Inflation
Viande, chocolat, café… L’inflation sur les produits du quotidien en hausse continue depuis avril 2025
Après plusieurs mois de recul, l'inflation sur les produits du quotidien repart à la hausse depuis le printemps 2024 et pèse sur le pouvoir d'achat des ménages français. Si quelques produits affichent des baisses, la tendance globale reste orientée à la hausse, alimentée notamment par des tensions sur les matières premières.

Photo: DENIS CHARLET/AFP via Getty Images
L’évolution des prix des produits du quotidien – produits de grande consommation et produits frais en libre service – connaît un net retournement à partir d’avril, selon le baromètre LSA-Circana. Alors que l’inflation restait négative jusqu’en mars (-0,7 %), la tendance s’inverse au printemps. Les prix progressent de manière régulière depuis huit mois : +0,3 % en avril, puis +1,1 % en septembre, avant de poursuivre leur hausse à +1,3 % en octobre et +1,4 % en novembre. Cette trajectoire confirme le changement de cycle observé après plusieurs mois de repli.

Source : LSA – Graphique Epoch Times
Flambée des prix de certains produits alimentaires
Certains produits alimentaires enregistrent de très fortes augmentation sur un an : le café torréfié bondit de +27,2 %, les tablettes de chocolat de +19,6 %, et la viande hachée de +12,6 %. Les céréales chocolatées progressent de 11,8 %, tout comme les dosettes de café, à +11,7 %.
Enregistrant +2 % sur un an, la hausse des prix est encore plus marquée en novembre pour le panier d’achat de référence de 100 euros suivi par Circana pour LSA. Ce panier, constitué de produits essentiels, « donne à ce titre probablement une meilleure vision de ce que perçoivent les Français », indique l’experte Emily Mayer, directrice business Insights, selon LSA.
Parmi les produits du quotidien, certains se détachent toutefois par leurs baisses de prix. Lessives (-8,4 %), jambon cuit (-5,5 %), huiles (-5,1 %), farines (-5 %) ou encore produits pour la vaisselle (-4,7 %) reculent, offrant quelques marges de respiration dans le budget des ménages.
La distribution de proximité reste le circuit le plus touché. Avec une inflation de +2,4 % sur un an, elle affiche un niveau deux fois supérieur à celui des autres formats. Les hypermarchés enregistrent +1,1 %, les supermarchés +1,3 %, et l’e-commerce +1,1 %.
Hausse du prix des matières premières
La flambée mondiale du cacao, provoquée par de mauvaises récoltes en Afrique de l’Ouest, nourrit directement la hausse du chocolat, selon l’Essentiel de l’Éco. La viande, elle, subit la baisse du cheptel, les coûts de production et les aléas sanitaires.
Yves Puget, directeur de la publication de LSA, évoque sur BFMTV le « yoyo du prix des matières premières et des négociations commerciales » pour expliquer les fluctuations actuelles. Après une période de prix élevés entre 2020 et 2022, le prix des matières premières s’est replié avant de remonter à un niveau encore plus haut aujourd’hui.
Un taux de rupture élevé dans les magasins
Yves Puget souligne sur BFMTV la persistance d’un taux de rupture élevé dans les magasins : « Le taux de rupture en magasin (produit absent en rayon ndlr) est encore de 7% » dans un pays comme la France. Par exemple, les œufs, vers lesquels les consommateurs se sont rabattus pour accéder à des protéines moins chères, reviennent petit à petit dans les rayons. Les épisodes de grippe aviaire ont perturbé la production, constituant un facteur conjoncturel favorisant le manque de produits. Mais au-delà de ces aléas sanitaires, des facteurs structurels persistent : commandes mal remplies, palettes coincées dans des entrepôts et autres difficultés organisationnelles. L’ensemble de ces éléments alimente un climat inflationniste durable.
Depuis 2023, les prix à la consommation demeurent élevés et les baisses observées n’ont jamais suffi à inverser la tendance. Le directeur de la publication de LSA estime que les consommateurs attendent une baisse des prix mais que l’on est « au bout du système dans la négociation forte ». Selon lui, « les baisses de prix viendront de gains de productivité ». Une approche productiviste combattue par une partie de la population agricole privilégiant les circuits courts, la vente directe et des méthodes plus protectrices des ressources et de l’environnement. Il s’agit surtout de petites exploitations, dont 40.000 ont disparu en trois ans.
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