La Russie affirme avoir mis en déroute les dernières forces ukrainiennes dans la région frontalière de Koursk
Des militaires ukrainiens utilisent un char T-72 de fabrication soviétique dans la région de Soumy, près de la frontière avec la Russie, le 12 août 2024.
Photo: Roman Pilipey/AFP via Getty Images
L’armée russe a déclaré que ses forces avaient repris la dernière localité tenue par les forces ukrainiennes dans la région de Koursk, après huit mois et demi de combats.
« Aujourd’hui, la dernière localité sur le territoire de la région de Koursk, le village de Gornal, a été libérée des troupes ukrainiennes », a annoncé samedi, dans un communiqué diffusé par l’agence de presse russe TASS, le chef d’état-major général des forces armées russes, Valery Gerasimov.
Les forces ukrainiennes ont pénétré pour la première fois dans la région frontalière russe de Koursk le 6 août 2024, lors d’une offensive surprise destinée à contrer l’offensive russe en cours dans l’est de l’Ukraine.
Le ministère russe de la Défense a publié un communiqué distinct dans lequel il affirme que les opérations militaires de samedi ont abouti à la déroute complète de toutes les unités militaires ukrainiennes dans la région frontalière de Koursk.
L’état-major de l’armée ukrainienne a réfuté les affirmations russes, insistant sur le fait que ses soldats continuent de se battre à l’intérieur des frontières de la Russie.
« Seize affrontements ont eu lieu aujourd’hui dans la direction de Koursk, dont deux sont toujours en cours », a précisé l’état-major ukrainien plus tard dans la soirée de samedi.
Au plus fort de leur incursion surprise à Koursk, les forces ukrainiennes ont réussi à prendre le contrôle d’une bande de territoire s’étendant sur environ 1300 kilomètres carrés. Depuis lors, les forces russes ont lentement repris le contrôle du territoire frontalier russe.
« La situation opérationnelle est difficile, mais nos unités continuent à tenir les positions désignées et à exécuter les tâches qui leur sont assignées, tout en infligeant à l’ennemi des dommages par le feu efficaces avec tous les types d’armes, y compris en utilisant des tactiques de défense active », a ajouté l’armée ukrainienne.
L’armée ukrainienne affirme que ses forces ont tué ou blessé environ 62.400 soldats russes dans la région de Koursk depuis le début des combats l’année dernière. De même, les forces ukrainiennes ont affirmé avoir tué ou blessé plus de 4000 soldats nord-coréens venus combattre pour les Russes.
Moscou s’est montrée jusqu’à présent réticente à confirmer l’aide apportée par des troupes nord-coréennes aux forces russes sur le front de Koursk, mais M. Gerasimov les a reconnues et remerciées pour le rôle qu’elles ont joué dans les combats. Le chef militaire russe a indiqué que ces troupes nord-coréennes, agissant dans le cadre d’un traité de partenariat stratégique entre Moscou et Pyongyang, « ont apporté une aide considérable en écrasant le groupe de combat de l’armée ukrainienne qui avait lancé une incursion ».
Selon M. Gerasimov, les forces russes ont tué, blessé ou capturé plus de 76.000 soldats ukrainiens lors des combats de Koursk.
Le nombre exact de victimes de part et d’autre n’a pu être vérifié de manière indépendante.
Perte d’une monnaie d’échange
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a suggéré à certains moments d’utiliser les parties de la région de Koursk tenues par les Ukrainiens comme monnaie d’échange contre la restitution de certains territoires que les forces russes ont pris à l’Ukraine depuis 2014. Si les forces russes ont effectivement mis en déroute l’offensive de Koursk, il est probable que la position de M. Zelensky sera affaiblie dans d’éventuelles négociations visant à mettre un terme à la guerre.
Alors que le bastion de Koursk s’est pratiquement effondré, les forces ukrainiennes ont revendiqué un nouveau bastion dans la région russe voisine de Belgorod.
Cette semaine, le président Donald Trump s’est opposé à M. Zelensky sur la question de savoir si l’Ukraine devait continuer à se battre pour la restitution de tous ses territoires d’avant 2014. M. Trump a insisté pour qu’un accord soit conclu afin de mettre fin aux combats dès que possible et a déclaré cette semaine que la Crimée resterait dans le giron de la Russie.
M. Zelensky a insisté sur le fait que l’Ukraine ne reconnaîtrait pas la revendication de Moscou sur la Crimée ou tout autre territoire ukrainien conquis par les forces russes depuis 2014.
M. Trump et M. Zelensky se sont brièvement rencontrés au Vatican samedi, avant les funérailles du pape François. M. Zelensky a remercié M. Trump pour cette rencontre et estimé qu’ils avaient eu une bonne discussion.
Ryan Morgan rédige les informations pour NTD TV.
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