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Legs exceptionel« Je suis né ici » : un nonagénaire lègue un million d’euros pour sauver l’église de son village, dans le Loiret
À La Chapelle-sur-Aveyron, petit village du Loiret, un geste exceptionnel a permis de sauver l’église locale, menacée par le temps et les malfaçons du XIXᵉ siècle. Raymond Landy, 91 ans, a décidé de financer à hauteur d’un million d’euros les travaux de restauration de l’édifice, dont la première phase débute ce mois-ci.

Église de La Chapelle-sur-Aveyron (Loiret).
Photo: : capture d’écran Google Maps
Samedi 25 octobre, la commune de La Chapelle-sur-Aveyron a rendu hommage à Raymond Landy – résident de longue date du village – en dévoilant une plaque à son nom sur le mur de l’église. Ce geste symbolique marque le lancement imminent de gros travaux de restauration, rendus possibles grâce à son don d’un million d’euros, rapporte France 3 Centre-Val de Loire.
« Notre église, c’est notre seul bien »
« Je suis né ici, j’ai fait ma communion ici, je suis toujours resté à La Chapelle », a expliqué ce samedi 25 octobre l’octogénaire lors de la cérémonie. Pour le maire Christian Chevalier, l’église représente le cœur du village : « Nous sommes un tout petit village de 640 habitants, donc notre église, c’est notre seul bien. » Non classé monument historique, l’édifice religieux souffrait de fragilités apparues dès les années 2000, mais les finances communales ne permettaient pas de financer une restauration complète.
L’édifice présentait plusieurs problèmes majeurs. La voûte en plâtre, datant du XIXᵉ siècle, se désagrégeait sous l’effet d’une charpente affaiblie. Des morceaux de plâtre jonchaient déjà le filet de sécurité installé dans la nef. Le clocher penchait également, en raison d’une base pourrie, et les interventions précédentes n’avaient fait qu’aggraver la situation en masquant la charpente défectueuse. Sans travaux, l’église risquait d’être fermée, voire démolie.
Antoine Leriche, l’architecte du patrimoine en charge du dossier, a pointé auprès de nos confrères les erreurs du XIXᵉ siècle comme source principale des dégradations : « Le problème de beaucoup d’églises sur lesquelles j’interviens, c’est toujours des malfaçons du 19e siècle. »
Un legs couvrant les trois quarts du chantier
Le montant total des travaux s’élève à 1,38 million d’euros, et le legs de Raymond Landy permettra d’en financer les trois quarts. Salué par les élus et par l’évêque d’Orléans, le geste du nonagénaire exprimait sa volonté de « faire quelque chose d’important » avec l’héritage reçu de son défunt frère.
Le chantier, qui devrait durer 18 mois, se déroulera en trois phases distinctes : le clocher sera d’abord déposé pour permettre la rénovation de sa base et le remplacement des ardoises. Le chœur de l’église sera ensuite rénové intérieurement et extérieurement. Enfin, la toiture et la charpente de la nef seront retirées et reconstruites à l’identique, la voûte en plâtre remplacée, et les façades ravalées.
Pour Antoine Leriche, cette rapidité d’exécution est inhabituelle : « En général, quand j’interviens sur un édifice, c’est sur 20 ans en quatre, cinq ou six tranches, le temps que les communes se refassent un financement. Là, c’est en une fois, c’est la première fois que ça m’arrive ! »
Le maire se réjouit : « Le gros sera fait, ce qui est assez exceptionnel, et il ne restera que des petites choses sans urgence, comme des sols en ciment à repeindre. » Une fois les travaux terminés, l’église pourra accueillir les fidèles en toute sécurité pour les 150 prochaines années, selon l’élu. Le chantier entrera dans sa première phase dès novembre.

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