Transports en Île-de-France
Une petition demande des « wagons réservés aux femmes et aux enfants » dans les transports en Île-de-France
Après une agression sexuelle dans le RER C en octobre, une habitante du Val-d'Oise a lancé une pétition réclamant des wagons réservés aux femmes et aux enfants.

À la station Louvre-Rivoli, à Paris le 19 juillet 2025.
Photo: BEHROUZ MEHRI/AFP via Getty Images
Suite à une tentative de viol dans le RER C largement médiatisée en octobre dernier, une pétition demandant la création de wagons exclusivement réservés aux femmes et aux enfants dans les transports franciliens suscite un vif débat. Alors que plus de 13.000 personnes ont déjà signé ce texte, les autorités organisatrices rejettent fermement cette proposition et privilégient d’autres solutions technologiques et sécuritaires.
Une initiative face à un sentiment d’insécurité persistant
Marie K., habitante du Val-d’Oise qui emprunte régulièrement le RER D, a lancé sa pétition sur Change.org le 24 octobre. « Les femmes ne se sentent pas en sécurité dans les transports d’Île-de-France », affirme-t-elle selon Le Point. Son constat s’appuie sur des données concrètes : une étude de l’Observatoire national des violences faites aux femmes publiée en mars révèle que 56 % des femmes interrogées ne se sentent pas rassurées dans les espaces du réseau ferré francilien.
L’auteure de la pétition dénonce, comme le rapporte Le JDD, le « sentiment constant de vulnérabilité et d’inquiétude » ressenti par des milliers de femmes durant leurs trajets quotidiens. Elle propose de « lancer un projet pilote de wagons réservés aux femmes et aux enfants sur les lignes RER et Transilien », avec « une signalétique claire et visible pour identifier ces wagons » ainsi qu’un renforcement de la surveillance dans ces zones spécifiques.
Un modèle déjà appliqué à l’étranger
La proposition de Marie K. s’inspire d’exemples internationaux. Selon Le Point, cette idée remonte à la création des premiers réseaux de métro à la fin du XIXe siècle. L’Inde a instauré ces wagons dès les années 1950, le Japon au début des années 2000, suivi par Mexico en 2008 et la Malaisie en 2010. En Europe, l’Allemagne, l’Autriche et la Suisse proposent également des compartiments réservés aux femmes dans certains trains régionaux ou de nuit. Dubaï et le Royaume-Uni figurent également parmi les territoires ayant adopté ce système, précise Le Figaro.
« L’Île-de-France peut devenir le premier territoire en France à montrer l’exemple, en faisant du transport public un espace réellement sûr pour les femmes », martèle Marie dans sa pétition. Elle demande également « une évaluation indépendante du projet en impliquant les passagères ».
Les autorités privilégient la technologie
Île-de-France Mobilités (IDFM) oppose une fin de non-recevoir à cette initiative. « Nous n’avons pas pour projet à ce jour de créer des wagons réservés aux femmes, quel que soit le mode de transport », déclare l’organisme au Parisien. L’autorité organisatrice mise plutôt sur un arsenal technologique : davantage de caméras, le déploiement de trains « boas » aux wagons interconnectés pour éviter l’isolement, un numéro d’urgence (le 3117) et des bornes d’appel d’urgence. IDFM compte aussi sur la présence d’agents de sécurité et dispose de 80.000 caméras.
Valérie Pécresse, présidente de la région Île-de-France, a réagi dimanche sur le réseau X en se déclarant favorable à l’utilisation de « vidéo protection algorithmique, augmentée par l’IA », rapporte Le Figaro. « Je dis chiche, oui, maintenant ! C’est indispensable pour garantir la sécurité dans les transports, notamment en cas d’agression sexuelle », a-t-elle écrit, ajoutant que « les caméras ne sont pas juste là pour retrouver les agresseurs, elles sont là pour empêcher les crimes ».
Dans les commentaires de la pétition, le débat s’est rapidement déplacé vers des considérations polémiques sur le profil des agresseurs. Une internaute s’emporte, estimant qu’« il est urgent de faire le ménage en France » et dénonçant une situation devenue « intenable », où l’on « laisse entrer n’importe qui » sans procéder aux expulsions lorsqu’ils commettent des infractions. Une sortie qui a immédiatement provoqué des réactions outrées parmi les autres utilisateurs, certains soulignant que le problème concerne « tous les hommes en général », comme le relève Le Figaro.
Articles actuels de l’auteur









