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La jalousie : la gangrène morale au cœur du socialisme

La jalousie est à la base du socialisme, cette phase initiale du communisme. C’est une drogue spirituelle qui pousse les gens à ressentir du ressentiment envers ceux qui possèdent plus de richesse qu’eux, même si les détenteurs de cette richesse n’ont jamais fait le moindre mal à ceux qui les envient.

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Une manifestation à Paris, le 28 juin 2016.

Photo: Thomas Samson/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 10 Min.

Ce ressentiment se transforme souvent en haine pure et simple qui consume ceux qui tombent sous son influence. Comme l’a dit un jour l’écrivain et dissident soviétique Alexandre Soljenitsyne : « Notre jalousie envers les autres nous dévore avant tout nous-mêmes. »
Détester les riches pouvait se comprendre en Europe au Moyen Âge, lorsque les détenteurs de la richesse étaient des monarques et des nobles héréditaires dont le monopole du pouvoir politique incluait la propriété d’immenses terres et ressources.
Dans une société capitaliste occidentale (aujourd’hui semi-capitaliste), la réalité est très différente. Les immenses fortunes du capitalisme ne proviennent pas du fait que leurs propriétaires forment une classe héréditaire et politiquement privilégiée – elles sont gagnées sur le marché.
Je reconnais que trop d’Occidentaux s’enrichissent grâce au copinage et népotisme, et j’aimerais voir cette répugnante exploitation du pouvoir gouvernemental réduite. Cependant,  les grandes fortunes d’aujourd’hui résultent principalement d’entrepreneurs visionnaires qui créent de la richesse en offrant ce que des millions de consommateurs apprécient.
Un phénomène inquiétant est la jalousie dévorante que beaucoup d’Occidentaux expriment à l’égard des milliardaires — une jalousie que des politiciens démagogues reconditionnent en vertu. Comme le dit l’auteur et économiste afro-américain de renom Thomas Sowell : « La jalousie était autrefois considérée comme l’un des sept péchés capitaux avant de devenir l’une des vertus les plus admirées sous son nouveau nom : ‘justice sociale’. »
Lorsque nous entendons des gens de gauche fantasmer sur l’idée d’envoyer les milliardaires à la guillotine, et que nous nous rendons compte qu’ils sont sérieux, cela nous sert de rappel poignant que nous flirtions avec la sauvagerie.
La foule anti-milliardaires s’est enfermée dans une ignorance économique frappante. Elle ignore tragiquement la structure de base d’une économie de marché, dans laquelle les échanges sont volontaires. Ces échanges sont mutuellement bénéfiques — un « jeu à somme positive » si on utilise un terme académique. La manière dont un entrepreneur devient milliardaire, c’est en créant au moins un milliard d’euros de valeur pour un grand nombre de ses concitoyens.
Ainsi, envier et haïr un milliardaire revient à détester quelqu’un pour avoir apporté autant de valeur aux autres. Quelle folie de diaboliser ceux qui ont fait le plus pour enrichir économiquement leur société en les considérant comme des ennemis de cette société ! Cela rappelle la phrase du célèbre défenseur des droits de l’homme afro-américain Malcolm X : « La jalousie aveugle les hommes et les empêche de penser clairement. »
Le socialisme, qui est la phase initiale du communisme selon la théorie marxiste-léniniste et qui prêche l’égalité économique, est en guerre contre la nature et la réalité. La nature produit sans cesse une variété spectaculaire et merveilleuse. Elle dote chaque être humain d’une combinaison unique de qualités, de talents, d’attributs, de compétences, de personnalité, etc. Si la nature est autorisée à suivre son cours — c’est-à-dire si les gens sont libres de développer leurs talents, de poursuivre leurs objectifs, de maximiser leur potentiel et d’atteindre l’excellence — la société en tirera d’énormes bénéfices.
Certains excelleront par leurs leur créativité artistique, ce que les socialistes modérés occidentaux tolèrent (contrairement aux socialistes radicaux comme Mao Zedong ou Kim Jong Un en Chine et Corée du Nord socialistes). Mais ce que les socialistes occidentaux d’aujourd’hui ne peuvent tout simplement pas accepter, ce sont les individus qui excellent dans leur capacité à fournir des biens et services aux autres au point de gagner de grandes fortunes — ces fortunes mêmes qui sont la preuve qu’ils ont excellé à offrir à leurs semblables des biens et services qui améliorent leur niveau de vie.
La jalousie méprise l’unicité et l’excellence individuelle, et les socialistes cherchent à les anéantir. Les socialistes considèrent comme une abomination morale le fait que certains deviennent beaucoup plus riches que d’autres en offrant des choses qui, dans bien des cas, sont plus importantes pour le bien-être d’un client que, par exemple, le divertissement fourni par des athlètes ou artistes exceptionnels, ou les visions utopiques d’une société hypothétiquement égalitaire.
Ainsi, les socialistes punissent et écrasent les créateurs de richesse de la société pour le « crime » d’avoir créé de la richesse pour les autres. C’est la dynamique encapsulée dans l’observation de Margaret Thatcher : « L’esprit de jalousie peut détruire ; il ne peut jamais construire. »
Le problème inévitable auquel font face les gouvernements socialistes est que personne n’a trouvé comment “élever le niveau” — comment rendre les individus plus talentueux, plus intelligents, plus travailleurs et plus productifs. Tout ce qu’ils peuvent faire, c’est “niveler par le bas” — gêner, réprimer et confisquer la richesse de ceux qui ont eu le tort d’exceller économiquement. Cette caractéristique économiquement destructrice du socialisme révèle une incohérence cruciale dans sa théorie de base : la théorie socialiste selon laquelle tous les membres d’une société sont égaux s’effondre face à la mise en œuvre réelle du socialisme.
Comme George Orwell l’a décrit dans sa brillante parabole La Ferme des animaux, « tous [les humains] sont égaux, mais certains sont plus égaux que d’autres. » En théorie, le socialisme exalte l’égalité ; en pratique, il est élitiste jusqu’au cœur, les dirigeants politiques exerçant un pouvoir extraordinaire pour confisquer la richesse, imposer un contrôle despotique et dégrader la vie des membres riches, prospères et productifs de la société — ceux qui ont excellé.
Un autre exemple de jalousie et de son état d’esprit nivelant se trouve dans la proposition récente de fermer les programmes destinés aux jeunes enfants surdoués dans les écoles de la ville de New York. En tant que personne ayant étudié l’éducation des enfants surdoués dans l’un de mes deux cours de cycle supérieur à Oxford, je peux attester que les enfants surdoués ont besoin d’aménagements spéciaux dans des programmes conçus pour répondre à leurs besoins particuliers, tout autant que les enfants à l’autre extrémité du spectre d’apprentissage ont besoin d’un enseignement spécialisé de rattrapage.
En effet, des milliers d’enseignants vous diraient que le système éducatif optimal serait celui où chaque élève dispose d’un programme individuel adapté à ses aptitudes et à son processus d’apprentissage. Les êtres humains sont des individus, non des éléments interchangeables comme des morceaux de métal inerte. En éducation, comme dans d’autres domaines, le dogme socialiste “une seule taille pour tous” est une grossière erreur, un mensonge monstrueux sur ce qui est compatible avec la nature humaine.
Fermer un programme adapté aux enfants surdoués fait appel à la jalousie de ceux qui ne le sont pas. C’est incroyablement à courte vue et autodestructeur. Si les écoles peuvent libérer tout le potentiel de ces individus doués, il est vrai qu’ils sont très susceptibles de progresser vers des carrières aux récompenses financières confortables.
Mais comment ces fortunes seront-elles gagnées ? Encore une fois, ce sera grâce au service qu’ils rendront et à la valeur qu’ils créeront pour les autres. Qu’ils deviennent médecins, guérissant ceux qui n’avaient pas l’intelligence de le devenir eux-mêmes ; ou ingénieurs, concevant les infrastructures et dispositifs physiques et numériques qui enrichissent nos vies ; ou encore par des milliers d’autres moyens intellectuellement avancés par lesquels ils prospéreront en échange de biens et services de grande valeur fournis aux autres, les programmes visant à maximiser le développement du potentiel des enfants surdoués profiteront au bien-être général de la société.
La création de valeur en sera renforcée, et comme les personnes non surdouées sont bien plus nombreuses que la minorité douée, la majorité de cette valeur sera consommée par les non-surdoués. Tout le monde devrait être reconnaissant pour l’excellence humaine plutôt que de la jalouser et tenter de la détruire.
Dernier mot à Napoléon : « La jalousie est une déclaration d’infériorité. » Venez, mes compatriotes américains, élevez-vous au-dessus de la jalousie. Ne vous enveloppez pas d’infériorité en ressentant du ressentiment envers l’excellence et la réussite. Au contraire, respectez, applaudissez et soyez reconnaissants pour l’excellence individuelle. Il n’y a pas de grandeur sociale sans grandeur individuelle.
 

Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.

Mark Hendrickson, économiste, a récemment pris sa retraite de la faculté du Grove City College, où il est diplômé de politique économique et sociale à l'Institut pour la foi et la liberté. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages sur des sujets aussi variés que l'histoire économique américaine, les personnages anonymes de la Bible, les inégalités et le changement climatique, entre autres.

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