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Falun Gong

Une pratiquante de Falun Gong décède après avoir été torturée par les autorités chinoises, selon une ONG

Chen Yan a subi de multiples sévices pour avoir refusé de renoncer à sa foi, rapporte Minghui.org.

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Des officiers de la police paramilitaire chinoise patrouillent sur la place Tiananmen avant l’ouverture de la session annuelle de l’Assemblée nationale populaire, au Grand Palais du peuple à Pékin, le 5 mars 2025.

Photo: Pedro Pardo/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 7 Min.

Une pratiquante de Falun Gong est décédée trois jours après son incarcération, victime de tortures pour avoir refusé d’abandonner sa foi, selon un rapport publié le 20 novembre sur Minghui.org, ONG américaine documentant la persécution en cours des adeptes.
Chen Yan est morte le 8 novembre, à l’âge de 45 ans, nouvelle victime de la répression religieuse systémique infligée aux pratiquants de Falun Gong par le régime chinois depuis 1999.
Le Falun Gong, également connu sous le nom de Falun Dafa, est une pratique spirituelle centrée sur les principes de vérité, compassion et tolérance. Introduite en Chine au début des années 1990, elle connaît un essor rapide : on estime alors le nombre de pratiquants entre 70 et 100 millions à la fin de la décennie.
En juillet 1999, le Parti communiste chinois, estimant la diffusion du Falun Gong menaçante pour son pouvoir, lance une campagne brutale de répression. Depuis, de nombreux adeptes subissent détention arbitraire, travaux forcés, tortures, voire la mort par prélèvement forcé d’organes.
Les parents de Chen Yan ont témoigné auprès de Minghui des circonstances de sa mort. Trois jours après son entrée à la prison pour femmes de la province du Liaoning, ils ont été appelés afin de voir le corps : yeux ouverts, liquide noirâtre coulant de sa bouche entrouverte, cheveux collés, selon le rapport.
Les gardiens ont refusé de fournir le rapport d’autopsie, exigé la signature d’un accord de crémation et réclamé un « geste de gratitude » envers la prison pour lui avoir permis d’être transférée à l’hôpital, toujours selon Minghui. Un médecin du centre hospitalier affirme que Mme Chen était déjà décédée lorsqu’elle y a été admise.
Détenue à plusieurs reprises pour sa foi, Mme Chen avait déjà subi des tortures ; Minghui suit son dossier depuis plusieurs années.
Chen a été arrêtée en 2015 pour avoir distribué des documents sur le Falun Gong à d’autres personnes. Elle a été détenue au centre de détention de la ville de Benxi, où elle a été torturée physiquement et où on lui a administré de force des médicaments, selon le rapport. Elle a ensuite été condamnée à trois ans de détention dans la prison pour femmes de la province du Liaoning, où elle a été contrainte de prendre des médicaments inconnus et où son système nerveux central a été endommagé.
Arrêtée en juillet 2024, à nouveau pour diffusion d’informations sur sa pratique, Mme Chen disparaît quelques jours. Ses parents découvrent son domicile entièrement fouillé. Son père, âgé de 74 ans, alerte la police locale, puis apprend que sa fille a été privée de toute visite et d’accès à un avocat.

Des pratiquants de Falun Dafa lors d’une veillée à la bougie commémorant les victimes du Falun Gong tuées par le Parti communiste chinois, à Washington, le 17 juillet 2025. (Larry Dye/Epoch Times)

Un avocat a pu rencontrer Mme Chen le 30 octobre 2024 ; après avoir constaté qu’elle avait été battue trois fois le 5 août par des codétenues sous l’impulsion des gardiens, il signale un état de faiblesse, des palpitations cardiaques et des hémorragies anormales. Lors d’une seconde visite le lendemain, Mme Chen ne le reconnaît plus, oubliant leur entretien précédent.
En mars, Minghui signale une nouvelle série de violences perpétrées par d’autres détenues sur ordre des gardiens. En mai, le juge Wang Mian instruit le dossier de Mme Chen depuis sa cellule : après dix mois de détention, la pratiquante devient émaciée et témoigne des mauvais traitements. En juin, elle est condamnée à cinq ans de prison.
Le délai de dix jours prévu pour faire appel n’est pas communiqué à l’avocat ni à la famille. Ces derniers découvrent le jugement en juillet et sont ensuite privés du dossier d’audience.
Hospitalisée en juillet, la détenue revient au centre en août, sans possibilité de liberté conditionnelle. La famille forme un recours ; le père engage un nouvel avocat le 22 août.
Selon le rapport, l’avocat n’a pu la voir que le 18 septembre, car elle avait été hospitalisée. Lors de sa première visite, l’avocat a constaté que Mme Chen était en fauteuil roulant et pouvait à peine se tenir debout. Le lendemain, la cour d’appel a confirmé la peine de Mme Chen.
Les parents de Chen Yan l’ont vue pour la dernière fois en octobre. Le 10, elle souffrait de spasmes involontaires et avait les cheveux négligés depuis plusieurs semaines.
Le 24 octobre, Mme Chen explique à ses proches qu’un examen médical ne lui serait accordé qu’en échange de la renonciation à sa foi et d’une déclaration visant à dénigrer le Falun Gong, ce qu’elle refuse. Ses dernières paroles à ses parents furent : « Falun Dafa est bon » et « vérité, compassion, tolérance sont bons », selon le rapport.
Les parents sont alors informés que leur visite sera la dernière, Mme Chen devant être transférée à la prison du Liaoning.
Le 5 novembre, le père reçoit un appel signalant son transfert, et s’inquiète de l’admission de sa fille en fauteuil roulant. Le sous-directeur du centre, Li Tingting, prétend que Mme Chen simulerait sa maladie.
Trois jours plus tard, le père de Mme Chen a été contacté par la prison et invité à se rendre à l’hôpital Yongsen, où son état était jugé critique. À leur arrivée, ses parents ont appris qu’elle était déjà décédée, et les gardiens ont conduit le couple âgé à la morgue.
À ce jour, la famille n’a obtenu aucune réponse des autorités concernant la mort de leur fille.