Donald Trump déclare l’espace aérien vénézuélien fermé alors que les États Unis accentuent la pression sur Maduro
Les États Unis ont mené au moins 21 frappes létales contre des navires soupçonnés de trafic de drogue depuis septembre, tuant plus de 80 trafiquants présumés.
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Le président Donald Trump s’adresse aux médias à bord d’Air Force One le 25 novembre 2025, en vol à destination de la Floride.
Le président Donald Trump a déclaré, le 29 novembre, que l’espace aérien au‑dessus et autour du Venezuela devait être considéré comme « fermé dans son intégralité », dernière étape en date dans la montée en puissance de la pression militaire et diplomatique exercée par les États‑Unis sur le régime socialiste du président vénézuélien Nicolás Maduro.
Dans un message publié le 29 novembre sur Truth Social, M. Trump s’est adressé « à toutes les compagnies aériennes, tous les pilotes, trafiquants de drogue et trafiquants d’êtres humains », leur enjoignant de « considérer L’ESPACE AÉRIEN AU‑DESSUS ET AUTOUR DU VENEZUELA COMME FERMÉ DANS SON INTÉGRALITÉ ».
M. Trump n’a pas fourni de détails supplémentaires, mais cet avertissement intervient après une série d’opérations militaires américaines et une montée des tensions avec Caracas à propos du narcotrafic et des opérations de sécurité dans les Caraïbes.
Les États‑Unis ont mené au moins 21 frappes létales contre des bateaux soupçonnés de trafic de drogue depuis septembre, tuant plus de 80 trafiquants présumés à bord de navires que les responsables américains accusent d’acheminer des stupéfiants vers le nord. Le porte‑avions USS Gerald R. Ford — le plus grand au monde — est arrivé dans les Caraïbes le 16 novembre pour renforcer la mission antidrogue du Pentagone.
Le groupe aéronaval centré sur l’USS Gerald R. Ford opère dans le cadre de la mission Operation Southern Spear du Commandement Sud des États‑Unis, le 13 novembre 2025. (Tajh Payne/U.S. Navy via Getty Images)
M. Trump avait laissé entrevoir la possibilité d’une montée en puissance des opérations plus tôt dans la semaine, en expliquant à des militaires américains, le 27 novembre, que les forces américaines pourraient bientôt mener des actions terrestres visant les routes de trafic de drogue à l’intérieur du Venezuela. Il a salué le travail du 7th Bomb Wing de l’US Air Force dans la dissuasion du trafic maritime, indiquant que les trafiquants délaissaient de plus en plus les routes maritimes.
« Vous avez sans doute remarqué que les gens ne veulent plus livrer par la mer, et nous allons commencer à les arrêter aussi par voie terrestre », a déclaré le président.
« La terre, c’est plus simple, mais cela va commencer très bientôt. Nous les prévenons : cessez d’envoyer du poison dans notre pays. »
Ses propos ont suivi un déplacement de trois jours du général Dan Caine, chef d’état‑major interarmées, dans la zone relevant du Commandement Sud des États‑Unis, au cours duquel il a rencontré des responsables de Trinité‑et‑Tobago pour évoquer les flux de stupéfiants et la traite d’êtres humains dans les Caraïbes.
Près d’une douzaine de bâtiments de guerre américains et quelque 12.000 militaires sont actuellement déployés dans le cadre de l’« Operation Southern Spear », l’un des plus importants regroupements de forces américaines dans la région depuis des décennies.
L’administration Trump affirme que le régime Maduro est profondément impliqué dans le trafic international de stupéfiants et qu’il entretient des liens avec des réseaux criminels tels que le cartel de los Soles, que Washington a récemment désigné comme organisation terroriste étrangère. Avec cette désignation, M. Maduro a été formellement qualifié de membre d’un groupe terroriste et de chef d’un réseau international de contrebande de cocaïne, des accusations qu’il rejette.
Des militaires vénézuéliens patrouillent aux abords du pont international Simón‑Bolívar, à la frontière colombo‑vénézuélienne, vus depuis Villa del Rosario, en Colombie, le 16 octobre 2025. (Schneyder Mendoza/AFP via Getty Images)
Le ministère vénézuélien des Affaires étrangères affirme que le récit américain vise à fabriquer un prétexte en vue d’une escalade militaire.
En septembre, M. Maduro a adressé une lettre à M. Trump, qualifiant les accusations de narcotrafic de « cas le plus flagrant de désinformation » et soutenant qu’une faible fraction seulement de la cocaïne colombienne transitait par le Venezuela. La Maison‑Blanche a écarté cette lettre en la décrivant comme remplie de « mensonges ».
Le secteur aérien est devenu un point de tension précoce au milieu de la montée des frictions entre Washington et Caracas. Après un avertissement émis le 21 novembre par l’Administration fédérale de l’aviation (FAA), qui évoquait une « dégradation de la situation sécuritaire » dans l’espace aérien vénézuélien, plusieurs compagnies internationales ont suspendu leurs vols.
Le Venezuela a répliqué en révoquant les autorisations d’exploitation de six compagnies — dont la colombienne Avianca, la brésilienne GOL, LATAM Airlines Colombia, la portugaise TAP, l’espagnole Iberia et Turkish Airlines — les accusant de se faire les complices du « terrorisme d’État » promu par Washington.
L’Association internationale du transport aérien (IATA) a exhorté Caracas à revenir sur ces suspensions, estimant que les compagnies agissaient pour protéger leurs passagers et leurs équipages dans une « zone à haut risque ».
La dernière déclaration de M. Trump, selon laquelle l’espace aérien entourant le Venezuela doit être considéré comme fermé, marque une nouvelle escalade des tensions. S’il affirme rester ouvert à un dialogue avec M. Maduro, le président américain laisse aussi entendre que « la manière forte » demeure une option.
« Si nous pouvons sauver des vies, nous pouvons faire les choses de manière souple, et cela nous convient », a déclaré M. Trump à des journalistes le 25 novembre.
« Et si nous devons les faire de la manière forte, cela nous convient aussi. »
Tom possède une vaste expérience du journalisme, de l'assurance-dépôts, du marketing et de la communication, ainsi que de l'éducation des adultes. Le meilleur conseil en écriture qu’il ait jamais écouté est celui de Roy Peter Clark : « Atteignez d'abord votre objectif » et « gardez le meilleur pour la fin ».