Les Écologistes et LFI appellent la gauche divisée à « agir ensemble »

Marine Tondelier, Mathilde Panot, Manuel Bompard lors de la conférence de presse du Nouveau Front Populaire, à Paris le 14 juin 2024.
Photo: MAGALI COHEN/Hans Lucas/AFP via Getty Images
Les Écologistes et La France insoumise ont organisé mardi une réunion stratégique pour réunir les forces de gauche, mais le Parti socialiste a brillé par son absence. Marine Tondelier, Mathilde Panot et Manuel Bompard ont lancé un appel solennel sur les réseaux sociaux, s’adressant à « toutes celles et ceux qui ont fait avec nous la NUPES et le NFP ».
Autour de la table : les partis Génération écologie, L’Après (composé d’anciens insoumis), ainsi qu’un représentant du PCF agissant à titre personnel, hors de la direction officielle. Cette configuration inhabituelle révèle les fractures qui traversent aujourd’hui l’alliance de gauche.
« En finir avec le macronisme et battre l’extrême droite »
L’objectif affiché est ambitieux : « agir ensemble pour porter ce programme de rupture au pouvoir, en finir avec le macronisme et battre l’extrême droite ». Les participants ont annoncé leur intention de censurer « tout gouvernement qui s’inscrirait dans la continuité de la politique macroniste », traçant ainsi une ligne rouge claire.
Manuel Bompard a précisé qu’un accord de principe avait été trouvé pour « présenter des candidatures communes porteuses du programme du Nouveau Front populaire sur toutes les circonscriptions », en cas de dissolution de l’Assemblée nationale. Une nouvelle rencontre était prévue dès mercredi pour poursuivre les discussions.
Le PS refuse la « destitution fiction »
L’absence des socialistes n’est pas anodine. Sur BFMTV, Johanna Rolland, numéro 2 du PS, a justifié cette non-participation par un désaccord fondamental : le « mot d’ordre porté par la France insoumise » concernant « la destitution du président de la République ».
« Les socialistes et les communistes n’y étaient pas puisque, je le redis, nous ne sommes pas pour la destitution du président de la République », a-t-elle martelé, qualifiant cette procédure de chimère sans « aucune chance d’arriver ». Pour elle, « dans un moment grave, on ne peut pas raconter des histoires aux Français ». Le PS a confirmé qu’il ne s’associerait pas à la motion de destitution.
Deux réunions parallèles, deux stratégies
Le même jour, une seconde réunion s’est tenue en visioconférence, cette fois à l’initiative du Parti socialiste. Paradoxe de la situation : elle rassemblait les mêmes participants que la première, à l’exception notable de LFI, mais avec la direction officielle du PCF.
À l’ordre du jour de cette rencontre parallèle : l’hypothèse d’une dissolution et la possibilité d’un gouvernement de cohabitation si Emmanuel Macron décidait de nommer un premier ministre issu de la gauche. Une stratégie visiblement différente de celle prônée par les insoumis.
L’appel à l’unité de Clémentine Autain
L’ex-figure de LFI Clémentine Autain, désormais membre de L’Après, a lancé un appel à la raison : « Nous souhaitons que absolument tout le monde enterre les haches de guerre ». Pour elle, le moment est venu de « se mettre autour d’une table, rassemblés ».
Mais entre ceux qui veulent destituer le président et ceux qui envisagent de gouverner avec lui, le fossé semble profond. Manuel Bompard a conclu sobrement : « Chacun prendra ses responsabilités ». Une formule qui résume parfaitement l’état actuel de la gauche française : unie dans les mots, divisée dans les actes.
Avec Afp

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