Logo Epoch Times

Gouvernement : la nomination surprise de Bruno Le Maire concentre les critiques

top-article-image

Photo: JULIEN DE ROSA/AFP via Getty Images

author-image
Partager un article

Durée de lecture: 4 Min.

La nomination de Bruno Le Maire au ministère des Armées a suscité dimanche une salve de critiques venues aussi bien des oppositions que d’un allié essentiel du gouvernement, le parti Les Républicains.

Ancien ministre de l’Économie de 2017 à 2024, Bruno Le Maire constitue la principale surprise d’une équipe composée pour l’essentiel de reconductions. Celui qui avait encore « totalement exclu » d’entrer au gouvernement il y a quinze jours a justifié son revirement par « les circonstances exceptionnelles que traverse la France ». « Je viens pour servir les Français. Je viens pour servir nos soldats », a-t-il déclaré sur le réseau X.

En cliquant sur le bouton Suivant, vous acceptez que le contenu de twitter soit chargé.

Des tractations de dernière minute

Selon une source proche des négociations, Bruno Le Maire a été approché à plusieurs reprises : d’abord par le secrétaire général de l’Élysée Emmanuel Moulin, vendredi, puis par le Premier ministre samedi, avant un ultime échange avec Emmanuel Macron dimanche. Après avoir refusé à plusieurs reprises, il a finalement accepté ce poste-clé dans un contexte de « réarmement » du pays.

Vives critiques des oppositions

Les oppositions ont immédiatement dénoncé cette nomination, reprochant à Bruno Le Maire sa responsabilité dans le dérapage des finances publiques. Marine Le Pen a raillé le retour « pathétique » de « l’homme qui a mis la France en faillite », tandis qu’Éric Ciotti a regretté « le retour de l’homme aux 1000 milliards de dette », jugeant que « ce gouvernement est un bras d’honneur aux Français ».

À gauche, le chef des sénateurs socialistes Patrick Kanner a ironisé sur le retour du « Mozart de la finance qui a ruiné notre pays », et la dirigeante écologiste Marine Tondelier a dénoncé « la prime à l’incompétence ».

Malaise chez Les Républicains

Mais c’est surtout chez Les Républicains que cette nomination a provoqué un vif mécontentement. L’ex-LR, rallié à Emmanuel Macron en 2017, incarne pour une partie de son ancien parti une provocation. « La composition du gouvernement ne reflète pas la rupture promise », a dénoncé Bruno Retailleau, président de LR et ministre de l’Intérieur reconduit, qui a convoqué une réunion de crise pour lundi matin.

Une fragilité politique accrue

« L’affaire Bruno Le Maire les a rendus dingues », a commenté un cadre centriste de l’alliance fragile entre la droite et le camp présidentiel. « ‘BLM’, c’est un irritant pour le centre, pour LR, pour le PS, pour le RN », a-t-il ajouté, redoutant que la droite ne quitte finalement le gouvernement, ce qui obligerait Sébastien Lecornu et Emmanuel Macron à tout reconstruire.

Un proche du chef de l’État s’interrogeait de son côté sur « qui a eu l’idée » de nommer l’ancien ministre de l’Économie.

Avec AFP