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Taxe Zucman

Budget 2026 : Gabriel Zucman alerte sur la moindre efficacité d’une version modifiée de sa taxe sur les hauts patrimoines

L’économiste Gabriel Zucman a pris la parole samedi sur France Inter pour défendre la version initiale de la taxe sur les hauts patrimoines qui porte son nom, alors que le dispositif est au cœur des débats parlementaires sur le budget.

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Gabriel Zucman s’exprime à la presse après un débat sur la taxation des super-riches à l’Assemblée nationale, le 1er octobre 2025.

Photo: STEPHANE DE SAKUTIN/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 3 Min.

« Dès qu’on introduit des exonérations (…) on lance la machine à optimisation », a mis en garde l’économiste, réagissant à la proposition des députés socialistes, inspirée de la désormais célèbre « taxe Zucman ».

Les socialistes veulent un impôt minimal de 3%

Le groupe socialiste de l’Assemblée nationale propose, via un amendement, de créer un impôt minimum de 3% sur les très hauts patrimoines, à partir de 10 millions d’euros — contre 2% au-delà de 100 millions dans la version originelle de Zucman, selon des informations recueillies vendredi par l’AFP auprès de plusieurs sources parlementaires.

Cette nouvelle mouture inclut les biens professionnels, mais les socialistes affirment avoir tenu compte des réserves émises par le camp gouvernemental, en prévoyant d’exclure de l’assiette les entreprises familiales ainsi que celles qualifiées d’« innovantes ».

Un débat sur le seuil, pas sur les exemptions

S’il s’est dit ouvert à un débat sur les modalités techniques de la taxe, notamment sur le montant du patrimoine à partir duquel elle s’appliquerait, M. Zucman s’est montré plus circonspect face à l’introduction de régimes dérogatoires ou d’exonérations partielles.

« Si on est sur des taux effectifs de moins de 2%, par exemple parce qu’on crée des exonérations pour les biens professionnels ou autre, ça reviendrait à admettre que les milliardaires ont le droit de payer moins d’impôt que les autres catégories sociales », a-t-il prévenu.

Un impôt “plancher” comme gage de justice

« Quelle que soit la nature de votre fortune, quels que soient vos mérites, quel que soit le rendement de cette richesse, il doit y avoir un plancher incompressible », a-t-il souligné, y voyant « un gage d’efficacité, de rendement budgétaire et de justice ». Pour l’économiste, concevoir un impôt « mité de niches, qui offre une possibilité d’évasion c’est se condamner à la défaite ».

Des déclarations qui n’ont pas échappé à La France insoumise, qui reproche régulièrement aux socialistes de faire trop de compromis avec le bloc central.  « Voilà tout est dit, par Zucman lui-même, sur les taxes Zucman light sur le patrimoine mises sur la table par la groupe socialiste dans l’espoir d’un compromis avec le gouvernement », a écrit sur X le président de la commission des Finances, Éric Coquerel.
« La taxe Zucman ‘light’ n’est en réalité pas une taxe Zucman, mais une pièce du compromis cherché entre le PS et le gouvernement », a ajouté la députée LFI Claire Lejeune.