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Narcotrafic en France

Le narcotrafic en France : un danger « au moins équivalent à celui du terrorisme » pour le ministre de la Justice

Le ministre de la Justice Gérald Darmanin a effectué un déplacement crucial à Marseille ce jeudi, accompagné de son homologue de l'Intérieur Laurent Nuñez. L'objectif : mobiliser l'ensemble des forces judiciaires et sécuritaires face à une criminalité organisée qui ne cesse de prendre de l'ampleur dans la cité phocéenne.

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Le ministre français de la Justice, Gérald Darmanin, répond aux questions des journalistes lors d'une visite à Marseille, le 20 novembre 2025, après le meurtre, la semaine dernière, de Mehdi Kessaci.

Photo: CLÉMENT MAHOUDEAU/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 3 Min.

Cette visite s’inscrit dans un contexte particulièrement tendu, suite au meurtre de Mehdi Kassine, frère d’Amine Kessaci, figure emblématique de la lutte antidrogue marseillaise. Cet assassinat, qualifié de « crime d’intimidation » par les autorités, illustre la violence extrême déployée par les réseaux criminels pour faire taire leurs opposants.

« Une menace comparable au terrorisme »

Dans des déclarations sans précédent, Gérald Darmanin a placé le narcotrafic au même niveau de dangerosité que le terrorisme sur le territoire français. « Cette menace tue énormément et représente un danger au moins équivalent à celui du terrorisme », a-t-il affirmé, soulignant la gravité exceptionnelle de la situation.
Le ministre a réuni l’ensemble des hauts magistrats et responsables de sécurité des Bouches-du-Rhône pour coordonner une réponse judiciaire et policière renforcée. Les nouvelles dispositions de la loi narcotrafic devraient offrir des outils supplémentaires aux autorités pour démanteler ces organisations criminelles.

Un empire criminel qui dépasse Marseille

La DZ Mafia, principale organisation visée, ne se limite pas à Marseille. Selon le ministre, ce réseau tentaculaire étend son influence sur « au moins une dizaine d’autres départements, notamment dans le sud de la France ». Cette expansion géographique complique considérablement le travail des enquêteurs.
Les chiffres sont vertigineux : ce trafic génèrerait entre 5 et 6 milliards d’euros en argent liquide. Face à une telle puissance financière, les autorités reconnaissent mener « une bataille très, très dure » qu’elles gagnent « difficilement ».

Des résultats malgré tout

Malgré ces défis, les services de police et de justice peuvent se prévaloir de résultats significatifs. Sur la trentaine d’individus dirigeant la DZ Mafia, 27 sont actuellement incarcérés dans les prisons françaises. Une décapitation quasi-totale de la hiérarchie qui démontre l’efficacité des opérations menées.

Le fléau de la corruption

Gérald Darmanin n’a pas éludé un problème majeur : la corruption au sein même des institutions. « Il faut savoir lutter contre la corruption qui touche les services enquêteurs et possiblement les tribunaux », a-t-il alerté. Une dizaine d’enquêtes seraient en cours concernant des agents soupçonnés d’avoir transmis des informations sensibles aux organisations criminelles.
Pour renforcer le dispositif marseillais, le ministre a promis l’arrivée de nouveaux magistrats et greffiers, sans toutefois préciser les effectifs concernés. Ces renforts devront permettre d’accélérer le traitement judiciaire des affaires et de maintenir la pression sur les réseaux criminels.
Avec AFP