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Rester à l’heure standard pourrait réduire le risque d’AVC et protéger la santé
Nos rythmes biologiques dépendent de la lumière du soleil : s’exposer à la lumière du matin serait la clé pour préserver sa santé. Mettre fin au rituel biannuel du changement d’heure pourrait prévenir des milliers D'AVC et de cas d’obésité chaque année, selon une nouvelle recherche.

Photo: Illustration par Epoch Times, Shutterstock
L’étude, publiée dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences, a comparé trois politiques horaires et montré que le maintien de l’heure standard en permanence — autrement dit, rester à « l’heure d’hiver » toute l’année — offrirait les plus grands bénéfices pour la santé.
« Rester à l’heure standard ou à l’heure d’été est définitivement mieux que de changer deux fois par an », a déclaré dans un communiqué le professeur Jamie Zeitzer, auteur principal de l’étude et professeur de psychiatrie et de sciences du comportement à l’université Stanford.
Ne plus changer d’heure serait meilleur pour la santé
L’équipe a constaté que, d’un point de vue biologique, conserver soit l’heure standard soit l’heure d’été tout au long de l’année serait plus bénéfique pour la santé que de changer deux fois par an, l’heure standard permanente offrant les meilleurs résultats. Les chercheurs ont utilisé des modèles mathématiques pour analyser comment différentes politiques horaires — heure d’été, heure standard ou changement saisonnier — influencent le rythme circadien du corps en fonction des variations de l’exposition à la lumière naturelle.
Ils ont ensuite évalué les conséquences sur la santé selon ces différents systèmes, en tenant compte des taux actuels d’obésité et d’AVC.
Leurs conclusions suggèrent qu’aux États-Unis, maintenir l’heure standard toute l’année pourrait réduire la prévalence de l’obésité de 0,78 % et celle des AVC de 0,09 %, soit environ 2,6 millions de cas d’obésité et 300.000 AVC en moins à l’échelle nationale. L’heure d’été permanente procurerait environ les deux tiers de ces bénéfices. Le facteur déterminant réside dans l’exposition à la lumière du matin.
« La lumière active certaines régions du cerveau pour nous préparer aux défis de la journée », a expliqué dans les colonnes d’Epoch Times le Dr Stephen Carstensen, qui n’a pas participé à l’étude.
Jamie Zeitzer a précisé que le cycle circadien humain est naturellement légèrement supérieur à 24 heures.
Recevoir de la lumière le matin accélère ce cycle pour favoriser l’éveil, tandis que l’obscurité du soir stimule la production de mélatonine, qui prépare au sommeil.
La plupart des personnes bénéficieraient davantage du maintien de l’heure standard, car elle est alignée sur le soleil, permettant de profiter d’une plus grande luminosité matinale. L’heure d’été, en revanche, est décalée d’une heure et désynchronise les individus avec le rythme solaire.
Le facteur fatigue
Les dangers liés au manque de sommeil dépassent largement la sphère individuelle. Des catastrophes historiques, comme l’explosion de la navette Challenger en 1986 ou la marée noire de l’Exxon Valdez en 1989, ont été associées à une prise de décision altérée par la fatigue, illustrant à quel point le manque de sommeil peut avoir des conséquences désastreuses.
Si ces événements ne sont pas directement liés à l’heure d’été, ils soulignent les risques plus larges des perturbations du sommeil — des risques qui concernent des millions de personnes deux fois par an lors des changements d’heure.
« Chaque fois que nous essayons d’aller à l’encontre de ce que la nature a façonné, cela perturbe l’homéostasie, c’est-à-dire la tendance de notre corps à revenir à un état normal », a rappelé le Dr Carstensen.
Un mouvement croissant pour le changement
De plus en plus d’Américains souhaitent mettre fin au changement d’heure saisonnier. Plusieurs États ont déjà adopté des lois en ce sens, sous réserve de l’approbation fédérale. Par ailleurs, un sondage de 2023 de l’American Academy of Sleep Medicine a révélé que 64 % des adultes américains soutiennent la suppression du changement d’heure.
Une majorité écrasante de la population française, probablement autour de 84 %, soutient la fin du changement d’heure saisonnier, en faveur d’une adoption définitive de l’heure d’été ou d’hiver.
Les partisans de l’heure standard permanente, dont l’American Academy of Sleep Medicine et l’American Medical Association, estiment qu’une plus grande exposition à la lumière du matin est meilleure pour la santé globale.
« Le problème, c’est qu’il s’agissait jusqu’ici d’une théorie sans données. Et nous avons enfin des données », a déclaré Jamie Zeitzer dans le communiqué. Des propositions de loi visant à instaurer l’heure d’été permanente ont été introduites à plusieurs reprises au Congrès depuis 2018, sans jamais être adoptées.
Les défenseurs de l’heure d’été permanente soutiennent que plus de lumière en soirée permettrait d’économiser de l’énergie, de réduire la criminalité et d’offrir davantage de temps de loisirs.
Les résultats de l’étude montrent toutefois que la plupart des personnes subiraient moins de perturbations du rythme circadien avec l’heure standard permanente qu’avec l’heure d’été.
Malgré ces bénéfices, les auteurs reconnaissent plusieurs limites à leur travail, notamment des hypothèses sur la régularité des habitudes d’exposition à la lumière, qui ne reflètent pas toujours la réalité. « Les habitudes lumineuses des gens sont probablement bien pires que ce que nous supposons dans les modèles », a précisé Jamie Zeitzer.
L’étude souligne que le système actuel de changement d’heure n’est pas idéal, tout en reconnaissant que d’autres facteurs, comme la géographie ou la météo, influencent l’exposition à la lumière et la santé circadienne.
« Aucune politique ne pourra ajouter de lumière aux sombres mois d’hiver », a rappelé Jamie Zeitzer. « Cela dépend du soleil et de la position de la Terre. Nous ne pouvons rien y changer. »
S’adapter aux changements d’heure
Pour ceux qui subissent encore les transitions horaires, les spécialistes du sommeil recommandent quelques mesures simples pour limiter les perturbations.
Le Dr Michael Aziz, médecin à l’hôpital Lenox Hill de New York, qui n’a pas participé à l’étude, a expliqué à Epoch Times que les changements d’heure perturbent souvent le sommeil, mais qu’il est possible d’en atténuer les effets en adoptant quelques gestes simples.
Ces mesures consistent notamment à ajuster progressivement son heure de coucher par tranches de 15 minutes chaque soir, plus tôt ou plus tard selon le passage à l’heure standard ou à l’heure d’été, durant la semaine précédant le changement. « Cela aide le corps à s’adapter en douceur au nouveau rythme », a-t-il indiqué.
Il recommande également d’utiliser la lumière pour réinitialiser notre horloge interne après un changement d’heure.
« L’exposition à la lumière est un signal puissant pour réguler le rythme circadien », a-t-il expliqué. « Le matin, exposez-vous à une lumière vive dès le réveil : ouvrez les rideaux, allez marcher, asseyez-vous sur un balcon ou regardez simplement par la fenêtre. » Cette lumière naturelle aide à réduire la sécrétion de mélatonine et signale au corps qu’il fait jour.
« Le soir, limitez votre exposition à la lumière bleue des ordinateurs, tablettes et téléviseurs. Tamisez l’éclairage pour indiquer qu’il est temps de se détendre. »

George Citroner est un journaliste spécialiste de la santé pour Epoch Times.
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