Narcotrafic
Narcotrafic en Isère : un réseau à revenus impressionnants démantelé
Les forces de l'ordre ont procédé mardi à l'interpellation de neuf individus soupçonnés d'animer un point de vente de stupéfiants particulièrement actif en Isère. Parmi les personnes appréhendées figure un adolescent âgé de seulement 14 ans, révélant une fois de plus l'implication inquiétante de mineurs dans les réseaux de narcotrafic.

Photo: FRED TANNEAU/AFP via Getty Images
Le procureur de Grenoble, Etienne Manteaux, a dévoilé vendredi les détails de cette opération d’envergure menée dans le secteur de Pontcharra, situé entre Grenoble et Chambéry. Les arrestations ont touché l’ensemble de la hiérarchie du réseau, depuis les vendeurs de rue jusqu’aux têtes pensantes qui orchestraient ce commerce illicite.
Un trafic qui génère des milliers d’euros quotidiennement
L’ampleur du business clandestin laisse sans voix. Selon le colonel Serge Procédès, chef de la section de recherches de la gendarmerie grenobloise, ce point de deal générait des revenus impressionnants oscillant entre 6 000 et 8 000 euros par jour. Une véritable entreprise criminelle parfaitement structurée et connectée au marché grenoblois.
Les perquisitions menées aux domiciles des suspects ont permis la saisie d’un arsenal considérable : 147 000 euros en liquide, un revolver calibre 38 accompagné de munitions diverses, 13,5 kilogrammes de résine de cannabis, 1,4 kilogramme de cocaïne, ainsi que des quantités d’herbe et d’héroïne. Les enquêteurs ont également confisqué plusieurs véhicules et une collection importante de vêtements de luxe authentiques, témoignages tangibles de l’enrichissement des trafiquants.
Une hydre qui renaît de ses cendres
Cette opération fait suite à une première vague d’interpellations survenue en septembre 2024, qui avait déjà conduit à la mise en examen de huit personnes. Paradoxalement, l’un des individus arrêtés mardi se trouvait déjà en détention provisoire pour sa participation à ce même réseau.
Le procureur Manteaux a expliqué la persistance du trafic malgré la première intervention policière : « Les véritables donneurs d’ordre n’avaient pas été appréhendés et avaient réussi à recruter de nouveaux exécutants ». Cette capacité de régénération illustre la résilience préoccupante de ces organisations criminelles.
Une enquête méthodique portant ses fruits
L’investigation, lancée au printemps dernier, a nécessité plusieurs mois de travail minutieux. Les forces de l’ordre ont progressivement remonté la filière, identifiant les différents acteurs répartis dans plusieurs communes du département ainsi que dans l’agglomération grenobloise.
Pour le colonel Procédès, cette opération représente une victoire significative : « C’est un véritable modèle économique, bien rodé et en connexion avec la plaque grenobloise, qui a été mis à bas ». Les autorités espèrent que ce démantèlement permettra de réduire durablement l’activité de trafic dans ce secteur géographique stratégique entre deux métropoles alpines.
Cette affaire souligne néanmoins les défis persistants auxquels font face les forces de l’ordre dans leur lutte contre le narcotrafic, notamment la capacité des réseaux à se reconstituer rapidement après chaque coup de filet.
Avec AFP

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