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Avoirs russes pour l'Ukraine

Le recours aux avoirs russes pour l’Ukraine aura des « conséquences considérables » pour l’UE, avertit l’ambassadeur russe

Le recours aux avoirs russes gelés en Europe pour financer l’Ukraine aurait des « conséquences considérables » pour l’Union européenne, a averti vendredi l’ambassadeur russe à Berlin, au moment où le chancelier allemand et le Premier ministre belge doivent discuter de ce dossier sensible.

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Bruxelles, 5 décembre 2025 — Le chancelier allemand Friedrich Merz réagit avant sa rencontre avec la présidente de la Commission européenne sur l’utilisation des avoirs russes gelés pour financer l’Ukraine. Il tente de lever l’opposition belge à ce dispositif.

Photo: NICOLAS TUCAT / AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 3 Min.

« Toute opération avec les avoirs souverains de la Russie sans l’accord de la Russie serait du vol. Et il est clair que le vol de fonds de l’État russe aura des conséquences d’ampleur », a déclaré, dans un communiqué envoyé à l’AFP, l’ambassadeur de Russie à Berlin, Sergueï Netchaïev.

Selon le diplomate, la réputation de l’UE dans le monde des affaires « pourrait être détruite » par une telle décision, qui ouvrirait la voie à « d’interminables procédures judiciaires » et tracerait un « chemin vers l’anarchie juridique et la destruction des fondements du système financier mondial », dont l’Europe serait la première victime. « Nous sommes confiants sur le fait que Bruxelles et Berlin comprennent cela », a-t-il ajouté.

Le chancelier Friedrich Merz s’est rendu vendredi soir en Belgique afin de « convaincre » son homologue belge Bart De Wever du bien-fondé du plan de la Commission européenne visant à recourir aux avoirs russes gelés pour soutenir Kiev, lors d’une rencontre à laquelle participait également la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. Dans une déclaration à l’issue de cette réunion, M. Merz a évoqué un « échange très constructif ».

Les réticences belges au cœur des discussions

« La préoccupation particulière de la Belgique concernant la question de l’utilisation des avoirs russes gelés est indéniable et doit être traitée (…) de manière à ce que tous les États européens supportent le même risque », a-t-il souligné. Les dirigeants ont convenu « de poursuivre leurs discussions dans le but de trouver une solution commune » d’ici leur prochain sommet, les 18 et 19 décembre, a indiqué le porte-parole de M. Merz, Stefan Kornelius.

L’Ukraine souffre sur le front militaire mais aussi sur le plan diplomatique, Donald Trump mettant la pression pour mettre fin à la guerre tout en étant suspecté de favoriser la Russie, qui a envahi le pays en février 2022. Dans ce contexte, la question des avoirs russes gelés est devenue un symbole de la détermination européenne à soutenir Kiev sans fragiliser son propre système financier.

Un équilibre financier délicat pour l’Europe

L’exécutif européen a présenté un plan de recours aux avoirs russes gelés en Europe, mais celui-ci se heurte jusqu’à présent à l’hostilité de la Belgique, où est basée la société Euroclear, qui détient quelque 210 milliards d’euros de ces avoirs, sur 235 milliards au total dans l’UE. Près de quatre ans après le début de l’invasion, l’Union cherche un mécanisme qui ne minerait pas l’euro et ne mettrait pas en danger des actifs européens à l’étranger.

Pour l’ambassadeur russe à Berlin, la volonté de l’UE d’utiliser ces avoirs illustre le fait que les Européens ne disposeraient pas des « ressources considérables » nécessaires pour permettre à l’Ukraine de poursuivre son effort de guerre.