La fille de Boualem Sansal : « J’attendais beaucoup plus » du gouvernement français

Affiche avec la photo de Boualem Sansal et le message « Freedom for Boualem Sansal », devant la mairie du 16ᵉ arrondissement de Paris, le 15 août 2025.
Photo: HENRIQUE CAMPOS/Hans Lucas/AFP via Getty Images
Sabeha Sansal, la fille de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal condamné à cinq ans de prison en Algérie, attendait « beaucoup plus » de la part du gouvernement français en vue obtenir la libération de son père, a-t-elle reconnu jeudi.
L’auteur âgé de 80 ans, malade et emprisonné depuis plus de huit mois pour « atteinte à l’unité nationale », a vu sa condamnation à cinq ans de prison ferme confirmée en appel par la justice algérienne le 1er juillet.
« J’attendais beaucoup plus » du gouvernement français, a admis sa fille lors d’une soirée de soutien à l’écrivain organisée à Autun, dans l’est de la France, à l’occasion de journées de débats à l’initiative de l’ancien ministre de l’Éducation Jean-Michel Blanquer.
« Aucune réponse »
Mme Sansal, qui vit à Prague, a rappelé avoir « envoyé une lettre ouverte » en avril avec sa sœur au président Emmanuel Macron « et nous n’avons reçu aucune réponse » ni de ses services ni du ministère des Affaires étrangères, a-t-elle regretté.
« Parce que je n’ai reçu aucune réponse de la part de l’Algérie ou du gouvernement français, je suis un petit peu désespérée, déçue », a relevé Sabeha Sansal, accueillie chaleureusement par le public qui s’est levé pour l’applaudir.
« Comme Emmanuel Macron a beaucoup de choses à régler qui ne concernent pas mon père, je ne vois pas la lumière au bout du tunnel », a-t-elle déploré, reconnaissant ne plus avoir reçu de nouvelles de son père depuis le mois de juillet.
Une crise diplomatique sans précédent
Le romancier et essayiste a été condamné notamment pour des déclarations en octobre 2024 au média français d’extrême droite Frontières, où il estimait que l’Algérie avait hérité sous la colonisation française de territoires appartenant jusque-là au Maroc.
Au début du mois, Emmanuel Macron a affirmé que la France devait agir « avec plus de fermeté et de détermination » vis-à-vis de l’Algérie, évoquant le « sort réservé » à Boualem Sansal et à Christophe Gleizes, journaliste français emprisonné à Tizi Ouzou.
Paris et Alger sont empêtrés depuis plus d’un an dans une crise diplomatique sans précédent qui s’est traduite par des expulsions de fonctionnaires de part et d’autre, le rappel des ambassadeurs des deux pays et des restrictions sur les porteurs de visas diplomatiques.

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