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plus-iconMéditation et sagesse

7 leçons de Marc Aurèle à retenir dans un monde chaotique

La sagesse stoïcienne de l'empereur romain est tout aussi pertinente pour le monde d'aujourd'hui qu'elle l'était il y a près de 2000 ans.

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L'empereur romain Marc Aurèle

Photo: 121-180 est connu pour ses « Méditations ». Biba Kayewich

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Durée de lecture: 14 Min.

« Commencez chaque journée en vous disant : aujourd’hui, je vais rencontrer des gens ingrats, arrogants, fourbes, envieux et hostiles.»
Ces mots pourraient sembler être de bon conseil pour quiconque se lance dans les embouteillages aux heures de pointe pour se rendre à un travail ingrat, mais ils ont en fait été écrits il y a plus de 1 850 ans par l’empereur romain Marc Aurèle.
« Aucun d’entre eux ne peut me nuire, car personne d’autre ne peut m’impliquer dans ce qui est honteux ou avilissant », poursuit Aurèle. « Je ne peux pas non plus être en colère contre mon prochain ni le haïr, car nous avons été créés pour coopérer, tout comme les pieds, les mains, les paupières et les dents supérieures et inférieures. »
Son livre, un recueil de courts essais et d’aphorismes connu aujourd’hui sous le nom de « Méditations », a été écrit peu avant sa mort. Même s’il n’existe aucune preuve qu’Aurèle ait jamais eu l’intention de voir ses écrits publiés, ceux-ci sont pourtant restés populaires pendant des siècles.
De nombreux grands écrivains, hommes d’État et philosophes de l’histoire ont cité son œuvre comme une source d’influence importante, et son livre, qui a été traduit dans des dizaines de langues, continue d’inspirer d’innombrables personnes à travers le monde.
Une explication de cette popularité durable réside dans le caractère intemporel de ses réflexions. Aurèle a écrit avec une franchise rafraîchissante sur la nature et le but de la vie humaine, et il a fourni des observations uniques sur les vérités immuables de la condition humaine.
Né en 121 après J.-C. dans une famille influente de l’Empire romain, Aurèle fut éduqué par des professeurs et philosophes renommés de l’époque. Bien qu’il ne recherchât pas le pouvoir politique, qu’il se méfiait même de ses apparats, il se retrouva en ligne pour devenir l’empereur et considéra qu’il était de son devoir d’assumer ses obligations.
Au cours de la première décennie de son règne, l’empire fut frappé par plusieurs catastrophes naturelles majeures ainsi que par une épidémie qui décima une partie importante de l’armée. Cela affaiblit considérablement les défenses des frontières lointaines de l’empire, et Marc Aurèle passa donc une grande partie de son règne à repousser les invasions venues du nord et de l’est.
Il passa les dernières années de sa vie à commander l’armée le long de la frontière nord, loin de sa maison et de sa famille. C’est pendant ces années qu’il écrivit son livre de réflexions personnelles.

1. Penser et agir avec raison

Dans « Méditations », l’empereur romain déclare que chacun devrait accomplir chaque action de sa vie comme si c’était la dernière, « en mettant de côté toute indécision et toute résistance émotionnelle aux choix de la raison ».
Comme la plupart des Romains instruits de son époque, Marc Aurèle parlait couramment le grec, et « Méditations » a été initialement composé dans cette langue. Le mot grec « Logos » a été traduit par raison, cause ou discours, et souvent décrit comme le principe qui ordonne toutes choses dans l’univers.
Marc Aurèle croyait que tous les êtres humains possédaient l’élément de raison, qui pouvait être utilisé pour déterminer ce qui est bon et juste. « Car les dieux n’approuvent pas que quoi que ce soit d’autre, comme les louanges de la foule, le pouvoir, la richesse ou l’abandon aux plaisirs, soit placé au-dessus de ce qui est conforme à la raison et au bien commun », écrivait-il.
Pourtant, selon lui, il ne suffisait pas de dire ce qui était juste, il fallait aussi agir en conséquence.

2. Adoptez une perspective globale

« Vous devez toujours garder cela à l’esprit : quelle est la nature du Tout ? Quelle est ma nature ? Et comment ma nature est-elle liée à la Nature dans son ensemble ? », écrivait l’empereur.
La conscience est un thème récurrent dans « Méditations ». L’auteur considérait qu’il était important d’être conscient de la nature éphémère de la condition humaine et comparait fréquemment la petite portion d’espace-temps occupée par une seule vie humaine à l’immensité de l’univers.
Marc Aurèle pensait également qu’il était important d’être conscient de ses réactions face à ces circonstances humaines éphémères. Il croyait que chaque vie créée avait un certain rôle à jouer dans le grand dessein du Cosmos et que la véritable libération ne venait que de l’intérieur.

La statue équestre de l’empereur Marc Aurèle, sur la Piazza del Campidoglio, dans le centre de Rome, le 9 février 2010. (Filippo Monteforte/AFP via Getty Images)

3. Acceptez ce que vous ne pouvez pas contrôler

« La durée de la vie d’une personne n’est qu’un instant », écrivait Marc Aurèle. « [Notre] substance s’écoule à chaque instant ; les sens s’affaiblissent, la composition du corps se dégrade, l’âme est en proie au chaos, notre destin est inconnu et notre réputation incertaine. »
Qu’est-ce qui peut nous guider dans une vie aussi éphémère et imprévisible, demandait-il ?
La réponse à laquelle il est parvenu était la philosophie, qui consistait à « garder l’esprit divin en chacun de nous… au-dessus des douleurs et des plaisirs » et à « accepter tout ce qui peut arriver et nous est attribué comme provenant de cette source, quelle qu’elle soit, d’où nous venons nous-mêmes ».
Il reconnaissait qu’une grande partie de la vie humaine échappe à notre contrôle, y compris le comportement des autres. Cependant, nous pouvons toujours contrôler la façon dont nous les percevons et y réagissons. En d’autres termes, si nous pouvons contrôler notre esprit et refuser de laisser des facteurs externes nous perturber, alors nous pouvons briser le sortilège de tout pouvoir que ces facteurs exercent sur nous.

4. Œuvrer pour le bien commun

« Ne prenez plaisir et ne vous reposez que dans une seule chose : accomplir vos devoirs communautaires, en vous souvenant toujours de Dieu », écrivait Marc AurèleMarc Aurèle.
Tout au long de ses écrits, Aurèle aborde fréquemment la question du devoir. Il croyait que chaque personne, qu’elle soit agriculteur, commerçant, soldat, général, sénateur ou même empereur, avait un rôle important à jouer dans l’ensemble, et que chacun avait un rôle à jouer non seulement dans sa ville ou son empire, mais aussi dans le monde en général et dans le cosmos tout entier.
Aurelius considère que l’accomplissement de ses devoirs envers la communauté, y compris la famille et tous ceux avec qui on entre en contact, est la responsabilité première de sa vie.
Il soulignait l’importance de se demander : « Comment vous êtes-vous comporté jusqu’à présent envers les dieux, envers vos parents, vos frères, votre femme, vos enfants, vos professeurs, vos amis, votre famille et vos serviteurs ? »
Il a également fait remarquer qu’il fallait toujours se poser la question suivante : « Mes actions sont-elles appropriées pour un être vivant en communauté ? »

Une femme médite à Kiev, en Ukraine, le 18 août 2024. (Oleksii Pidsosonnyi/The Epoch Times)

5. Améliorez votre être intérieur

Si Aurèle croyait en l’importance d’aider les autres, il affirmait également que la principale obligation de chacun était de s’améliorer soi-même.
Après être devenu empereur, Aurèle considérait qu’il était important de poursuivre son éducation et persistait à rencontrer ses professeurs et à correspondre avec eux.
« Si quelqu’un est capable de me montrer que ce que je pense ou fais n’est pas juste, je changerai volontiers, car je recherche la vérité, qui n’a jamais vraiment nui à personne », écrivait-il. « Celui qui continue à se tromper lui-même et à rester dans l’ignorance est celui qui est lésé. »
Il a également écrit : « Chaque fois que vous remarquez que quelqu’un d’autre s’égare, tournez-vous immédiatement vers vous-même et examinez comment vous vous êtes vous-même égaré, par exemple en accordant une importance excessive à l’argent, au plaisir, à la réputation ou à toute autre chose, comme s’il s’agissait du bien suprême. »

6. Pratiquez la gentillesse inconditionnelle

« Il est possible non seulement de ne pas être en colère contre les personnes insensibles et ingrates, mais même de prendre soin d’elles », a écrit Aurèle.
Tout au long de son livre, Marc Aurèle souligne souvent l’importance de traiter les gens avec gentillesse, en particulier ceux qui ne semblent pas le mériter.
Il pensait que les personnes égoïstes et grossières agissaient ainsi uniquement parce qu’elles avaient été induites en erreur et qu’elles méritaient de la compassion et de la gentillesse. Il affirmait également que si vous êtes déçu par le comportement des autres, vous ne devriez pas les réprimander, mais plutôt vous reprocher d’avoir des attentes irréalistes.
Marc Aurèle disait également que bien traiter ces personnes leur enlève le pouvoir de vous nuire.
Il a écrit sur l’importance de traiter tout le monde avec respect et équité. « Chaque être humain est étroitement lié à nous ; c’est pourquoi tout le monde doit être bien traité et toléré », disait-il.

7. Soyez reconnaissant pour le don de la vie

« Pour le reste de votre vie, chaque fois que quelque chose vous cause de la douleur, souvenez-vous de ce principe : « Ce n’est pas une malchance. En effet, supporter ces choses avec noblesse est une chance », écrivait Aurèle.
L’un des thèmes principaux qui imprègne « Méditations » est la gratitude. Malgré les grandes pertes qu’il a subies et les situations difficiles qu’il a dû affronter au cours de sa vie (plusieurs de ses enfants sont morts en bas âge et il a dû passer les dernières années de sa vie dans un camp militaire loin de sa famille), Marc Aurèle est resté reconnaissant.
Il a accepté tout ce qui lui était arrivé comme venant du même univers qui l’avait créé. Il a embrassé les circonstances de sa vie, quelles qu’elles soient, avec humilité et gratitude.
Bien que le monde ait connu de nombreux changements au cours des près de deux millénaires qui se sont écoulés depuis l’époque d’Aurèle, ses paroles sont empreintes d’une sagesse qui transcende le temps et l’espace.
Comme Marc Aurèle abordait de manière directe et franche des vérités éternelles de la condition humaine, ses idées sont aussi pertinentes dans le monde chaotique d’aujourd’hui qu’elles l’étaient pendant l’Empire romain, et son livre constitue une source enrichissante pour quiconque cherche à comprendre la nature et le but de la vie humaine.