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L’administration Trump affirme que le Tylenol pendant la grossesse pourrait être lié à l’autisme

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Médicament antidouleur de marque Tylenol exposé dans un magasin de Wheaton, dans le Maryland, le 13 février 2015.

Photo: Gary Cameron/Reuters

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Durée de lecture: 8 Min.

L’utilisation du Tylenol (un médicament dont le principe actif est le paracétamol, appelé acétaminophène aux États-Unis) pendant la grossesse serait possiblement associée à l’autisme, et les femmes enceintes ne devraient généralement pas en prendre sauf en cas de fièvre sévère, ont déclaré des responsables fédéraux le 22 septembre.

La Food and Drug Administration (FDA), “Agence américaine des produits alimentaires et médicamenteux”, a informé les médecins ce jour-là que l’usage de paracétamol (acétaminophène) pendant la grossesse « pourrait être lié à un risque accru de troubles neurologiques ».

Le paracétamol (acétaminophène), principe actif du Tylenol, un médicament antalgique également disponible sous forme générique. On estime qu’environ 60 % des femmes enceintes y ont recours. Toutefois, reconnaissant qu’il n’existe pas d’alternative pour les patientes souffrant de fortes fièvres, les autorités ont indiqué que les médecins devaient user de leur meilleur jugement.

Un porte-parole de Kenvue, maison mère du fabricant de Tylenol, a déclaré par e-mail à Epoch Times : « Nous pensons que des études indépendantes et solides démontrent clairement que la prise de paracétamol (acétaminophène) ne provoque pas l’autisme. Nous contestons fermement toute affirmation contraire et nous sommes profondément préoccupés par les risques pour la santé que cela représente pour les futures mamans. »

Kenvue a été séparée de Johnson & Johnson en 2023. L’American College of Obstetricians and Gynecologists fait partie des organisations qui affirment que le paracétamol est sûr pendant la grossesse pour traiter la fièvre et les maux de tête.

Le taux d’autisme a fortement augmenté aux États-Unis, atteignant un enfant de 8 ans sur 31 en 2022, dernière année pour laquelle les données sont disponibles. On estime aujourd’hui qu’environ 700.000 personnes en France sont concernées par un trouble du spectre autistique (TSA), avec environ 8000 enfants autistes qui naissent chaque année, soit environ 1 enfant sur 100.

Plusieurs études ont montré que l’usage de paracétamol pendant la grossesse pouvait accroître le risque d’autisme, un trouble caractérisé par des difficultés de communication, une sensibilité aux changements et des symptômes apparentés au trouble du déficit de l’attention avec hyperactivité (TDAH). Une revue de 46 études publiée en août a également conclu en ce sens.

« Nos résultats montrent que les études de meilleure qualité sont plus susceptibles d’établir un lien entre l’exposition prénatale au paracétamol (acétaminophène) et un risque accru d’autisme et de TDAH », a déclaré dans un communiqué le Dr Diddier Prada, chercheur à l’Icahn School of Medicine du Mount Sinai, lors de la publication de cette revue.

Plusieurs plaintes ont été déposées, accusant certains distributeurs de ne pas avoir averti que le Tylenol ou ses versions génériques pouvaient entraîner l’autisme ou le TDAH. En 2023, un juge fédéral chargé de ces affaires a estimé que les experts proposés par les plaignants n’avaient pas fourni de preuves scientifiques étayant leurs affirmations. Leurs témoignages ont été écartés et les dossiers rejetés. Des plaidoiries en appel sont prévues le 6 octobre.

Avis officiel et modification de l’étiquetage

Dans sa lettre, la FDA a indiqué aux médecins que « de nombreuses études décrivent une association entre paracétamol (acétaminophène) et autisme ». « Nous disposons désormais de données que nous ne pouvons ignorer », a affirmé le commissaire de la FDA, le Dr Marty Makary, lors d’un point presse le 22 septembre 2025.

Cela inclut une étude américaine de 2019 ayant analysé le plasma du cordon ombilical. Les chercheurs ont indiqué avoir trouvé des preuves suggérant que les bébés exposés in utero au paracétamol (acétaminophène) présentaient un risque nettement accru de développer un autisme ou un TDAH.

D’autres travaux n’ont toutefois trouvé aucun lien entre l’exposition fœtale au paracétamol et à l’autisme, notamment une analyse publiée en 2024 portant sur près de 2,5 millions d’enfants suédois. Dans sa lettre, le Dr Makary a souligné qu’« une relation de cause à effet n’a pas été établie et que la littérature scientifique comporte aussi des études contradictoires ».

La notification indique que les médecins devraient envisager de limiter l’usage du paracétamol (acétaminophène) pendant la grossesse pour les fièvres bénignes, tout en le décrivant comme l’option en vente libre la plus sûre pour traiter la fièvre chez la femme enceinte.

La FDA prévoit également de modifier l’étiquetage du médicament afin d’y ajouter des informations actualisées sur le lien possible entre paracétamol et autisme.

Sur son site internet, mis à jour en août, la FDA précise : « À ce jour, nous n’avons trouvé aucune preuve claire que l’utilisation appropriée du paracétamol (acétaminophène) pendant la grossesse entraîne des issues défavorables sur la grossesse, la naissance, le comportement neurologique ou le développement. » Les autorités recommandent néanmoins de toujours consulter un médecin avant toute prise de médicament durant la grossesse.

Traitement de l’autisme

Les responsables ont également déclaré le 22 septembre qu’il existe suffisamment de données suggérant qu’un médicament appelé leucovorine, déjà approuvé pour plusieurs indications, dont le traitement du cancer colorectal, pourrait être utile dans la prise en charge de l’autisme. L’acide folinique et l’acide folique sont deux formes de vitamine B9. Une carence en acide folique ou folinique entraîne un déficit en folates, indispensables notamment à la production des globules rouges.

Certaines recherches ont montré que les enfants autistes présentent souvent des taux élevés d’auto-anticorps dirigés contre les récepteurs du folate, ce qui perturbe le transport de la vitamine B9 dans l’organisme.

Le Dr Richard E. Frye a mené un essai clinique sur l’administration d’acide folinique chez des enfants autistes. Les résultats, publiés en 2016, ont montré des améliorations de la communication verbale.

« Je pense qu’il s’agit d’une avancée majeure pour permettre à de nombreux enfants autistes de bénéficier d’un traitement et d’améliorer leurs capacités de fonctionnement. C’est particulièrement innovant, car beaucoup estiment que l’autisme ne peut pas être traité à la racine. Ce traitement corrige des déficits biologiques fondamentaux et pourrait donc modifier l’évolution de la maladie », a expliqué le Dr Frye dans un e-mail adressé à Epoch Times.

« La reconnaissance par l’administration de l’existence d’un tel traitement redonne espoir à de nombreuses familles. »

La Fondation pour la science de l’autisme (Autism Science Foundation, USA), qui soutient la recherche sur ce trouble, a toutefois rappelé récemment que les travaux concernant l’acide folinique et l’autisme « sont encore à un stade très précoce, et que des études complémentaires sont nécessaires avant d’aboutir à une conclusion définitive ».