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Décès de Dawn Sturgess

Les services secrets russes reconnus coupables de la mort d’une Britannique empoisonnée au Novitchok en 2018

Une enquête britannique a formellement établi jeudi la culpabilité des services secrets russes dans le décès de Dawn Sturgess, une mère de famille britannique de 44 ans. Cette conclusion explosive a provoqué une réaction immédiate de Londres, qui a convoqué l'ambassadeur russe et imposé de nouvelles sanctions contre l'ensemble des services de renseignement militaire de Moscou.

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Une affiche demande aux paroissiens de prier pour Dawn Sturgess et Charlie Rowley, le couple empoisonné par contact avec l'agent neurotoxique Novichok, à l'intérieur de l'église St Thomas à Salisbury, le 9 juillet 2018.

Photo: JITENDRA JOSHI/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 3 Min.

Le drame remonte à l’été 2018, quelques mois après la tentative d’assassinat de Sergueï Skripal, ancien agent double russe, et de sa fille Ioulia à Salisbury.
Contrairement aux Skripal qui ont survécu, Dawn Sturgess a payé de sa vie cette opération d’empoisonnement. La malheureuse victime avait découvert un flacon abandonné dans une poubelle d’Amesbury, à une quinzaine de kilomètres de Salisbury, qu’elle a pris pour un parfum. Ce conteneur renfermait en réalité du Novitchok, un agent neurotoxique d’origine soviétique.

Vladimir Poutine directement mis en cause

Anthony Hugues, le magistrat chargé de l’enquête indépendante, n’a pas mâché ses mots. Dawn Sturgess représente la « victime innocente d’une tentative d’assassinat menée par des agents d’une organisation étatique russe dans les rues de Salisbury », a-t-il affirmé. Plus grave encore, l’ancien juge a estimé que les opérateurs du GRU (renseignement militaire russe), « de leurs supérieurs et de ceux qui ont autorisé la mission, y compris le président Poutine », ont fait preuve d’une irresponsabilité flagrante.
Selon ses termes, « il existe un lien direct entre les actions de ces individus et la mort de Dawn Sturgess. Ils portent, à eux seuls, la responsabilité morale de cet évènement ».

Une négligence criminelle

Le rapport d’enquête met en lumière l’insouciance mortelle des agents russes. Après avoir tenté d’assassiner les Skripal le 4 mars 2018, ils ont « imprudemment jeté cette bouteille dans un lieu public ou semi-public avant de quitter Salisbury », sans se préoccuper du « danger de mort ou de blessures graves pour un nombre incalculable d’innocents », a souligné Anthony Hugues.

Des sanctions diplomatiques immédiates

La réaction britannique ne s’est pas fait attendre. Le Premier ministre Keir Starmer a dénoncé le « mépris du Kremlin pour les vies d’innocents », qualifiant la mort de Dawn Sturgess de « tragédie ». Le Foreign Office a sanctionné l’intégralité du GRU ainsi que onze individus impliqués dans des « activités hostiles pour le compte de l’État russe ». Trois agents russes font déjà l’objet de mandats d’arrêt dans le cadre de l’enquête pénale.

Des zones d’ombre persistent

Malgré ces conclusions accablantes, le rapport identifie des « manquements » dans la protection des Skripal par les autorités britanniques, sans toutefois conclure à une sous-estimation du danger. Les proches de Dawn Sturgess, bien qu’ils saluent la reconnaissance de son innocence totale, expriment leur inquiétude face aux questions sans réponse et à l’absence de recommandations concrètes pour prévenir de futures tragédies.
Cette affaire demeure l’une des crises diplomatiques les plus graves entre Moscou et Londres depuis la Guerre froide, avec des expulsions réciproques de diplomates sans précédent. La Russie continue de nier toute implication.
Avec AFP