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La Russie tire des missiles balistiques et de croisière tandis que Vladimir Poutine dirige des exercices des forces nucléaires

La Russie mène une vaste campagne d’essais de missiles après avoir annoncé des progrès sur de nouvelles armes nucléaires, alors que les pourparlers États Unis–Russie à Budapest sont reportés.

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Une colonne de lanceurs du missile balistique intercontinental thermonucléaire RS 24 Yars suit un véhicule blindé de transport de troupes sur une base des forces des missiles stratégiques près de Teïkovo, à quelque 200 km au nord est de Moscou, le 22 septembre 2011.

Photo: ANDREY SMIRNOV/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 8 Min.

Le 22 octobre, le président russe Vladimir Poutine a dirigé un exercice d’envergure des forces nucléaires stratégiques du pays, incluant des tirs d’essai de missiles balistiques intercontinentaux et de missiles de croisière. Ces manœuvres ont suivi son annonce récente selon laquelle Moscou développe activement de nouvelles armes nucléaires.
Les exercices ont mobilisé les forces terrestres, navales et aériennes, selon l’agence publique russe TASS, et ont coïncidé avec le report d’un sommet prévu entre M. Poutine et le président américain Donald Trump à Budapest.
Le dispositif comprenait le tir d’un missile balistique intercontinental Yars depuis le cosmodrome de Plessetsk, dans le nord‑ouest de la Russie, ainsi qu’un missile balistique lancé depuis un sous‑marin Sineva, tiré par le sous‑marin nucléaire lanceur d’engins Bryansk en mer de Barents. Des bombardiers stratégiques Tu‑95MS ont également participé, lançant des missiles de croisière à longue portée sur des cibles désignées, selon un communiqué du Kremlin.
« L’exercice a évalué l’état de préparation des organes de commandement et la capacité des états‑majors opérationnels à organiser et diriger les troupes placées sous leur responsabilité », a indiqué le Kremlin. « Tous les objectifs d’entraînement ont été atteints. »
S’exprimant depuis le centre de commandement du Kremlin, M. Poutine a précisé que ces manœuvres étaient programmées et relèvent de l’entraînement de routine.
« Aujourd’hui, nous avons un exercice programmé de gestion des forces nucléaires stratégiques, comme vient de le rapporter le ministre de la Défense. Au travail », a‑t‑il déclaré aux officiers lors d’un briefing, a rapporté TASS. Il avait supervisé des exercices nucléaires similaires en 2024 et en 2023, déjà en octobre.
Récemment, M. Poutine a affirmé que la Russie « développe et teste très activement » des armes nucléaires, en ajoutant que la « nouveauté » de ses capacités de dissuasion nucléaire est supérieure à celle de toute autre puissance nucléaire.

Capacités longue portée

Bien que présentés comme routiniers, ces exercices nucléaires sont intervenus quelques heures après que M. Trump a annoncé que sa rencontre prévue avec M. Poutine à Budapest était mise en pause. Le sommet — qui devait porter sur un cadre de cessez‑le‑feu possible en Ukraine — a été retardé, a expliqué M. Trump, car il ne souhaitait pas qu’il soit « une perte de temps ».
La décision a suivi un appel, le 21 octobre, entre le secrétaire d’État américain Marco Rubio et le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, lequel a ensuite exposé l’opposition de Moscou à un cessez‑le‑feu immédiat en Ukraine.

Le président russe Vladimir Poutine inspecte, par visioconférence depuis Moscou, un exercice des forces nucléaires du pays sur terre, sur mer et dans les airs, visant à tester leur niveau de préparation et la chaîne de commandement, le 22 octobre 2025. (Courtoisie du Kremlin)

M. Lavrov a déclaré qu’un cessez‑le‑feu permettrait à Kiev de se réarmer et « encouragerait ses activités terroristes », en référence aux frappes ukrainiennes contre les infrastructures énergétiques russes, selon TASS.
Les forces ukrainiennes mènent des attaques de drones de longue portée en territoire russe, ciblant l’industrie énergétique, une source essentielle de financement de guerre pour le Kremlin. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky demande à M. Trump de fournir à l’Ukraine des missiles Tomahawk, qui, selon lui, inciteraient la Russie à mettre fin à son offensive.

Le président Donald Trump accueille le président ukrainien Volodymyr Zelensky à la Maison‑Blanche, le 17 octobre 2025. (Tom Brenner/AFP via Getty Images)

« Plus la portée de l’Ukraine est grande, plus la volonté de la Russie de mettre fin à la guerre augmente. Les dernières semaines l’ont confirmé », a déclaré M. Zelensky dans un message publié le 21 octobre. « Le débat sur les Tomahawk s’est révélé un investissement majeur en diplomatie — nous avons forcé la Russie à montrer que les Tomahawk sont la carte qu’elle prend au sérieux. Nous allons poursuivre le dialogue avec les Européens et les Américains sur les capacités longue portée. »
M. Trump a indiqué envisager la livraison de Tomahawk à l’Ukraine. M. Poutine a prévenu que les relations russo‑américaines seraient détruites si les États‑Unis fournissaient ces missiles à longue portée, qui permettraient à l’Ukraine de frapper des cibles au cœur de la Russie.

Incertitudes sur le contrôle des armements

L’exercice nucléaire russe s’est aussi déroulé sur fond d’incertitudes entourant l’avenir du traité New START, dernier accord de contrôle des armements nucléaires liant les États‑Unis et la Russie. Signé en 2010 et prolongé en 2021, il arrive à échéance en février 2026.
Aux termes du pacte, chaque pays est limité à 700 missiles et bombardiers déployés à longue portée, 1550 ogives nucléaires déployées et 800 lanceurs au total. Le traité plafonne aussi le déploiement des armes les plus puissantes de la Russie, dont le planeur hypersonique Avangard et le missile intercontinental Sarmat.
En février 2023, M. Poutine a annoncé la « suspension » de la participation de la Russie au traité, invoquant ce qu’il a qualifié de politique « extrêmement hostile » de l’administration Biden. Moscou a précisé qu’elle continuerait de respecter les limites centrales sur les ogives et vecteurs déployés, mais ne permettrait plus les mesures de vérification américaines.
Le mois dernier, dans un discours au Conseil de sécurité russe, M. Poutine a indiqué que la Russie restait prête à prolonger d’un an le traité au‑delà de son expiration et à continuer de respecter ses « limites quantitatives centrales », si les États‑Unis en faisaient autant.
« Cette mesure n’est viable que si les États‑Unis agissent de manière similaire et ne prennent pas d’initiatives qui compromettent l’équilibre existant des capacités de dissuasion », a‑t‑il déclaré.
M. Trump a accueilli favorablement la proposition de Moscou de maintenir ces plafonds.
« Cela semble une bonne idée », a‑t‑il confié à des journalistes plus tôt dans le mois, en ajoutant qu’il souhaitait inclure la Russie et la Chine dans de futures négociations sur le contrôle des armements.
Pékin a, jusqu’ici, rejeté l’idée de pourparlers trilatéraux.
La Corée du Nord a procédé le 22 octobre au tir d’essai de plusieurs missiles balistiques à courte portée. L’état‑major interarmées sud‑coréen a précisé que les projectiles avaient été lancés d’une zone proche de Pyongyang dans la nuit de mardi à mercredi et parcouru environ 350 kilomètres vers le nord‑est.
Tom possède une vaste expérience du journalisme, de l'assurance-dépôts, du marketing et de la communication, ainsi que de l'éducation des adultes. Le meilleur conseil en écriture qu’il ait jamais écouté est celui de Roy Peter Clark : « Atteignez d'abord votre objectif » et « gardez le meilleur pour la fin ».

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