Exclusif
Washington vise un accord sur les terres rares avec la Chine avant Thanksgiving
« L’accord prévoit que les aimants circuleront librement, comme avant le 4 avril », assure Scott Bessent.

Un bulldozer charge de la terre enrichie en terres rares sur un navire au port de Lianyungang, dans la province du Jiangsu (est de la Chine), le 5 septembre 2010, avant son exportation vers le Japon.
Photo: STR/AFP via Getty Images
Le secrétaire au Trésor américain Scott Bessent a déclaré le 16 novembre que le gouvernement tablait sur une finalisation de l’accord sino-américain sur les terres rares avant Thanksgiving, soit le 27 novembre.
Bessent s’exprimait après la révélation que Pékin étudiait l’instauration d’un système d’utilisateur final validé, qui interdirait aux entreprises liées à la défense américaine d’acquérir des terres rares.
« L’accord prévoit que les aimants circuleront librement, comme avant le 4 avril », a-t-il indiqué à Maria Bartiromo sur la chaîne Fox.
L’animatrice de « Sunday Morning Futures » a exprimé des doutes sur la pérennité de l’accord, soulignant que Pékin avait l’habitude de ne pas respecter ses engagements, y compris signés.
Cet accord sur les terres rares est l’un des multiples pactes officialisés après la rencontre bilatérale entre le président américain Donald Trump et le chef du Parti communiste chinois (PCC), Xi Jinping, le 30 octobre.
Bessent avait initialement prédit la signature de l’accord sur les terres rares une semaine après ce sommet, mais il s’agit désormais d’un des derniers à être bouclé.
La semaine dernière, le directeur du FBI, Kash Patel, a déclaré avoir visité la Chine suite à la rencontre bilatérale, où il a rencontré son homologue du ministère de la Sécurité publique chinois. Les autorités chinoises ont alors accepté de restreindre l’exportation de 13 précurseurs de fentanyl vers les États-Unis, le Mexique et le Canada à compter du 10 novembre.
Les États-Unis ont divisé par deux les droits perçus sur le fentanyl chinois, les ramenant à 10 %, à condition que Pékin poursuive sa coopération. Bessent évoque la mise en place de « leviers » pour garantir le respect des accords par Pékin.
« Nous allons établir un tableau de bord avec des indicateurs quantitatifs précis auxquels ils devront se conformer pour que les taxes restent suspendues », explique-t-il.
Le 9 novembre, le représentant américain au commerce a annoncé la suspension pour un an des sanctions issues d’une enquête sur les pratiques maritimes de la Chine : frais portuaires pour les navires chinois et taxes à 100 % sur les grues de quai — 80 % de ces équipements dans les ports américains étant d’origine chinoise. Pékin a répliqué dans la foulée en suspendant ses propres sanctions : frais pour les navires américains et mesures punitives prises contre un grand chantier naval américain.
La Chine a aussi repris ses achats de soja, a confirmé Bessent le 16 novembre, après des semaines d’hésitation. Les agriculteurs américains avaient souffert du boycott, d’autant que la Chine, premier acheteur mondial, s’était tournée vers le Brésil et l’Argentine alors que la récolte américaine était historique.
« Les achats ont déjà commencé. Pour cette saison, ils se sont engagés sur 12 millions de tonnes, puis 25 millions par an pour les trois années qui suivent », précise Bessent. « Au total, 87 millions, auxquels s’ajoutent d’autres contrats commerciaux concernant le soja. »
Bessent affirme être convaincu que Pékin « respectera cet » accord :
« Ils ont pris nos agriculteurs pour des pions. Mais nous pensons avoir réparé cette erreur », estime-t-il.
Interrogé sur l’éventualité d’une interdiction des sociétés chinoises dans les bourses américaines, Bessent assure : « tout est sur la table ».
Des parlementaires de haut rang ont récemment mis en cause Morgan Stanley pour avoir soutenu l’introduction en Bourse d’un groupe minier chinois, soulignant que la société mère, Zijin Gold International, figure sur une liste noire américaine en raison de liens avec le travail forcé des Ouïghours.
La commission spéciale de la Chambre sur le PCC avait aussi assigné à comparaître JPMorgan et Bank of America pour leur participation à l’introduction en Bourse du fabricant de batteries CATL, ayant des connexions avec l’armée du PCC.

Catherine Yang est journaliste pour Epoch Times, à New York.
Articles actuels de l’auteur









