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Shein, Temu : la France appelle l’UE à se doter d’un outil de déréférencement visant les plateformes chinoises

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La ministre déléguée au Commerce, à l'Artisanat, aux Petites et Moyennes Entreprises et à l'Économie sociale et solidaire, Véronique Louwagie.

Photo: THIBAUD MORITZ/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 4 Min.

Le gouvernement français demande à la Commission européenne de se doter en urgence de « nouveaux pouvoirs de déréférencement » visant les plateformes de vente en ligne qui violent le droit de l’UE, en ciblant particulièrement le géant du prêt-à-porter Shein. Cette démarche est explicitée dans une lettre adressée par la ministre Véronique Louwagie au commissaire européen à la Justice Michael McGrath, selon une information du Figaro.

Manque de transparence sur les conditions de production

Fondée en Chine en 2008, Shein est devenue l’une des plus grandes plateformes mondiales de vente de vêtements à très bas prix, ciblant principalement un public jeune grâce à des collections renouvelées quotidiennement et une forte présence sur les réseaux sociaux. La marque est régulièrement critiquée pour sa faible transparence sur les conditions de production, son impact environnemental lié à la fast fashion, et les enjeux sanitaires de certains produits proposés, suscitant une multiplication de contrôles et de procédures en Europe et aux États-Unis.

Une avocate de Shein a été accusée de manquer de respect aux députés britanniques après avoir omis de répondre à des questions sur l’origine des produits en coton de l’entreprise lors d’une audition le 7 janvier, rapporte EpochTimes. Elle a refusé à plusieurs reprises de dire si certains produits de Shein contenaient du coton provenant de Chine ou de la région du Xinjiang, une région où l’on a recours au travail forcé des Ouïghours.

Lutter contre le « risque de diffusion de contenus illégaux »

Face au « risque de diffusion de contenus illégaux », la ministre estime « nécessaire, et urgent de doter la Commission européenne de nouveaux pouvoirs de déréférencement des plateformes qui ne respectent pas les règles ». Elle propose également que « les autorités nationales compétentes » puissent appliquer « des mesures de restriction d’accès » en cas de manquements, ce qui permettrait, par exemple, de retirer ces plateformes des résultats des moteurs de recherche tels que Google.

Véronique Louwagie salue les enquêtes engagées au niveau européen contre Temu et AliExpress, ainsi que les procédures visant Shein. Ces trois grands acteurs chinois sont accusés de commercialiser des contrefaçons, des produits dangereux et d’adopter des pratiques contraires aux droits des consommateurs, telles que des fausses promotions ou des informations trompeuses.

Shein déjà sanctionnée en France

Pour la ministre, ces plateformes exerceraient « une pression sur l’emploi en Europe », augmenteraient les « risques pour la protection des intérêts économiques et la sécurité des consommateurs », et ne respecteraient pas les normes sociales et environnementales européennes, tout en contribuant à l’impact carbone dû au transport aérien.

Yann Rivoallan, président de la Fédération du prêt à porter féminin,  a affirmé lors d’une interview à Epoch Times que « le secteur textile français a été durement touché par ces plateformes asiatiques », ces deux dernières années. « Plus de 10.000 emplois ont été supprimés dans ce secteur », précise-t-il.

Le 11 juin 2024, des ouvriers produisent des vêtements dans une usine textile qui fournit des vêtements à l’entreprise de commerce en ligne de mode rapide Shein, à Guangzhou, dans la province de Guangdong, dans le sud de la Chine. (JADE GAO/AFP via Getty Images)

Shein, particulièrement visé en France, est déjà sous le coup d’une proposition de loi anti fast fashion, d’une amende de 40 millions d’euros infligée par la Répression des fraudes, et pourrait se voir infliger une sanction supplémentaire de 150 millions d’euros par la CNIL pour sa gestion des cookies.