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Corse : suspension de l’abattoir de Porto-Vecchio après une enquête de L214

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L'abattoir public multi-espèces de Porto-Vecchio, en Corse, le 30 juillet 2025.

Photo: STRINGER/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 3 Min.

La préfecture de Corse-du-Sud a annoncé jeudi la suspension immédiate de l’activité de l’abattoir de Porto-Vecchio. Cette décision intervient un mois après le dépôt d’une plainte par l’association L214 pour « sévices graves et mauvais traitements », qui a déclenché l’ouverture d’une enquête judiciaire.

Des installations non conformes aux normes

L’établissement multi-espèces, propriété de la Collectivité de Corse et exploité par le Syndicat mixte de l’abattage en Corse (Smac), présente des défaillances majeures. « Les installations ne permettent plus de garantir une production dans le respect total des exigences réglementaires », a reconnu la préfecture dans un communiqué officiel.

Cette suspension fait suite à une mise en demeure adressée le 5 août au gestionnaire de l’abattoir. Plusieurs réunions ont été organisées entre les services de l’État, l’exploitant, les représentants du secteur agricole et les collectivités territoriales pour tenter de résoudre la situation.

Les révélations de L214 fin juillet

L’association de défense des animaux avait diffusé des vidéos tournées clandestinement dans l’abattoir, documentant plusieurs infractions aux règles d’abattage. Les images montraient des vaches et des veaux « saignés encore conscients après des étourdissements ratés » lors de l’abattage conventionnel.

L214 avait également filmé des pratiques lors de l’abattage rituel de bovins et d’ovins, où les animaux « subissent des mouvements de cisaillement lors de la saignée à vif ». Ces pratiques contreviennent à la réglementation européenne sur la protection des animaux au moment de leur mise à mort.

Enquête judiciaire en cours

Suite à la plainte de L214, le parquet d’Ajaccio a ouvert une enquête pour « manquements supposés aux règles de l’abattage et non-conformités aux règles d’étourdissement des animaux ». L’association avait également mis en cause « la complicité des services de l’État, dont la Direction départementale de la protection des populations de Corse-du-Sud ».

La préfecture avait réagi à ces accusations en dénonçant des « accusations graves » et en regrettant « la mise en cause de l’intégrité professionnelle de plusieurs agents de l’État ».

Investissements nécessaires pour la réouverture

La reprise d’activité de l’abattoir sera conditionnée à la réalisation de « nouveaux investissements » de mise aux normes, selon la préfecture. Les autorités rappellent que « depuis plusieurs années, les services de l’État accompagnent le Smac pour maintenir le réseau des abattoirs publics » en Corse.

En attendant ces travaux de modernisation, dont la durée n’a pas été précisée, d’autres abattoirs seront proposés aux éleveurs corses pour maintenir leurs circuits d’approvisionnement.

Cette fermeture temporaire souligne les difficultés du réseau d’abattage public insulaire et les enjeux liés au respect des normes de bien-être animal dans ces infrastructures vieillissantes.