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Le régime méditerranéen, une solution simple et efficace contre le syndrome de l’intestin irritable
Beaucoup de personnes souffrant de SII peinent à suivre le régime pauvre en FODMAP, souvent jugé trop complexe. Oubliez les régimes d’éviction compliqués. Un simple passage à une alimentation de type méditerranéen – huile d’olive, poisson, légumes et céréales complètes – a surpassé les conseils médicaux classiques pour réduire les symptômes du syndrome de l’intestin irritable (SII), aidant près de deux tiers des patients à se sentir nettement mieux en 6 semaines.

Photo: Tatjana Baïbakova/Shutterstock
Les résultats publiés dans les Annals of Internal Medicine suggèrent que le régime méditerranéen pourrait constituer une intervention alimentaire de première intention pour le SII, une option que les chercheurs jugent préférable aux recommandations actuelles pour un régime pauvre en FODMAP, complexe et difficile à suivre pour beaucoup de patients.
Le syndrome de l’intestin irritable entraîne des douleurs abdominales persistantes, des ballonnements et des troubles du transit, touchant jusqu’à 15 pour cent de la population américaine, la plupart des patients développant leurs premiers symptômes avant l’âge de 40 ans. En France, le pourcentage de la population atteinte du syndrome de l’intestin irritable (SII) est estimé généralement entre 4,2 % et 5 %. Le SII affecte ainsi plusieurs millions de personnes en France, impactant de manière significative leur qualité de vie.
Les patients ayant suivi le régime méditerranéen, comparés à ceux du régime FODMAP, ont signalé une réduction des ballonnements ainsi qu’une amélioration générale de la douleur et du fonctionnement quotidien.
Une première ligne de défense
L’étude a porté sur 139 adultes atteints de SII, âgés en moyenne de 40 ans, majoritairement des femmes. Les participants étaient assignés soit à un régime méditerranéen, soit à des conseils alimentaires classiques pour une alimentation saine. Les deux groupes étaient accompagnés par leur propre diététicien et suivaient leur régime pendant six semaines.
À la fin de l’étude, 62 % des personnes suivant le régime méditerranéen ont constaté une réduction significative de leurs symptômes — une baisse d’au moins 50 points sur l’échelle de sévérité des symptômes du SII, établie selon l’auto-évaluation des participants concernant la douleur, les ballonnements et l’impact du SII sur leur vie quotidienne. En comparaison, 42 % des personnes suivant les conseils alimentaires traditionnels ont observé des améliorations similaires.
Par ailleurs, 44 % du groupe méditerranéen ont présenté une réduction de 100 points des symptômes du SII, contre 32 % dans le groupe traditionnel. La diminution moyenne de la sévérité des symptômes était également plus importante dans le groupe méditerranéen. Le questionnaire est noté sur 500, les scores de 300 à 500 correspondant aux formes les plus sévères. Une réduction de 100 points peut suffire à faire passer un participant d’un groupe de symptômes modérés à un groupe de symptômes légers.
Les participants atteints de SII modéré ou sévère ont été les plus réceptifs au régime méditerranéen, tandis que les effets chez les personnes présentant des symptômes légers étaient moins nets, en partie en raison du nombre plus faible de patients dans ce sous-groupe.
L’étude a également constaté que le régime méditerranéen entraînait une réduction plus importante de la douleur abdominale. Cependant, aucune différence significative n’a été observée entre les groupes concernant l’humeur, les symptômes globaux, la qualité de vie ou la satisfaction alimentaire.
L’équipe de recherche a toutefois noté que « le mécanisme par lequel un régime méditerranéen améliore les symptômes du SII reste incertain ».
Pourquoi le régime méditerranéen est-il meilleur ?
Comme les symptômes du SII sont souvent liés à l’alimentation, de nombreux patients testent différents modes alimentaires pour obtenir un soulagement.
Les recommandations actuelles préconisent de débuter par une alimentation équilibrée et modérée, en évitant les irritants comme la caféine, l’alcool et les aliments gras. Si cela ne suffit pas, beaucoup se tournent vers le régime pauvre en FODMAP, qui exclut les produits laitiers, les sucres, certains fruits, noix et protéines susceptibles de fermenter dans l’intestin. Toutefois, ce régime peut être complexe, coûteux à suivre et nécessite souvent une supervision spécialisée.
Bien que le SII de certaines personnes puisse être lié à une fermentation excessive, ce n’est pas nécessairement le cas pour tout le monde. Seules 70 % des personnes suivant le régime pauvre en FODMAP constatent une amélioration significative, suggérant d’autres causes possibles au SII.
Le régime méditerranéen, qui met l’accent sur les fruits, les légumes, les légumineuses, les céréales complètes, le poisson et l’huile d’olive, est plus simple à suivre, mieux équilibré sur le plan nutritionnel, reconnu pour ses effets anti-inflammatoires tout en apportant un apport suffisant en nutriments, et associé à la santé cardiaque et au bien-être mental.
Beaucoup trouvent ce régime agréable et durable car il offre variété et saveur, et peut être adapté à différentes cultures et budgets, a indiqué dans un entretien à Epoch Times Hannah Anderson, diététicienne, non impliquée dans l’étude. « Le régime peut nécessiter quelques ajustements pour éviter certains déclencheurs de symptômes, mais dans l’ensemble, il constitue une manière flexible et équilibrée de s’alimenter », a-t-elle ajouté.
Le régime méditerranéen peut aussi être facilement ajusté pour les personnes suivant une alimentation végétale, a expliqué à Epoch Times Alyssa Simpson, diététicienne diplômée, spécialiste certifiée en nutrition gastro-intestinale, également non impliquée dans l’étude.
Manger moins de fibres
Les experts recommandent une approche progressive lorsqu’on adopte un mode d’alimentation méditerranéen pour le SII. « Des changements trop brusques, notamment une augmentation importante de la consommation de fibres, peuvent parfois provoquer davantage d’inconfort », a déclaré à Epoch Times Alexander LeRitz, diététicien, non impliqué dans l’étude.
Se concentrer sur les aliments généralement plus faciles à digérer, comme les légumes cuits, les flocons d’avoine, les bananes, les fruits pelés, les lentilles, le riz ou le tofu, est utile, a ajouté Alexander LeRitz. « Une fois que vous vous sentez à l’aise, vous pouvez introduire progressivement davantage de variété en fonction de ce que votre corps tolère. » L’une de ses grandes recommandations serait de tenir et de maintenir régulièrement un journal alimentaire et de symptômes « car cela peut vraiment aider » durant le processus, puisqu’il « permet de relier ce que vous mangez à ce que vous ressentez, et ces informations peuvent orienter vos choix ».
Beaucoup de personnes atteintes de SII réagissent mal à certaines fibres, en particulier les fibres insolubles, qui augmentent le volume et accélèrent le transit, a expliqué à Epoch Times le Dr Joseph Mercola, médecin généraliste, non impliqué dans l’étude. « Au début, il peut être préférable de privilégier des amidons facilement digestibles et des glucides simples qui sont absorbés plus haut dans l’intestin grêle », a-t-il souligné, car ils n’atteindront pas le côlon pour alimenter les bactéries productrices de gaz, souvent responsables des ballonnements et de l’inconfort.
Le Dr Mercola conseille aux personnes souffrant de SII de commencer par éliminer d’abord les “pires coupables” : les huiles de graines, le sirop de maïs à haute teneur en fructose et les aliments transformés. « Ces seuls changements peuvent réduire fortement l’inflammation et la charge en endotoxines », qui sont des toxines bactériennes pouvant être introduites lors de la transformation alimentaire. « Ensuite, commencez à introduire les aliments phares du régime méditerranéen comme les légumes cuits, le riz blanc et les fruits bien mûrs, qui sont généralement plus doux pour l’intestin. »
« En fin de compte, le régime méditerranéen fonctionne lorsqu’il réduit l’inflammation sans surcharger votre système digestif », a-t-il ajouté. « Il s’agit de renforcer la résilience, pas la restriction — apprendre à votre intestin à tolérer davantage au fil du temps, pas moins. »

George Citroner est un journaliste spécialiste de la santé pour Epoch Times.
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