Union des droites
Bruno Retailleau courtise les électeurs du RN : l’union des droites par les urnes
Bruno Retailleau a franchi un cap symbolique dimanche en s'adressant ouvertement aux électeurs du Rassemblement national. Le président des Républicains défend une stratégie claire : construire l'union des droites non pas dans les cercles fermés des états-majors politiques, mais directement auprès des citoyens.

Bruno Retailleau, lors du débat sur l'examen de la version initiale du projet de loi de finances du gouvernement à Paris, le 27 novembre 2025.
Photo: Thomas SAMSON / AFP via Getty Images
Sur le plateau de BFMTV, l’ancien ministre de l’Intérieur a rejeté catégoriquement toute négociation d’appareil. « Je ne crois pas à une tambouille d’appareils », a-t-il tranché, qualifiant cette approche de « vaine ». Sa méthode ? Privilégier le terrain et le suffrage populaire.
« En revanche, j’assume parfaitement de m’adresser aux électeurs du Rassemblement national pour que l’union des droites se fasse justement par le terrain, dans les urnes », a-t-il déclaré sans détour.
Un parti républicain qui entretient le flou
Cette sortie intervient dans un contexte où l’hypothèse d’une alliance entre droite classique et extrême droite gagne progressivement du terrain. À dix-huit mois de l’élection présidentielle et à quelques semaines des municipales de mars, les dirigeants LR naviguent entre ambiguïté et déclarations contradictoires.
Les récentes interventions de Laurent Wauquiez et Bruno Retailleau illustrent parfaitement cette confusion assumée. Le président des députés LR avait provoqué la polémique sur TF1 en prônant un « tout sauf LFI » aux municipales, allant jusqu’à envisager un vote pour un candidat RN. Quelques minutes plus tard, Bruno Retailleau démolissait pourtant le Rassemblement national sur Sud Radio, dénonçant son « ADN socialiste ».
Cap sur 2027 avec un candidat Les Républicains
Malgré cette ouverture aux électeurs frontistes, Bruno Retailleau maintient l’objectif d’une candidature LR autonome pour la présidentielle. « Je souhaite qu’il y ait un candidat Les Républicains » en 2027, a-t-il martelé dimanche, tout en restant évasif sur son éventuelle candidature personnelle.
« Je prépare un projet (…) Je ne sais pas si c’est moi qui porterais les couleurs [du parti] ou quelqu’un d’autre », a-t-il précisé, laissant la porte ouverte à plusieurs scénarios.
Municipales : liberté de vote, sauf pour LFI
Pour les élections municipales de mars prochain, le sénateur de Vendée adopte une posture de compromis. Il refuse d’imposer des consignes strictes à ses électeurs, à une exception près : La France insoumise.
« Je n’encouragerai jamais mes électeurs à voter pour La France insoumise. Pour le reste, ce sera une consigne de liberté », a-t-il affirmé, établissant ainsi une hiérarchie claire dans son système de valeurs politiques.
Cette distinction repose sur une ligne de démarcation qu’il juge fondamentale : « Le Rassemblement national appartient à l’arc républicain, ce que n’est pas La France insoumise », a-t-il encore souligné.
Une droite qui se cherche
Cette stratégie de Bruno Retailleau, qui consiste à courtiser les électeurs du RN tout en maintenant l’identité propre des Républicains, reflète les tensions internes d’une droite cherchant sa voie entre ancrage républicain traditionnel et ouverture à la droite nationaliste
Avec AFP

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