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Échecs et mémoire : comment ce jeu peut aider à prévenir la démence

Les échecs sont bien plus qu’un simple jeu : ils stimulent le cerveau. Les recherches montrent que les personnes qui jouent régulièrement aux échecs peuvent constater une amélioration de leur mémoire et de leurs fonctions cognitives, et que cette activité pourrait même contribuer à prévenir la démence.

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Photo: goodmoments/Shutterstock

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Durée de lecture: 6 Min.

Comment les échecs renforcent la santé du cerveau
Les échecs ne sont jamais ennuyeux : ils exigent de planifier et d’anticiper les mouvements de l’adversaire. « Leur complexité fait qu’il y a toujours quelque chose de nouveau à apprendre et des moyens de progresser, ce qui est excellent pour garder l’esprit vif », explique à Epoch Times Lissett Gonzalez-Burgos, docteure en psychologie et chercheuse sur les effets des échecs sur la cognition.
Selon une étude menée par Lissett Gonzalez-Burgos, les adultes qui jouent aux échecs montrent une amélioration de leurs fonctions cognitives, notamment des fonctions exécutives, de l’attention, de la vitesse de traitement et des capacités visuospatiales — c’est-à-dire la faculté de visualiser et de manipuler mentalement des objets. Avec le vieillissement, certaines de ces fonctions tendent à décliner, en particulier les fonctions exécutives, essentielles pour maintenir son autonomie au quotidien.
Jouer aux échecs mobilise de nombreuses zones du cerveau. À mesure que les joueurs progressent, ils sollicitent davantage les lobes frontaux et temporaux, ainsi que le cortex cingulaire antérieur, une partie du système limbique.
Dans une revue publiée en 2019, des chercheurs espagnols ont écrit : « Les caractéristiques pathologiques de la maladie d’Alzheimer sont particulièrement marquées dans le système limbique, ainsi que dans les néocortex temporaux, frontaux et associatifs, et dans les régions du cerveau antérieures impliquées dans l’apprentissage, la mémoire, les émotions, le jugement, l’abstraction, le langage et les fonctions exécutives. » Les auteurs ajoutaient : « Les échecs se distinguent comme une activité qui réunit toutes ces caractéristiques. »
Une première étude publiée dans le New England Journal of Medicine a montré que les personnes de plus de 75 ans qui stimulaient leur esprit avec des jeux de société comme les échecs étaient beaucoup moins susceptibles de développer une démence ou la maladie d’Alzheimer. Une étude plus récente, publiée en 2023 dans JAMA Network Open et portant sur plus de 10.000 personnes âgées, a révélé que celles qui jouaient aux échecs ou pratiquaient d’autres activités intellectuellement stimulantes présentaient un risque réduit de démence sur dix ans.
« Tout repose sur la réserve cognitive – la capacité du cerveau à résister aux effets du vieillissement normal ou pathologique », souligne Lisset Gonzalez-Burgos.
De plus, les échecs se jouent à deux ou à plusieurs, ce qui favorise la création de nouvelles amitiés et renforce les liens familiaux et sociaux.
En raison de ces effets, William Bart, professeur de psychologie de l’éducation à l’université du Minnesota (USA), a noté dans un article de synthèse que l’apprentissage des échecs pourrait constituer un traitement préventif potentiel contre la démence.
Comment débuter
Si vous n’avez jamais joué aux échecs, commencez simplement avec un plateau et des pièces à la maison, ou en jouant de manière décontractée avec un proche. Vous pouvez opter pour des parties courtes ou des règles simplifiées afin de gagner en confiance avant de passer à des matchs complets.
« Il est important d’adapter le niveau de difficulté à ses propres capacités », explique à Epoch Times le Dr José Carlos Millán Calenti, spécialiste en gériatrie et en gérontologie, qui a mené de nombreuses recherches sur le vieillissement et les fonctions cognitives. Cela permet d’éviter la frustration, la perte de motivation et, à terme, l’abandon de la pratique.
« Même si cela semble difficile au début, avec le temps, vous y prendrez du plaisir — et, mieux encore, vos performances cognitives s’amélioreront », ajoute le Dr Calenti.
Rejoindre un club d’échecs local ou un groupe de seniors peut rendre l’expérience plus agréable et conviviale.
Enfin, soyez patient avec vous-même. Les progrès peuvent être lents au début, mais le défi fait partie du bénéfice.
Des alternatives aux échecs
Même si les échecs sont très bénéfiques, il est important de choisir des jeux qui vous plaisent vraiment.
« Le plaisir est la clé pour rester assidu sur le long terme », souligne à Epoch Times Candida Lozano-Rodriguez, chercheuse en psychologie spécialiste des échecs. Si les échecs ne vous attirent pas, tournez-vous vers d’autres jeux qui stimulent la stratégie, la mémoire, le vocabulaire ou le calcul.
Les jeux de société traditionnels peuvent aider à garder l’esprit alerte, même chez les personnes âgées atteintes — ou à risque — de démence. Chaque type de jeu stimule le cerveau différemment : certains développent la stratégie, d’autres testent la mémoire ou le vocabulaire, et d’autres encore font appel à la reconnaissance de motifs.
Si l’objectif est d’entretenir ses fonctions cognitives, il est préférable d’alterner entre différents types de jeux, précise Lisset Lozano-Rodriguez.
« Tout jeu qui fait appel à vos capacités de réflexion permet d’entraîner ces mêmes compétences et de soutenir la santé cognitive. »
Zena le Roux est journaliste santé (MA) et coach certifiée santé & bien-être, spécialisée en nutrition fonctionnelle. Elle est également formée en nutrition sportive, en alimentation consciente, en systèmes familiaux internes et en théorie polyvagale appliquée. Elle travaille dans un cabinet privé et est éducatrice en nutrition pour une école de santé basée au Royaume-Uni.

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