.
Avec AFP

Articles actuels de l’auteur









