Activités terroristes en France
Paris : un Afghan de 20 ans mis en examen et incarcéré pour participation et soutien financier à une association terroriste
Les autorités françaises ont procédé à l'arrestation d'un ressortissant afghan de 20 ans à Lyon, le 26 octobre dernier. Transféré dans la capitale, ce dernier a été officiellement mis en examen mercredi par la justice parisienne. Les chefs d'accusation retenus contre lui sont particulièrement graves : participation à une association criminelle à caractère terroriste et soutien financier à des activités terroristes.

Les armoiries avec le logo de la Brigade de recherche et d'intervention (BRI) de la police nationale française, au siège de son unité, à Paris.
Photo: JOEL SAGET/AFP via Getty Images
À l’issue de sa mise en examen, l’homme a été immédiatement incarcéré, comme l’a confirmé le parquet national antiterroriste ce samedi.
Des liens troublants avec la branche afghane de Daech
Les enquêteurs ont accumulé des preuves démontrant l’adhésion du suspect à la doctrine jihadiste. Selon le parquet antiterroriste, cet individu entretenait des relations étroites avec l’État islamique au Khorassan (EI-K), la section régionale de Daech implantée en Afghanistan. Son rôle présumé s’articulait autour de plusieurs activités : transfert de capitaux vers l’organisation, traduction de contenus propagandistes et diffusion massive de messages incitant à la violence.
L’interpellation a été menée par la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) au sein d’un établissement de rétention administrative lyonnais. Le suspect, installé en France depuis quelques années, faisait déjà l’objet d’une procédure judiciaire pour glorification du terrorisme.
Une propagande virale sur les plateformes populaires
L’enquête a révélé des méthodes particulièrement insidieuses. Le jeune Afghan aurait créé, modifié et propagé du matériel de recrutement de l’EI-K sur des applications massivement utilisées par la jeunesse française, notamment TikTok et Snapchat. Cette stratégie de communication visait manifestement à toucher une audience jeune et vulnérable.
Parallèlement, les investigations ont découvert des réseaux de transferts financiers suspects orientés vers l’étranger. Ces flux monétaires auraient alimenté des combattants jihadistes affiliés à la branche afghane de l’État islamique, consolidant ainsi les capacités opérationnelles du groupe terroriste.
L’EI-K : une menace internationale croissante
Cette affaire s’inscrit dans une tendance alarmante. Olivier Christen, magistrat en charge de la lutte antiterroriste, avait alerté mi-septembre 2024 sur l’ampleur de la menace jihadiste, représentant quatre cinquièmes des dossiers traités par le parquet spécialisé. Le premier semestre 2024 a connu une multiplication par trois des procédures comparativement à l’année précédente.
Cette escalade s’explique par plusieurs facteurs : l’instabilité géopolitique mondiale et surtout la réorganisation de l’État islamique en Afghanistan. L’EI-K s’est imposé comme la filiale la plus dangereuse et la plus internationalisée du groupe terroriste. En septembre dernier, deux attentats revendiqués par cette branche ont causé la mort d’une vingtaine de personnes en Afghanistan. L’attentat le plus meurtrier attribué à l’EI-K reste celui perpétré en mars à Moscou, dans une salle de spectacle, coûtant la vie à 145 personnes.
Une propagande sans précédent de l’organisation terroriste
Selon Lucas Webber, spécialiste des mouvements extrémistes, l’EI-K a développé une propagande multilingue sans précédent depuis l’apogée du califat syro-irakien. Cette dimension internationale se traduit par une volonté affichée de renforcer ses capacités d’action hors de sa zone géographique d’origine, ciblant méthodiquement ses adversaires partout dans le monde. Les services de sécurité occidentaux et russes maintiennent une surveillance constante sur cette organisation.
Avec AFP

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