Lors de son discours prononcé la semaine dernière devant l’Assemblée générale des Nations unies, Donald Trump a formulé des critiques virulentes à l’encontre de cette institution vieille de 80 ans.
Il a déclaré aux dirigeants des États membres de l’ONU que l’organisation avait échoué à contribuer à des accords de paix ces dernières années.
« J’ai mis fin à sept guerres, j’ai traité avec les dirigeants de chacun de ces pays et je n’ai même pas reçu un seul appel des Nations unies proposant leur aide pour conclure un accord », a-t-il indiqué.
« Tout ce qu’ils semblent faire, c’est rédiger une lettre aux mots très durs, puis ne jamais donner suite. »
« Ce ne sont que des mots creux, et les mots creux ne mettent pas fin à une guerre. »
Le président américain a également accusé l’ONU de « financer une attaque contre les pays occidentaux et leurs frontières » en promouvant et en facilitant l’immigration illégale, en particulier aux États-Unis.
Concernant les actions de l’ONU liées au changement climatique, il a martelé :
« Tout le concept mondialiste qui consiste à demander aux nations industrialisées prospères de s’infliger des souffrances et de bouleverser radicalement leur société doit être rejeté totalement et immédiatement. »
Ces déclarations s’inscrivent dans une stratégie plus large de son administration qui, au cours des huit derniers mois, a entrepris de multiples actions pour se désengager de l’ONU.
Un retrait progressif des projets clés de l’ONU
L’un des signes les plus marquants de ce désengagement est la réduction de l’implication de l’Amérique dansle Programme de développement durable à l’horizon 2030– un plan global adopté en 2015 par l’Assemblée générale de l’ONU qui comporte 17 objectifs décrits comme « une feuille de route partagée pour la paix et la prospérité des peuples et de la planète ».
Ces objectifs touchent à tous les aspects de la vie humaine : production, consommation, climat, santé, éducation, environnement…
Dès son premier jour à la Maison-Blanche, Donald Trump a signé un décret intitulé « Mettre l’Amérique en premier dans les accords environnementaux internationaux ».
Par ce et autres décrets, il mettait fin au soutien américain à tous les accords climatiques internationaux, y compris l’Accord de Paris sur le climat, et ordonnait l’arrêt du financement des engagements américains dans le cadre de cet accord.
Edward Heartney, alors conseiller aux affaires économiques et sociales à la mission américaine auprès de l’ONU, a rappelé cette nouvelle position lors d’une réunion de l’Assemblée générale des Nations unies en mars :
« Bien qu’exprimés dans un langage neutre, le Programme 2030 et les ODD [Objectifs de développement durable] promeuvent une forme de gouvernance mondiale souple qui est incompatible avec la souveraineté américaine et préjudiciable aux droits et intérêts des Américains », a-t-il souligné.
« En termes simples, les projets mondialistes comme le Programme2030 et les ODD ont perdu aux urnes. »
« Par conséquent, les États-Unis rejettent et dénoncent le Programme2030 et les Objectifs de développement durable et ne les réaffirmeront plus. »
Un parc éolien à Aumelas, en France, le 12 mars 2025. (GABRIEL BOUYS/AFP via Getty Images)
Mandy Gunasekara, ancienne cheffe de cabinet de l’Agence de protection de l’environnement (EPA), a indiqué que se retirer des programmes climatiques des Nations Unies était essentiel pour le pays.
« Se retirer de l’Accord de Paris sur le climat, destructeur d’emplois, a été une étape cruciale pour rejeter les structures mondialistes qui sapent la prospérité des États-Unis », a-t-elle expliqué à Epoch Times.
« Un désengagement de la convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, qui constitue la base de ces initiatives climatiques anti-américaines, renforcerait notre souveraineté et libérerait notre potentiel économique », a affirmé Mme Gunasekara.
Retrait de l’OMS et autres actions
En juillet, l’administration Trump a annoncé son retrait de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et son rejet des amendements proposés au Règlement sanitaire international.
Selon le secrétaire américain à la Santé Robert F. Kennedy Jr, ces amendements visent à obliger les pays à établir des systèmes de communication des risques, permettant à l’OMS de diffuser un message public unifié à l’échelle mondiale.
« Cela ouvre la porte à une gestion de la rhétorique, à la propagande et à la censure, comme on l’a vu durant la pandémie du Covid », a-t-il déclaré dans une vidéo.
« Les États-Unis peuvent coopérer avec d’autres nations sans compromettre leurs libertés civiles, sans porter atteinte à leur Constitution et sans céder leur souveraineté. »
Le logo de l’OMS sur un panneau installé devant le siège de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) à Genève, en Suisse, le 23 janvier 2025. (Robert Hradil/Getty Images)
Fin juillet, le département d’État a annoncé le retrait des États-Unis de l’UNESCO, l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture.
« L’UNESCO promeut des causes sociales et culturelles qui créent la division et accorde une importance disproportionnée aux Objectifs de développement durable de l’ONU — une vision idéologique mondialiste du développement international », indique son communiqué.
Un porte-parole du département d’État a précisé que le Programme2030 n’est pas compatible avec la souveraineté de l’Amérique et s’oppose aux droits et intérêts de son peuple. En conséquence, son gouvernement ne réaffirmera plus ces objectifs dans les résolutions et mesures futures de l’ONU.
En juin, la délégation américaine s’est retirée de la Quatrième Conférence internationale sur le financement du développement, qui visait à mobiliser des milliers de milliards de dollars pour des projets de l’ONU.
« Les États-Unis regrettent que le texte présenté aujourd’hui ne permette pas un consensus », a déclaré Jonathan Shrier, représentant américain au Conseil économique et social de l’ONU.
En août, l’administration Trump a critiqué les efforts de l’Organisation maritime internationale (OMI) visant à imposer des taxes mondiales sur le transport maritime, qualifiant cette proposition de « taxe carbone mondiale sur les Américains imposée par une organisation onusienne irresponsable ».
Sur le plan national, l’Agence de protection de l’environnement (EPA) a annoncé le 29 juillet qu’elle vise à terminer de considérer comme « danger » la concentration de certains gaz, dont le dioxyde de carbone (CO2).
Selon cette décision datant du 7 décembre 2009, l’EPA considérait les concentrations actuels et futures de six principaux gaz à effet de serre dans l’atmosphère comme « menacent la santé publique et le bien-être des générations actuelles et futures ».
Cette mesure prise sous l’administration Obama a servi de fondement à de nombreuses restrictions.
L’ONU affirme pour sa part que le réchauffement climatique est causé par les émissions humaines de dioxyde de carbone et d’autres gaz.
Selon Jack McPherrin, chercheur au Heartland Institute, le Programme2030 a « influencé discrètement les politiques américaines », notamment par l’imposition aux entreprises des normes ESG (normes environnementales, sociales et de gouvernance) et des « mécanismes de planification économique centralisée ».
« Le rejet de l’agenda de l’ONU par l’administration Trump est plus qu’un geste symbolique. », a-t-il fait remarquer à Epoch Times. « C’est une réaffirmation de la souveraineté nationale et une dénonciation claire du modèle technocratique mondial qui donne la priorité à la conformité plutôt qu’au consentement. »
Bien que la majorité des actions de retrait des initiatives onusiennes soient venues de la Maison-Blanche, le Congrès a également joué un rôle.
La loi baptisée « One Big Beautiful Bill Act », signée par le président américain le 4 juillet, comprend plusieurs dispositions abrogeant les programmes fédéraux soutenus par l’ONU et réduit le financement d’initiatives clés.
Toutefois, Donald Trump a déploré que cette loi n’aille pas assez loin dans l’abrogation des incitations financières liées à l’installation de panneaux solaires, l’achat de voitures électriques, etc., qu’il a qualifiées de « gigantesque ARNAQUE profitant à la Chine ».
« Ces mesures traduisent une prise de conscience croissante au Congrès : le régime de gouvernance mondiale souple de l’ONU est incompatible avec le constitutionnalisme américain et la liberté économique », a précisé M. McPherrin.
« Pour les Américains, rejeter le Programme2030 de l’ONU n’est pas qu’une question de politique étrangère. C’est une question de restauration de l’autogouvernance, de protection des libertés individuelles et économiques et de défense de l’industrie américaine contre les interférences idéologiques. »
« Cela signifie revenir à un système où les marchés allouent les capitaux, où les électeurs fixent les priorités et où les pouvoirs publics exercent leur autorité dans les limites constitutionnelles — sans la déléguer à des institutions mondiales ou des systèmes de notation des activistes. »
Craig Rucker, président du Committee for a Constructive Tomorrow, prévoit une poursuite de l’inversion des politiques climatiques et autres : abandon des politiques de diversité, équité et inclusion (DEI), retrait des normes ESG, réduction des financements pour les programmes environnementaux et recentrage sur le renforcement du secteur énergétique américain.
« le Programme2030 est un rêve socialiste de gouvernance verticale, centralisée, fondée sur les priorités des Nations unies. Ses tentacules s’étendent dans de nombreuses parties de notre gouvernement au niveau national, étatique et local », a-t-il constaté.
Sécurité nationale et économie
Kevin Moley, ancien secrétaire adjoint aux affaires des organisations internationales lors du premier mandat de Trump, affirme que les efforts de l’actuelle administration Trump visant à contrer l’agenda onusien du développement durable ont également une portée stratégique en matière de sécurité nationale.
Il a pointé l’influence croissante du Parti communiste chinois (PCC) au sein de l’ONU et dans l’élaboration de ses programmes mondiaux.
L’État-parti chinois utilise l’ONU et son « programme pseudo-environnemental » pour affaiblir l’économie des pays occidentaux tout en renforçant la sienne, a-t-il déclaré à Epoch Times.
« Depuis qu’on a permis au PCC d’entrer dans l’Organisation mondiale du commerce – sous le faux prétexte qu’il finirait par devenir comme nous – cela a été une catastrophe. Ce n’a jamais été leur intention. »
Selon lui, cette situation nuit surtout aux plus démunis :
« Ce sont les plus pauvres des pauvres qui sont directement touchés par cet environnementalisme de façade, qui n’est rien d’autre qu’un nouveau nom pour l’anticapitalisme. »
« Ils veulent redistribuer notre richesse. C’est ce que l’ONU tente de faire depuis des décennies. »
Alex Newman est un contributeur indépendant pour Epoch Times. Newman est un journaliste international primé, éducateur, auteur et consultant qui a coécrit le livre « Crimes of the Educators: How Utopians Are Using Government Schools to Destroy America’s Children » (Les crimes des éducateurs : comment les utopistes utilisent les écoles publiques pour détruire les enfants américains). Il écrit pour diverses publications aux États-Unis et à l'étranger.