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plus-iconSystème de contrôle gouvernemental demandé

L’enseignement à domicile sous la loupe : l’UNESCO réclame des normes et un contrôle à l’échelle mondiale

L'UNESCO a examiné l'enseignement à domicile dans le monde entier sous l'angle des droits humains et publié un rapport qui réclame des réglementations : selon ce rapport, les États doivent garantir l'enregistrement, les évaluations et les contenus pédagogiques, mais aussi tenir compte du droit des enfants à l'éducation.

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Photo: JULIEN DE ROSA/POOL/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 8 Min.

L’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture s’est penchée sur l’apprentissage scolaire à domicile. L’UNESCO demande désormais une réglementation de l’enseignement à domicile, y compris l’enregistrement, les contrôles et les évaluations.
Le rapport « Homeschooling through a human rights lens » (en français : L’enseignement à domicile sous l’angle des droits humains) constate d’emblée que les systèmes éducatifs sont des éléments clés de nos sociétés.
L’humanité est confrontée à de nombreux défis tels que « le changement climatique, les inégalités, l’évolution rapide des technologies, la transformation des marchés du travail et la polarisation de la politique ». Dans ce contexte, l’UNESCO a examiné le rôle joué par l’enseignement à domicile dans les sociétés contemporaines.

L’enseignement à domicile sous contrôle de l’État ?

Dans son rapport, l’UNESCO, qui compte plus de 190 États membres, demande aux gouvernements de mettre en place des mécanismes de contrôle tels que l’enregistrement et l’évaluation. Ils devraient également veiller à ce que la réglementation soit suffisante et offrir un soutien aux parents, selon un document publié à ce sujet.
Concrètement, cela signifie que la diversité des contextes dans lesquels s’inscrit l’enseignement à domicile peut contribuer à le soustraire à l’attention mondiale. Néanmoins, selon l’UNESCO, garantir le droit à l’éducation dans tous les environnements reste une tâche centrale de l’État. Selon le rapport, l’organisation souhaite désormais concilier le droit à l’éducation, la « liberté de choix en matière d’éducation et la responsabilité de l’État de garantir une éducation de haute qualité pour tous ».

Les enfants scolarisés à domicile sont compétents, mais des inquiétudes subsistent

Le rapport définit ensuite ce que signifie exactement la scolarisation à domicile. Cette forme d’enseignement est « principalement dirigée par les parents », se déroule à la maison, offre une grande flexibilité horaire et implique « la responsabilité directe des parents ». Selon des études, de nombreux enfants scolarisés à domicile disposent certes de compétences sociales appropriées, mais des inquiétudes subsistent quant au manque de contact avec des perspectives différentes et aux répercussions possibles sur la cohésion sociale. L’UNESCO estime donc que l’enseignement à domicile peut nuire à la socialisation et au développement général des enfants.
L’enseignement à domicile peut certes « offrir une éducation de haute qualité, mais ne la garantit pas nécessairement ». Cela dépend de sa conformité aux normes fixées par l’État, comme le prescrit le droit international en matière de droits de l’homme.

Concilier liberté de choix et qualité de l’éducation

L’enseignement à domicile continuant à se développer, il est essentiel d’adopter une approche fondée sur le droit qui concilie la liberté de choix et la nécessité d’une éducation de qualité grâce à des normes minimales d’éducation et à l’obligation de rendre des comptes.
Les raisons qui poussent à l’enseignement à domicile sont multiples. Dans son rapport, l’UNESCO résume que les parents scolarisent leurs enfants à domicile pour des raisons idéologiques, religieuses ou de sécurité. Selon le rapport, l’absence des enfants scolarisés à domicile peut avoir une influence sur la diversité culturelle et ethnique dans les écoles. De plus, « les enfants scolarisés à domicile auraient moins d’occasions de découvrir le pluralisme que certaines écoles offrent ». L’une des préoccupations mentionnées par l’UNESCO dans son rapport est de promouvoir « le contact avec la diversité culturelle ».
La mise en œuvre doit tenir compte des spécificités nationales, régionales et locales des États membres ainsi que des principes des droits de l’homme. Il est « nécessaire que les pays forment et recrutent un nombre suffisant de spécialistes pour gérer les enregistrements, effectuer les inspections et contrôler l’application des réglementations ».
Ces inspections ou ce contrôle doivent être effectués « sans être excessivement intrusifs, sans être si fréquents qu’ils constituent une nuisance et sans aller au-delà de l’objectif de protection des droits de l’enfant ». Il est tout aussi important d’établir des lignes directrices claires et facilement accessibles afin que les parents et les tuteurs légaux soient informés de leurs obligations et responsabilités.

Le contenu de l’enseignement à domicile doit être conforme aux valeurs des Nations unies.

Le rapport et ses recommandations se réfèrent à l’ODD 4, l’« objectif de développement durable 4 » des Nations unies, qui inclut la valorisation de la diversité culturelle et la protection des groupes marginalisés et vise à garantir que tous les êtres humains, indépendamment de leur origine, de leur sexe, de leurs revenus ou de leur lieu de résidence, aient accès à une éducation de qualité.

Une mosaïque mondiale en matière d’enseignement à domicile et d’obligation scolaire

À ce jour, les cadres juridiques régissant l’enseignement à domicile varient considérablement d’un pays à l’autre. Ils reflètent les différentes positions des gouvernements nationaux à l’égard de cette pratique, écrit l’UNESCO dans son rapport. Seuls 16 pays dans le monde n’ont pas d’obligation scolaire, dont le Mozambique, le Cambodge et l’État insulaire de Vanuatu, dans le Pacifique Sud.
À l’autre extrémité de l’échelle de l’obligation scolaire, seuls quelques pays ont une obligation scolaire rigide ou une obligation légale d’assiduité scolaire. L’Allemagne en fait partie, tout comme la Corée du Nord. Dans ces pays, la loi oblige les enfants à fréquenter un établissement d’enseignement physique – ils ont une obligation d’assiduité.

Presque unique au monde : l’obligation de présence dans les écoles allemandes

Quiconque ne respecte pas cette obligation s’expose à des sanctions sévères en Allemagne : les infractions répétées peuvent être punies comme des délits ou des infractions pénales. L’article 171 du code pénal, complété par des lois scolaires selon les Länder, prévoit dans certaines circonstances des amendes ou, dans des cas extrêmes, des peines d’emprisonnement si les parents enfreignent de manière persistante l’obligation scolaire. Cette réglementation stricte en Allemagne vise à garantir une qualité d’éducation uniforme et l’intégration sociale des enfants.
En Corée du Nord, l’enseignement à domicile est pratiquement impossible en raison du système éducatif centralisé et contrôlé par l’État. Tous les enfants, sans exception, doivent fréquenter les écoles publiques, qui ont une orientation idéologique stricte.
Selon l’organisation des Nations unies, le rapport présenté pourrait « servir de guide aux décideurs politiques pour l’élaboration et le contrôle des lois et des directives relatives à l’enseignement à domicile ».
Lydia Roeber a déjà financé ses études à l'université libre de Berlin grâce à ses écrits et a longtemps travaillé comme journaliste de télévision. Ancienne journaliste de voyage, elle s'intéresse aujourd'hui de préférence aux questions sociales urgentes dans le journal Epoch Times, du transhumanisme au contrôle numérique en passant par la crise de l'éducation.

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