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Apologie du Hamas

Apologie des actions terroristes du Hamas à l’université Paris 8 : le gouvernement promet « une sévérité maximale »

Un événement organisé mi-octobre à l'université Paris 8 Vincennes-Saint Denis provoque une vive polémique. Lors de cette rencontre, plusieurs intervenants auraient glorifié les actions du Hamas et les attentats du 7 octobre 2023 en Israël. Face à ces dérapages, le gouvernement promet une réponse ferme et rapide.

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Philippe Baptiste et Gérald Damanin quittent l'Élysée, à Paris, le 14 octobre 2025.

Photo: MAGALI COHEN/Hans Lucas/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 4 Min.

Philippe Baptiste, ministre de l’Enseignement supérieur, n’a pas caché son écœurement sur les réseaux sociaux. Il dénonce un événement aux « relents antisémites » où l’apologie d’actes terroristes aurait été ouvertement exprimée. De son côté, le ministre de la Justice Gérald Darmanin a annoncé l’envoi d’instructions aux procureurs pour qu’ils fassent preuve d’une sévérité maximale face à de tels comportements.

Une enquête administrative et judiciaire lancée

L’université Paris 8 se retrouve au cœur d’une tempête. Le président de l’établissement a été convoqué par le ministre Baptiste pour expliquer comment un tel rassemblement a pu se dérouler sur le campus, malgré les consignes de vigilance répétées ces derniers mois.
L’institution reconnaît elle-même qu’un « dysfonctionnement » s’est produit. Une enquête interne a été lancée et les éléments ont été transmis au procureur de la République, conformément aux obligations légales. Le parquet de Bobigny a immédiatement ouvert une enquête confiée à la brigade spécialisée dans la lutte contre les atteintes aux personnes.
Philippe Baptiste assure que des sanctions seront prises une fois les conclusions de l’enquête administrative rendues, dans un délai d’environ trois semaines. Selon l’université, la conférence du 15 octobre avait été présentée initialement sous un format différent, ce qui pourrait expliquer en partie le manque de vigilance.

Les organisations juives réclament des mesures exemplaires

L’Union des étudiants juifs de France (UEJF) a réagi vivement en déposant plainte pour apologie du terrorisme et incitation à la haine. Son président, Yossef Murciano, estime que l’événement aurait dû être bloqué en amont et appelle les universités à prendre des mesures préventives avant que la situation ne dégénère davantage.
Yonathan Arfi, président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), exige des « sanctions exemplaires ». Il s’appuie notamment sur une vidéo diffusée par le média « Leon le média » montrant une participante refusant catégoriquement de condamner les attentats du 7 octobre.
L’événement avait été organisé à l’initiative de plusieurs groupes, dont la Fédération syndicale étudiante, présenté comme une rencontre de « ultra-gauche » sur le campus.

Un contexte préoccupant dans l’enseignement supérieur

Cette affaire n’est malheureusement pas un cas isolé. Depuis la rentrée universitaire, plusieurs incidents antisémites visant des étudiants ont été signalés dans différentes universités françaises, notamment à Paris 1 et Sorbonne Université. Sciences Po Paris avait également été le théâtre de dérives lors de mobilisations pro-palestiniennes après le 7 octobre 2023.
Les actes antisémites ont connu une hausse inquiétante en France depuis l’attaque menée par le Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 et la riposte militaire israélienne qui a suivi à Gaza. Un cessez-le-feu précaire est entré en vigueur dans la bande de Gaza le 10 octobre dernier.
Pour Yossef Murciano, si les militants pro-palestiniens sincères peuvent se réjouir de cette trêve, une « minorité antisémite » au sein du mouvement ne cesse de se radicaliser, posant un problème croissant sur les campus.

De nouveaux outils législatifs pour combattre l’antisémitisme

Face à la multiplication de ces incidents, le Parlement a adopté en juillet dernier une loi spécifique pour lutter contre l’antisémitisme dans l’enseignement supérieur. Ce texte impose la nomination d’un référent dédié à la lutte contre l’antisémitisme et le racisme dans chaque établissement. Il prévoit également des campagnes de sensibilisation et un arsenal de sanctions disciplinaires renforcées.
Le décret d’application de cette loi devrait être publié avant la fin de l’année, donnant ainsi aux universités des outils supplémentaires pour prévenir et sanctionner ces comportements inacceptables.
L’affaire de Paris 8 illustre les défis auxquels font face les établissements d’enseignement supérieur pour maintenir un équilibre entre liberté d’expression et respect des valeurs républicaines, dans un climat particulièrement tendu autour du conflit israélo-palestinien.
Avec AFP