Opinion
Le plus grand scandale environnemental au monde ?

Une baleine franche de l'Atlantique Nord nage dans les eaux de la baie de Cape Cod près de Provincetown, dans le Massachusetts, le 14 avril 2019.
Photo: Don Emmert/AFP via Getty Images
Je viens de tomber sur un article de Michael Shellenberger intitulé « Le plus grand scandale environnemental au monde ». Il traite du sort des baleines franches, qui meurent à un rythme alarmant depuis quelques années. Ce mammifère légendaire est proche de l’extinction, ce qui serait imputable aux perturbations de l’environnement des baleines engendrées par l’énergie éolienne au large des côtes.
Selon M. Shellenberger, le scandale tient au fait que certains groupes de défense de l’environnement – des organisations dont on s’attendrait à ce qu’elles se mobilisent pour protéger la baleine franche – restent silencieux tout en acceptant d’importants dons des entreprises propriétaires des éoliennes installées dans l’océan.
Je suis tout à fait d’accord pour dire qu’il s’agit d’un scandale environnemental majeur. Mais est-ce le plus grand ? Sans doute, mais il est loin d’être le seul. Voici d’autres scandales environnementaux importants. À vous de vous faire votre propre opinion sur celui qui vous semblera le plus grave.
En plus de décimer la population des baleines franches, les éoliennes terrestres (et les installations solaires) font des ravages écologiques en tuant des oiseaux, des chauves-souris et des insectes. Où sont les groupes écologistes qui dénonçaient autrefois l’ingérence de l’homme dans l’équilibre de la nature ?
Un autre scandale est celui des pertes humaines et des destructions inutiles causées par les incendies de forêt. Le nombre de morts à Lahaina, à Hawaï, aurait été bien moindre si des mesures de précaution avaient été prises, telles que la construction de pare-feu et le débroussaillage. Tout comme les incendies de forêt dans le nord-est du Canada au début de l’été se sont produits principalement là où il n’y a pas eu de gestion forestière, la décision de laisser la nature suivre son cours a conduit à une conflagration inutilement importante. Au lieu de cela, les politiciens progressistes et les médias complaisants accusent malhonnêtement le changement climatique.
Le fait que nos enfants soient terrorisés dans les écoles publiques par l’exécution de mandats fédéraux chargés de les endoctriner avec des idées alarmistes sur le climat est un énorme scandale. Un nombre record de jeunes souffrent d’anxiété et de dépression parce que leurs aînés les ont abreuvés d’histoires effrayantes sur la vie sur Terre qui devient de plus en plus précaire, comme une sinistre revanche cosmique sur notre richesse issue des combustibles fossiles.
La Chine est un autre candidat pour le plus grand scandale environnemental. Alors que l’Occident s’efforce d’imposer des changements radicaux sur le mode de vie des Occidentaux (par exemple de la production d’électricité au choix d’une automobile, en passant par les cuisinières, les climatiseurs, les ampoules électriques, etc), la Chine profite d’un régime de faveur. Malgré les relations globalement tendues, il semble que personne n’exige de la Chine qu’elle mette un frein à l’expansion rapide de ses centrales électriques au charbon. Ces centrales émettant plus de dioxyde de carbone que le reste du monde réuni, les efforts drastiques pour réduire les émissions de CO2 de l’Occident ne servent pratiquement à rien. En fait, non seulement les dirigeants ne critiquent pas les émissions de CO2 chinoises, mais ils les encouragent en fait en s’appuyant sur ce pays pour fabriquer des panneaux solaires.
Puisque j’ai parlé du CO2, permettez-moi d’ajouter qu’un autre scandale environnemental majeur est le refus catégorique du camp de la « nouvelle donne verte » de reconnaître les multiples avantages des émissions de CO2. Sur le plan économique, les combustibles fossiles bon marché ont largement contribué à la prospérité de notre époque. Sur le plan environnemental, le verdissement notable de la planète et l’amélioration générale de la productivité agricole au cours des dernières décennies témoignent des avantages du CO2.
Si le CO2 est bénin et bénéfique, comme je l’ai dit, pourquoi la politique gouvernementale est-elle si axée sur des fantasmes irréalisables tels que la « neutralité carbone » ? Il s’agit en soi d’un scandale aux proportions stupéfiantes. La « science officielle » est en fait la « science » par excellence, celle que l’argent du gouvernement (c’est-à-dire les centaines de milliards d’euros accordés au fil des années aux scientifiques prêts à adhérer au dangereux scénario du réchauffement climatique) permet d’acheter. Avez-vous déjà remarqué que la majorité des dissidents les plus virulents du camp alarmiste sont des scientifiques âgés ? Pensez-vous que ces scientifiques soient plus ou moins sages que leurs collègues plus jeunes ? Les scientifiques qui n’ont pas encore pris leur retraite doivent-ils adhérer à la ligne politique officielle s’ils souhaitent continuer à bénéficier d’un financement pour leurs travaux ? C’est ce que pensent d’éminents scientifiques chevronnés, comme le physicien William Happer.
Un autre scandale environnemental est la poussée pêle-mêle vers l’utilisation obligatoire des véhicules électriques (VE). Peut-être qu’un jour les VE seront le choix préféré des consommateurs. Aujourd’hui, cependant, entre les réalités inconfortables que sont les coûts plus élevés, l’explosion occasionnelle de la batterie, l’autonomie de conduite plus limitée, la recharge fastidieuse et le risque de voir les émissions de CO2 augmenter de façon significative au cours du cycle complet de production et d’utilisation des VE, l’incitation massive à l’utilisation des VE se révèle être une erreur monumentale.
Un scandale vient d’être porté à mon attention : l’Agence de protection de l’environnement (EPA) aux États-Unis a reconnu, dans les pages du Federal Register, que ses propositions de normes toujours plus strictes en matière de kilométrage pour les véhicules fonctionnant aux combustibles fossiles imposent un coût négatif à la société. Néanmoins, le président Joe Biden continue de réclamer des normes de kilométrage plus strictes au nom de la lutte contre le changement climatique. Or, le rapport de l’EPA montre que renforcer les exigences en matière de kilométrage n’apporte aucun avantage sur le plan du changement climatique. L’EPA rapporte que le changement net des températures moyennes mondiales entre aujourd’hui et 2060, suite aux nouvelles normes annoncées, sera de « 0,000% ». Pourtant, elle insiste pour imposer des charges aux constructeurs automobiles même si les avantages pour la société sont nuls. C’est scandaleux !
Je suis sûr qu’il existe d’autres scandales environnementaux importants que j’ai oubliés dans cette liste dressée à la hâte. Lequel est le plus important ? Je ne sais pas, c’est à vous de décider. Je pense que ce qui devrait nous préoccuper le plus, c’est tout simplement le nombre important de ces scandales.
Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.

Mark Hendrickson, économiste, a récemment pris sa retraite de la faculté du Grove City College, où il est diplômé de politique économique et sociale à l'Institut pour la foi et la liberté. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages sur des sujets aussi variés que l'histoire économique américaine, les personnages anonymes de la Bible, les inégalités et le changement climatique, entre autres.
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