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Le premier véhicule sous-marin autonome « Ghost Shark » sort de la chaîne de production
Dans le cadre du programme australien de construction navale accélérée, ce sous-marin autonome est passé du concept à la livraison en moins de trois ans.

Sur la photo prise lors de l'inauguration officielle du site de production Anduril Ghost Shark, on peut voir le vice-amiral Mark Hammond (à g.), le ministre de l'Industrie de la défense Pat Conroy (à dr.) et le président de la société pour l'Australie, David Goodrich. (Crédit Photo Anduril)
Un sous-marin sans équipage — appelé véhicule sous-marin autonome extra-large (XL-AUV) ou « Ghost Shark » — a quitté la chaîne de production seulement trois ans après sa première évocation.
Produit par Anduril, l’engin a été livré à la Royal Australian Navy sept semaines après la signature d’un contrat de 1,7 milliard de dollars pour la livraison, selon la société, d’une « vaste flotte de Ghost Sharks sur les cinq prochaines années ».
Ni Anduril ni les Forces de défense australiennes (ADF) n’ont précisé le nombre exact d’appareils concernés.
Les AUV (Autonomous Underwater Vehicle) sont fabriqués dans une usine dédiée de 7400 m² à Sydney, intégrant une chaîne robotisée, des véhicules terrestres guidés par IA et un bassin d’essai sur mesure pour tester la flottabilité, les systèmes électriques et la sécurité, avant la réalisation des essais en mer.
Trois prototypes ont déjà été livrés dans les délais et en respectant le budget dans le cadre d’un contrat de co-développement de 140 millions de dollars pour la conception et la fabrication de trois XL-AUV Ghost Shark en trois ans.
La première variante de série, achevée le 31 octobre, est actuellement en essais et doit être remise à la Royal Australian Navy (RAN) en janvier prochain.
La nouvelle usine a été conçue pour produire à grande échelle le Ghost Shark et sa version commerciale, le Dive-XL. Sous réserve de l’approbation du gouvernement, Anduril prévoit également d’exporter ces AUV « à destination des alliés et partenaires mondiaux ».
La société table sur une montée en puissance de la production, qui devrait atteindre un rythme industriel d’ici 2026, bien supérieur au niveau actuel.
Lors de l’inauguration officielle, le ministre de l’Industrie de défense, Pat Conroy, a annoncé qu’« une part significative » des 70 milliards de dollars de dépenses de défense supplémentaires décidés par le gouvernement Albanese sur la prochaine décennie sera consacrée au renforcement de la puissance navale de l’Australie.
« Nous équipons notre marine de capacités de missiles nouvelles et améliorées, acquérons la frégate Mogami rénovée, et, surtout, nous livrons ces équipements à un rythme soutenu. Les missiles Naval Strike Missile, Tomahawk et Standard Missile 6 ont été remis à la marine des années plus tôt que prévu », a-t-il affirmé.
« Cela offre à la marine une puissance de feu accrue et multiplie par dix la portée maximale des armements, rendant les adversaires potentiels vulnérables à distance accrue. »
« Ghost Shark est le symbole de la collaboration entre le gouvernement, la Défense et les entreprises innovantes pour accélérer la mise en service de capacités d’avant-garde », a ajouté M. Conroy.
Le président d’Anduril Australia, David Goodrich, a salué ce jalon : « La sortie de la première unité marque un tournant dans notre mission de mettre en place une capacité sous-marine souveraine pour l’Australie. Avec cette nouvelle usine, nous bâtissons infrastructures locales et main-d’œuvre, et surtout, nous investissons dans l’innovation, les partenariats et la défense future de notre nation. »
L’Australie compte utiliser le Ghost Shark pour des missions de renseignement, surveillance et frappe longue distance, en complément de sa future flotte de combattants de surface, également attendue cinq ans plus tôt que prévu en 2029, la seule inconnue de la politique navale restant la date de livraison des sous-marins nucléaires AUKUS, qui fait encore débat.

Rex Widerstrom est un journaliste néo-zélandais qui a plus de 40 ans d'expérience dans les médias, y compris la radio et la presse écrite. Il est actuellement présentateur à Hutt Radio.
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