Gouvernement : la nomination surprise de Bruno Le Maire concentre les critiques

Photo: JULIEN DE ROSA/AFP via Getty Images
La nomination de Bruno Le Maire au ministère des Armées a suscité dimanche une salve de critiques venues aussi bien des oppositions que d’un allié essentiel du gouvernement, le parti Les Républicains.
Ancien ministre de l’Économie de 2017 à 2024, Bruno Le Maire constitue la principale surprise d’une équipe composée pour l’essentiel de reconductions. Celui qui avait encore « totalement exclu » d’entrer au gouvernement il y a quinze jours a justifié son revirement par « les circonstances exceptionnelles que traverse la France ». « Je viens pour servir les Français. Je viens pour servir nos soldats », a-t-il déclaré sur le réseau X.
Des tractations de dernière minute
Selon une source proche des négociations, Bruno Le Maire a été approché à plusieurs reprises : d’abord par le secrétaire général de l’Élysée Emmanuel Moulin, vendredi, puis par le Premier ministre samedi, avant un ultime échange avec Emmanuel Macron dimanche. Après avoir refusé à plusieurs reprises, il a finalement accepté ce poste-clé dans un contexte de « réarmement » du pays.
Vives critiques des oppositions
Les oppositions ont immédiatement dénoncé cette nomination, reprochant à Bruno Le Maire sa responsabilité dans le dérapage des finances publiques. Marine Le Pen a raillé le retour « pathétique » de « l’homme qui a mis la France en faillite », tandis qu’Éric Ciotti a regretté « le retour de l’homme aux 1000 milliards de dette », jugeant que « ce gouvernement est un bras d’honneur aux Français ».
À gauche, le chef des sénateurs socialistes Patrick Kanner a ironisé sur le retour du « Mozart de la finance qui a ruiné notre pays », et la dirigeante écologiste Marine Tondelier a dénoncé « la prime à l’incompétence ».
Malaise chez Les Républicains
Mais c’est surtout chez Les Républicains que cette nomination a provoqué un vif mécontentement. L’ex-LR, rallié à Emmanuel Macron en 2017, incarne pour une partie de son ancien parti une provocation. « La composition du gouvernement ne reflète pas la rupture promise », a dénoncé Bruno Retailleau, président de LR et ministre de l’Intérieur reconduit, qui a convoqué une réunion de crise pour lundi matin.
Une fragilité politique accrue
« L’affaire Bruno Le Maire les a rendus dingues », a commenté un cadre centriste de l’alliance fragile entre la droite et le camp présidentiel. « ‘BLM’, c’est un irritant pour le centre, pour LR, pour le PS, pour le RN », a-t-il ajouté, redoutant que la droite ne quitte finalement le gouvernement, ce qui obligerait Sébastien Lecornu et Emmanuel Macron à tout reconstruire.
Un proche du chef de l’État s’interrogeait de son côté sur « qui a eu l’idée » de nommer l’ancien ministre de l’Économie.
Avec AFP
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