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Maison Blanche : un amiral a ordonné une seconde frappe contre un bateau de narco trafiquants, l’attaque était légale, assure Washington
L’amiral doit présenter jeudi un briefing classifié aux élus chargés du contrôle des forces armées.

La porte parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt, répond aux questions des journalistes dans la salle de presse Brady de la Maison Blanche, à Washington, le 1er décembre 2025.
Photo: ANDREW CABALLERO REYNOLDS / AFP via Getty Images
La porte‑parole de la Maison‑Blanche, Karoline Leavitt, a défendu lundi une seconde frappe menée le 2 septembre contre un bateau de narco‑trafiquants en mer des Caraïbes, alors que l’opération militaire suscite un examen de plus en plus serré.
La semaine dernière, le Washington Post a révélé en premier que les forces américaines, après avoir attaqué un bateau de trafiquants de drogue le 2 septembre, avaient ordonné une deuxième frappe après avoir observé au moins deux survivants agrippés à l’épave du navire détruit.
Le quotidien a soulevé la question de savoir si cette frappe de suivi pouvait constituer un crime de guerre, et des élus des deux partis se sont engagés depuis à enquêter sur l’incident.
Dans un premier temps, le président Donald Trump et le secrétaire à la Guerre, Pete Hegseth, avaient nié qu’une seconde frappe ait eu lieu.
Lors du point presse de lundi, Mme Leavitt a confirmé que les informations faisant état d’une seconde frappe contre le navire le 2 septembre « sont exactes ».
Mme Leavitt a défendu cette décision, rejetant les accusations selon lesquelles l’attaque aurait été illégale.
« Le secrétaire Hegseth a donné l’autorisation au vice‑amiral de marine Frank “Mitch” Bradley de conduire ces frappes de nature cinétique, a déclaré Mme Leavitt. L’amiral Bradley a pleinement agi dans le cadre de son autorité et de la loi, en dirigeant l’engagement de manière à s’assurer que le bateau serait détruit et que la menace contre les États‑Unis d’Amérique serait éliminée. »
En lisant un texte préparé, la porte‑parole de la Maison‑Blanche a ajouté : « Les groupes de narco‑terroristes désignés par le président comme cibles prioritaires peuvent faire l’objet de tirs létaux, conformément aux lois de la guerre. »
Dans un communiqué publié le 28 novembre en réaction à ces révélations, M. Hegseth a dénoncé ce qu’il a qualifié de « nouvelles allégations fabriquées, incendiaires et diffamatoires » visant à discréditer l’institution militaire, en affirmant que les opérations américaines en cours dans la mer des Caraïbes respectent à la fois le droit américain et le droit international.
Le 30 novembre, Donald Trump a déclaré à des journalistes qu’il « allait se pencher » sur ces informations lorsqu’il a été interrogé à ce sujet, tout en estimant qu’il ne croyait pas que M. Hegseth ait ordonné ces frappes.
Lorsqu’il a annoncé pour la première fois la frappe du 2 septembre, le président avait affirmé que les personnes présentes à bord des embarcations visées appartenaient au gang transnational vénézuélien connu sous le nom de Tren de Aragua. Depuis le début du second mandat de Donald Trump, le département d’État américain a officiellement classé Tren de Aragua et d’autres réseaux criminels latino‑américains comme organisations terroristes étrangères.
Au cours du week‑end, les présidents républicain et démocrate des commissions des forces armées de la Chambre et du Sénat ont annoncé leur intention d’enquêter sur la frappe du 2 septembre.
« Nous prenons très au sérieux ces informations faisant état de frappes de suivi contre des bateaux suspectés de transporter des stupéfiants dans la zone du U.S. Southern Command, et nous engageons une démarche bipartisane pour obtenir un compte rendu complet de l’opération en question », ont déclaré, dans un communiqué partagé sur X le 29 novembre, le président de la commission des Forces armées de la Chambre, Mike Rogers (républicain de l’Alabama), et son homologue démocrate, Adam Smith (démocrate de l’État de Washington).
Selon M. Rogers, l’amiral Bradley doit être entendu jeudi à huis clos par les parlementaires dans le cadre de cette enquête. Le républicain de l’Alabama a indiqué qu’il se disait « rassuré » à l’issue de ses échanges avec M. Hegseth, mais qu’il souhaitait également entendre la version de l’amiral.
« Nous y verrons tous plus clair jeudi après‑midi », a assuré M. Rogers.
Emel Akan et l’Associated Press ont contribué à la rédaction de cet article.


Ryan Morgan rédige les informations pour NTD TV.
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