Les populations de pieuvres et de calamars pullulent dans les océans

Une pieuvre commune ou poulpe commun se repose sur un récif.
Photo: Domaine public
Si de nombreuses espèces de vie marine font face à une baisse sans précédent de leurs populations, un groupe de créatures sous-marines explose à l’échelle mondiale. Les populations de céphalopodes – poulpes, calamars et seiches – sont en plein essor. Une étude publiée le 23 mai dans Current Biology montre que depuis 1953, le nombre de céphalopodes ne cesse d’augmenter.
Le Dr Zoë Doubleday, auteur principal de l’article, a fait remarqué que les céphalopodes sont souvent qualifiés de « mauvaises herbes de la mer ». Parlant des céphalopodes, le chercheur à l’Université d’Adélaïde, a déclaré : « Ils ont un ensemble de traits biologiques uniques, comme une croissance rapide, une courte durée de vie et un développement flexible ».
« Ces traits leur permettent de s’adapter plus rapidement à l’évolution des conditions environnementales, que beaucoup d’autres espèces marines », a expliqué Doubleday. Pour lui, les changements de l’environnement océanique pourraient en réalité favoriser les créatures à plusieurs tentacules.
Une découverte qui doit beaucoup au hasard. Les scientifiques cherchaient à compiler les céphalopodes de la planète pour enquêter sur la diminution de la population de seiche géante d’Australie. D’après l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), la seiche géante d’Australie serait bientôt une « espèce menacée ».
Les données analysées couvrent une période de six décennies — de 1953 à 2013 – et concernent tous les grands océans. Ce que Doubleday a noté d’extraordinaire est la constante augmentation de cette population. « Les diverses espèces de céphalopodes présentent des différences notoires et l’abondance de la population peut fluctuer fortement, à la fois au sein des espèces et entre elles », a avertit Doubleday. Toutefois, les scientifiques s’interrogent encore sur les causes de cette prolifération.

Un calamar à queue courte (Bobtail) s’enterre dans le sable à Seraya à Bali, en Indonésie (Matthew Oldfield)
« C’est une question difficile » a noté le professeur Bronwyn Gillanders, chercheur associé à l’étude, « mais dont la réponse est importante, car elle peut nous en apprendre davantage sur la manière dont les activités humaines altèrent les océans ».
« Les céphalopodes sont un groupe d’invertébrés important sur le plan écologique et commercial et ils sont très sensibles aux changements environnementaux », a expliqué Gillanders. « Le réchauffement climatique et la surexploitation des espèces de poissons sont les deux théories que nous avançons ».

Un poulpe de deux mois, (Octopus Vulgaris) essaie de dévisser le couvercle d’un pot pour attraper le crabe qu’il contient. Photo du 23 juin 2004, à l’Aquarium de Copenhague au Danemark (JORGEN JESSEN/AFP/Getty Images)
Version anglaise : Study: Octopus and Squid Populations Are Booming, Called ‘Weeds of the Sea’

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