Recommandation
Les Philippines affirment que la Chine a tiré des fusées éclairantes sur un avion de patrouille
La patrouille a été menée conformément aux réglementations internationales, a déclaré Jay Tarriela, porte parole des garde côtes philippins pour la mer de Chine méridionale.

Une piste d’atterrissage, des bâtiments et diverses structures sont visibles sur l’île artificielle construite par la Chine sur le récif de Subi, dans l’archipel des Spratleys, en mer de Chine méridionale, le 25 octobre 2022.
Photo: Ezra Acayan/Getty Images
Les garde‑côtes philippins ont indiqué que des navires chinois avaient tiré trois fusées éclairantes en direction de leur avion de patrouille qui effectuait un vol de routine dans la partie disputée de la mer de Chine méridionale, le 6 décembre, dernier épisode en date d’une série de comportements agressifs visant à asseoir les revendications territoriales de Pékin dans la région.
Jay Tarriela, porte‑parole des garde‑côtes philippins pour la mer de Chine méridionale, a déclaré dans un message publié sur X que l’appareil philippin avait décollé d’un aéroport local samedi matin pour un vol de surveillance maritime au‑dessus du groupe d’îles de Kalayaan, dans l’archipel des Spratleys.
M. Tarriela a précisé que ce vol s’inscrivait dans le mandat de son pays consistant à contrôler l’environnement marin, évaluer l’état des stocks halieutiques et examiner les conditions de vie des pêcheurs philippins dans la région.
« Ce vol était une opération conjointe des garde‑côtes philippins et du Bureau des pêches et des ressources aquatiques de Manille », a ajouté M. Tarriela.
« L’appareil du Bureau des pêches et des ressources aquatiques a enregistré des images vidéo de trois fusées éclairantes tirées depuis le récif en direction de l’avion alors qu’il survolait la zone en toute légalité », a indiqué M. Tarriela.
« Les fusées ont été tirées depuis le récif de Subi, occupé par la Chine et connu sous le nom de récif Zamora aux Philippines », a‑t‑il ajouté.
Subi fait partie des sept récifs contestés, en grande partie submergés, que le régime chinois a transformés en bases insulaires dans l’archipel des Spratleys, la zone la plus disputée de la mer de Chine méridionale.
Selon des responsables de la sécurité américains et philippins, ces îles artificielles sont protégées par un système de missiles, et trois d’entre elles disposent de pistes d’atterrissage de niveau militaire.
L’avion de patrouille philippin a également repéré un bâtiment chinois appartenant à la marine de l’Armée populaire de libération, situé à environ 26 km au nord‑ouest du haut‑fond de Sabina, connu sous le nom de haut‑fond Escoda aux Philippines, une formation inhabitée et contestée.
« Ce navire a lancé à plusieurs reprises des défis radio à l’appareil du BFAR alors que celui‑ci évoluait bien à l’intérieur des droits souverains des Philippines », a déclaré M. Tarriela.
« Le vol est mené en conformité avec les réglementations internationales, notamment la décision arbitrale de 2016 rendue par la Cour permanente d’arbitrage de La Haye », a ajouté M. Tarriela.
La décision de 2016 a rejeté la revendication de Pékin fondée sur la « ligne en neuf traits », qui couvre environ 85 % des 2,2 millions de miles carrés de la mer de Chine méridionale, estimant qu’elle était incompatible avec la Convention des Nations unies sur le droit de la mer.
Ce sont les Philippines qui ont engagé la procédure d’arbitrage contre la Chine en 2013, laquelle a abouti à la décision de 2016.
Pékin, qui a rejeté la décision de 2016, n’a pas immédiatement commenté l’incident.
La Chine avait également tiré des fusées éclairantes depuis le récif de Subi en direction d’un appareil philippin effectuant une patrouille de routine en août de l’année dernière.
Deux jours avant cet incident, un chasseur chinois avait lui aussi tiré plusieurs fusées éclairantes sur le même appareil philippin « à une distance dangereusement proche d’environ 15 mètres ».
Les deux incidents de l’an dernier avaient suscité des condamnations de la part des États‑Unis.
Dans une déclaration publiée sur X à l’époque, l’ambassadrice américaine aux Philippines, MaryKay Carlson, avait appelé la Chine à « cesser ses actions provocatrices et dangereuses qui sapent » la stabilité de l’Indo‑Pacifique.
En octobre, l’Australie a également fait part de ses préoccupations après qu’un avion de chasse chinois a largué des fusées éclairantes à proximité d’un avion australien de patrouille maritime qui effectuait une mission de surveillance au‑dessus de la mer de Chine méridionale.
Dans un communiqué, le ministère australien de la Défense a qualifié l’action de la Chine de « dangereuse et non professionnelle ».
« L’Australie s’attend à ce que tous les pays, y compris la Chine, fassent fonctionner leurs forces armées de manière sûre et professionnelle », a ajouté le ministère australien de la Défense.
Avec l’Associated Press

Frank Fang est un journaliste basé à New York. Il couvre les nouvelles en Chine et à Taiwan. Il est titulaire d'une maîtrise en science des matériaux de l'Université Tsinghua à Taiwan.
Articles actuels de l’auteur
03 décembre 2025
Donald Trump signe une nouvelle loi sur Taïwan









