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Les cartels à la peine alors que les précurseurs du fentanyl en provenance de Chine se tarissent : le directeur du FBI

Le directeur du FBI, Kash Patel, a déclaré qu’alors que Pékin a interrompu ses exportations de produits chimiques précurseurs du fentanyl, les cartels au Mexique, au Venezuela et en Colombie s’efforcent fébrilement de trouver des alternatives – et qu’il n’en existe aucune.

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Le directeur du FBI, Kash Patel, et Jan Jekielek, rédacteur en chef d’Epoch Times et présentateur de l’émission « American Thought Leaders », à Washington, le 26 novembre 2025.

Photo: Samira Bouaou/Epoch Times

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Durée de lecture: 7 Min.

« Nous savons où ils se trouvent, nous savons qui ils sont, nous savons comment ils s’y prennent. Et lorsque nous plaçons ces individus sous surveillance, que nous les suivons et les enquêtons, nous constatons qu’ils se plaignent de ne plus disposer des ingrédients et des moyens nécessaires pour fabriquer du fentanyl », a déclaré M. Patel dans un entretien exclusif.
« C’est un effet immédiat dont ils ne s’étaient pas plaints depuis des années. »
Au début du mois de novembre, M. Patel s’est rendu en Chine pour une réunion consacrée à la logistique de la mise en œuvre par Pékin de son accord visant à réduire les exportations de précurseurs du fentanyl, conclu après la rencontre bilatérale États‑Unis–Chine en Corée du Sud. Cette démarche s’est traduite par des interdictions d’exportation visant 13 précurseurs du fentanyl et sept produits chimiques supplémentaires.
Sur le territoire national, le FBI, sous l’administration Trump, intensifie sa lutte contre la criminalité violente – ce que M. Patel décrit comme un « changement de cap radical » – en donnant davantage de moyens aux antennes locales et en renforçant les effectifs sur l’ensemble du territoire. Résultat : 30.000 arrestations cette année, dont 25.000 délinquants violents, soit un doublement sur un an à date, et une chute marquée du taux d’homicides, selon le directeur du FBI.
Certaines de ces missions prioritaires – fentanyl, traite des êtres humains et criminalité financière – nécessitent une coopération internationale.

Un réseau mondial du fentanyl

M. Patel souligne que le problème du fentanyl est de nature mondiale, en référence à son récent déplacement en Asie, qui comprenait plusieurs étapes au‑delà de la Chine.
« Le problème ne se limite pas à la Chine. Nous avons travaillé de façon exemplaire avec nos partenaires en Inde pour stopper les transbordements qui y transitent. Nous nous sommes également rendus au Japon dans le cadre de ce voyage, pour la même raison », explique‑t‑il.
Le voyage au Japon a débouché sur une coopération renforcée entre services répressifs et sur des accords permettant, « pour la première fois en cinq ans », l’extradition vers les États‑Unis, ajoute M. Patel.
L’interruption des flux de précurseurs a produit des effets immédiats, selon lui.
« La fermeture de ce pipeline oblige les trafiquants de drogue à se démener pour trouver des alternatives, ce que nous observons actuellement », déclare M. Patel. « Et voici la bonne nouvelle : ils savent, et nous savons, qu’il n’y en a pas. C’est pour cela que nous avons établi cette liste. »
Vers la fin du premier mandat de Donald Trump, le président avait obtenu de Pékin un accord visant à restreindre les exportations de fentanyl vers les États‑Unis. Par la suite, le trafic de fentanyl a explosé, les entreprises chimiques chinoises s’étant mises à vendre des précurseurs et des presses à comprimés à des trafiquants installés au Mexique.
« Il s’agit de la deuxième étape de ce second mandat : couper l’accès aux précurseurs, car nous avons littéralement tranché la tête du serpent », explique M. Patel.

Le voyage en Chine

M. Patel raconte que sa rencontre avec son homologue du ministère chinois de la Sécurité publique a été « une expérience un peu surréaliste ».
Il précise avoir abordé cette réunion en sachant que la partie chinoise ne serait pas d’accord à 100 % sur tous les sujets, mais que leur mission, telle que définie par leurs chefs d’État respectifs, consistait à « mettre fin aux précurseurs du fentanyl utilisés par les organisations de trafic de drogue au Mexique pour tuer des Américains, et nous avons conclu cet accord immédiatement ».
Avant ce déplacement, M. Patel avait déjà travaillé pendant six mois avec les forces de l’ordre chinoises sur la question du fentanyl, par téléphone et visioconférence. Ces échanges avaient déjà conduit à la restriction de certaines exportations de précurseurs de fentanyl à compter du 1er septembre, avant que Pékin n’annonce, le 10 novembre, des restrictions plus larges.
« Nous avons réussi à couper l’accès aux 13 précurseurs indispensables à la fabrication du fentanyl et à encadrer strictement sept autres produits chimiques qui modifient le fentanyl pour en faire une drogue létale et addictive », explique‑t‑il.
M. Patel précise que la coopération de Pékin est liée à une réduction des droits de douane sur le fentanyl – 10 % au lieu de 20 % – et que des échanges réguliers sont prévus pour s’assurer que le régime tiendra parole cette fois.
« Ils vont devoir revenir en permanence à la table et nous démontrer des résultats », ajoute‑t‑il. « S’il faut que j’y retourne, j’y retournerai. »
Il indique que la stratégie de l’administration face à la crise du fentanyl repose sur une mobilisation « de l’ensemble de l’appareil d’État » et qu’il est l’interlocuteur désigné de Pékin pour le respect de cet accord.
« Si vous violez cet accord, je décrocherai mon téléphone pour appeler Scott Bessent au [département du Trésor]. Je passerai un coup de fil à Pete Hegseth au [département de la Guerre] », prévient‑il. « Il s’agit d’un effort de collaboration, avec des sanctions également mises en œuvre par nos partenaires du Trésor et via des désignations du Bureau du contrôle des avoirs étrangers. »
« Nous avons adopté une approche globale à l’échelle du gouvernement afin de nous assurer qu’ils respecteront cet accord, et s’ils ne le font pas, nous serons les premiers à le dénoncer. »
Jan Jekielek est rédacteur en chef pour Epoch Times et producteur pour NTD, spécialisé dans les droits de l'homme et les médias. En 2009, il a rejoint Epoch Times à plein temps et a occupé divers postes, notamment celui de rédacteur en chef du site Web. Il anime actuellement l'émission American Thought Leaders [Facebook | Youtube] et a produit le film "Manny: A Documentary"

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