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À Cancale, la construction de résidences secondaires désormais interdite

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La ville de Cancale, en Bretagne, prend des mesures fermes face à la pression immobilière générée par la multiplication des résidences secondaires. Suivant la voie tracée par certaines villes basques et Chamonix, la commune a interdit toute nouvelle construction de ce type sur une partie de son territoire.

Vendredi soir, le conseil municipal de Cancale a voté à l’unanimité la modification de son Plan local d’urbanisme (PLU) afin d’y intégrer une « servitude de résidence principale pour toute nouvelle construction de logement dans des secteurs précis ». Cette mesure s’appuie sur la loi Echaniz/Le Meur de novembre 2024, qui permet aux communes d’instaurer de telles restrictions.

« Tensions croissantes du marché immobilier local »

Selon la mairie, cette décision vise à « répondre aux tensions croissantes du marché immobilier local, alimentées par la hausse des résidences secondaires et des meublés de tourisme » dans une commune de 5500 habitants. Entre 2011 et 2022, la part de résidences secondaires à Cancale est passée de 35,5% à 41,2% du parc immobilier, tandis que le nombre de meublés de tourisme a bondi de 30% entre 2020 et 2024, atteignant 582 unités en novembre 2024.

La mesure s’applique uniquement aux logements neufs : le parc existant n’est pas concerné. Désormais, toute nouvelle construction doit être occupée en tant que résidence principale au moins huit mois par an (sauf raisons professionnelles ou sanitaires). La location touristique, quant à elle, sera limitée à 120 jours par an pour ces logements.

En cas d’infraction, « le maire peut prononcer une mise en demeure assortie d’astreintes jusqu’à 1000 € par jour », avec un maximum de 100.000 €. Le bail peut également être résilié « de plein droit ».

La loi autorise la délimitation de secteurs dédiés uniquement à la résidence principale

Cette démarche fait écho à une crise du logement qui affecte l’ensemble des villes côtières et certaines communes étudiantes bretonnes, comme Rennes. La loi Echaniz/Le Meur autorise la délimitation de secteurs dédiés uniquement à la résidence principale si la part de résidences secondaires dépasse les 20% du parc local ou si la taxe sur les logements vacants est appliquée.

Parmi les villes ayant récemment adopté des mesures similaires figurent Biarritz, Bayonne, Anglet, Bidart et Boucau. À Chamonix, où les résidences secondaires représentent déjà 70% du parc immobilier, le maire Éric Fournier avait fait voter une interdiction comparable en mars dernier.

Avec AFP