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La Caisse des dépôts opposée à l’alliance entre le BHV et Shein

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Une cliente regarde des vêtements dans une boutique éphémère de la marque de fast fashion chinoise Shein, à Dijon, le 26 juin 2025.

Photo: ARNAUD FINISTRE/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 4 Min.

La Caisse des dépôts (CDC) a affirmé jeudi ne « pas cautionner » le partenariat conclu entre la plateforme asiatique Shein et la Société des grands magasins (SGM), exploitant du BHV. Cette prise de position intervient alors que la CDC, via la Banque des territoires, est impliquée dans les négociations visant au rachat des murs du grand magasin parisien par la SGM.

Dans un communiqué, le groupe public a précisé n’avoir « jamais été informé des projets commerciaux de la SGM avec l’entreprise Shein ». Il a rappelé que « toute décision d’investissement de la Caisse des dépôts et de ses filiales est strictement conditionnée au respect des valeurs » consistant à « soutenir une économie responsable et de proximité » et à « favoriser la transition écologique ». « On ne cautionne pas ce type de partenariat », a résumé la CDC.

Un partenariat controversé autour du BHV

Mercredi, Shein et la SGM ont officialisé une alliance prévoyant l’ouverture progressive de six magasins physiques permanents aux couleurs de la marque de mode à bas prix, dont l’un au sein du BHV Marais, situé dans le cœur touristique de Paris. Ce serait une première mondiale pour Shein, jusque-là présente uniquement en ligne ou via des boutiques éphémères.

Ce projet a immédiatement provoqué de vives réactions de la part de commerçants et de responsables politiques, Shein étant accusée de nuire au prêt-à-porter français.

Le groupe Galeries Lafayette s’est notamment opposé publiquement dès mercredi à cette initiative. Il a exprimé son « profond désaccord » envers la décision de la SGM et annoncé « refuser l’installation » de Shein dans ses magasins affiliés, fustigeant le « positionnement » et les « pratiques de l’ultra fast fashion » de la marque, jugées incompatibles avec « l’offre et les valeurs » des Galeries Lafayette.

Le rôle de la SGM et les négociations immobilières

La SGM, foncière commerciale fondée en 2021 par Frédéric et Maryline Merlin, avait racheté en 2023 aux Galeries Lafayette le fonds de commerce du BHV, alors en difficulté. En juin 2025, la SGM et la Banque des territoires sont entrées en négociations exclusives pour acquérir les murs du Bazar de l’Hôtel de Ville, toujours détenus par les Galeries Lafayette.

Selon les modalités annoncées à l’époque, la SGM « restera majoritaire » dans l’opération, qui reste « soumise à la mise en place d’un financement complémentaire ». Le projet de rachat, évalué à 300 millions d’euros selon Challenges, devait être facilité par l’entrée de l’investisseur public.

Interrogée sur l’impact potentiel de l’accord entre Shein et la SGM sur ces discussions, la Caisse des dépôts n’a pas souhaité commenter.

Réactions politiques

Plusieurs élus se sont opposés à l’implantation de magasins Shein en France et ont appelé jeudi le gouvernement à examiner l’actionnariat de la SGM. Le député LR Antoine Vermorel-Marques a déclaré : « Ils peuvent s’acheter une bonne réputation avec de l’argent privé, mais pas avec de l’argent public. »

La SGM a réagi auprès de l’AFP en maintenant sa position : « Nous maintenons le dialogue avec les élus, les partenaires et l’ensemble des acteurs du secteur pour expliquer la réalité et les enjeux positifs de ce partenariat », tout en disant « comprendre » les « interrogations » qu’il suscite.

Avec AFP