Île d'Oléron
Voiture folle sur l’Île d’Oléron : le suspect entre radicalisation religieuse et troubles psychiatriques
L'Île d'Oléron, destination prisée de la côte atlantique, a été le théâtre mercredi d'un événement dramatique. Un conducteur de 35 ans a volontairement fauché cinq personnes, alternant entre piétons et cyclistes, durant une trajectoire meurtrière qui s'est étendue sur plus d'une demi-heure à travers cette île normalement paisible de 20.000 résidents permanents.

Des policiers scientifiques et des gendarmes inspectent le site où une voiture incendiée a été retrouvée à Saint-Pierre-d’Oléron, le 5 novembre 2025.
Photo: CHRISTOPHE ARCHAMBAULT/AFP via Getty Images
Après avoir terminé son périple destructeur, l’homme a incendié son véhicule avant d’être maîtrisé par les forces de l’ordre. Au moment de son arrestation, il a prononcé l’expression « Allah Akbar », tandis que les gendarmes ont dû recourir à un taser pour le neutraliser. Cette invocation religieuse a immédiatement soulevé des interrogations sur les motivations réelles derrière cet acte violent.
Une radicalisation récente mais floue
Laurent Nuñez, ministre de l’Intérieur, a confirmé jeudi sur France Inter qu’une radicalisation religieuse récente du suspect a été constatée. Selon plusieurs sources médiatiques, l’homme aurait découvert l’islam il y a seulement quelques semaines. Toutefois, le lien entre cette conversion récente et le passage à l’acte demeure incertain. « La question centrale reste de déterminer si cet élément a joué un rôle décisif dans son comportement criminel », a souligné le ministre.
Un profil complexe et marginal
Le trentenaire menait une existence précaire dans un mobil-home à Saint-Pierre d’Oléron. Issu d’une famille de pêcheurs, il avait enchaîné divers emplois temporaires, notamment dans la restauration. Les habitants de l’île le décrivent comme un individu solitaire, connu pour ses problèmes d’alcoolisme. Son casier judiciaire mentionne uniquement des infractions de droit commun, et il n’apparaissait sur aucun fichier de surveillance antiterroriste.
Des doutes sur la santé mentale
Durant sa garde à vue, le suspect s’est montré peu coopératif et quasi-mutique face aux enquêteurs. Une source proche du dossier a révélé à l’AFP que « des interrogations sérieuses » existent concernant son équilibre psychiatrique. Cette dimension ajoute une couche de complexité supplémentaire à l’analyse de ses motivations.
Le refus de parler d’attentat
Malgré les références religieuses évidentes, Laurent Nuñez a expressément évité le terme « attentat », préférant qualifier l’événement de « périple meurtrier ». Il a renvoyé cette qualification juridique à l’autorité judiciaire, tout en reconnaissant l’existence « de références religieuses assez claires et explicites » chez le mis en cause.
Deux victimes entre la vie et la mort
Parmi les cinq personnes percutées, deux ont subi des blessures particulièrement graves : une assistante parlementaire de 22 ans travaillant pour un élu du Rassemblement national, et un cycliste de 69 ans. Jeudi, le ministre a indiqué que si leur pronostic vital n’était plus menacé, leur état restait critique et nécessitait des soins intensifs constants.
Cette tragédie laisse l’île d’Oléron sous le choc, tandis que l’enquête se poursuit pour démêler l’écheveau complexe entre radicalisation express, troubles psychiatriques potentiels et marginalité sociale.
Avec AFP

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