Au Nigeria, une femme accusée de blasphème a été brûlée vive par la foule

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Photo: MICHELE SPATARI/AFP via Getty Images
Une femme a été tuée ce week-end en étant brûlée vive par une foule à Kasuwan-Garba, dans l’État du Niger, au centre du Nigeria, après avoir été accusée de blasphème contre le prophète Mahomet. La police locale a confirmé l’incident lundi et a ouvert une enquête pour retrouver les responsables.
Samedi, une foule a attaqué une vendeuse de nourriture nommée Amaye, originaire de l’État de Katsina, l’accusant d’avoir tenu des propos jugés blasphématoires à l’encontre du prophète Mahomet. Selon Wasiu Abiodun, porte-parole de la police du Niger, la victime a été « brûlée vive » lors de cette « attaque collective ».
La police a condamné ce lynchage, qualifié d’« acte de justice populaire », et a appelé la population au calme pendant la poursuite des suspects. M. Abiodun a rappelé que les forces de l’ordre poursuivaient activement leurs efforts pour appréhender les agresseurs.
Fortes tensions religieuses entre chrétiens et musulmans
Au Nigeria, le blasphème est puni de mort par la charia islamique, en vigueur dans douze États à majorité musulmane, parallèlement au droit commun. Toutefois, les suspects sont souvent tués par la foule sans bénéficier d’un procès. Ce phénomène s’inscrit dans un contexte de fortes tensions religieuses entre chrétiens et musulmans, les représailles collectives pour blasphème touchant les deux communautés.
En juin 2023, à Sokoto, un boucher nommé Usman Buda avait été lapidé à mort pour un blasphème présumé, tandis qu’en 2022, une étudiante chrétienne, Deborah Samuel, avait été tuée par d’autres étudiants pour une accusation similaire. Par ailleurs, les tribunaux de la charia de Kano ont récemment condamné à mort deux prêcheurs et un chanteur musulman pour blasphème, bien que ces jugements fassent toujours l’objet d’un appel.
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