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« Un seuil a été franchi » : un rapport choc dévoile le coût socio-culturel de l’immigration pour le système éducatif français

DÉCRYPTAGE - L'Observatoire de l'immigration et de la démographie publie une note explosive sur les effets des flux migratoires sur le système éducatif français. Entre baisse du niveau, explosion des coûts et pressions communautaires, le document dresse un état des lieux inquiétant d'une école en mutation profonde et marquée par une différence de niveau vérifiable entre élèves autochtones et élèves issus de l’immigration.

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Photo: JULIEN DE ROSA / AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 11 Min.

Dans une note de quarante pages publiée ce 27 novembre, l’Observatoire de l’immigration et de la démographie (OID) s’aventure sur le territoire miné des conséquences de l’immigration sur l’école, creuset de la nation. Intitulée « L’impact de l’immigration sur le système éducatif français », elle aligne les données issues de sources officielles et publiques comme autant de coups de semonce.
L’auteur de cette étude, Joachim Le Floch-Imad, enseignant et essayiste qui vient de publier Main basse sur l’Éducation nationale aux éditions du Cerf, ne prétend pas que l’immigration soit « la cause unique des difficultés de notre école ». Il affirme toutefois qu’elle « les exacerbe toutes ». Une thèse qu’il étaye par une accumulation de statistiques puisées aux sources officielles (Insee, OCDE, ministère de l’Éducation nationale), rendant difficile toute accusation de manipulation des chiffres.
Une transformation démographique silencieuse
Premier constat, et non des moindres : l’école française a changé de visage sans que le pays en ait vraiment pris la mesure. Les chiffres donnent le vertige. Selon l’enquête Trajectoires et Origines de l’Insee et de l’Ined, 40 % des enfants de moins de quatre ans en France sont immigrés ou issus de l’immigration sur trois générations. Plus d’un élève de CM1 sur cinq parle une autre langue que le français à la maison, révèle l’étude TIMSS 2023. Quant aux étrangers de moins de quinze ans présents sur le territoire, ils dépassent le million de personnes.
Cette mutation se mesure aussi à l’aune des dispositifs que l’Éducation nationale a dû créer pour y faire face. Le nombre d’élèves allophones nouvellement arrivés (EANA), ces jeunes nés à l’étranger et ne maîtrisant pas le français, a bondi de 153 % depuis l’année scolaire 2007-2008, passant de 34 900 à 88 500. Un élève allophone sur cinq n’a jamais été scolarisé avant de fouler le sol français. Pour les accueillir, le ministère déploie des unités pédagogiques spécifiques (UPE2A), des ateliers destinés aux parents (OEPRE), des enseignements internationaux de langues étrangères (EILE), autant de programmes qui, selon le rapport, « contribuent à segmenter les missions d’une école déjà fragilisée ».
Le coût : quelque 180 millions d’euros annuels pour les seuls dispositifs allophones, auxquels s’ajoutent les dotations annexes. La Cour des comptes, dans un rapport de 2023, qualifiait pudiquement le pilotage de cette politique de « largement perfectible ».
Le spectre du déclassement scolaire
Mais c’est sur le terrain des résultats que le rapport frappe le plus fort. L’OID s’appuie massivement sur l’enquête PISA 2022 pour documenter les écarts de performance entre élèves « autochtones » (ni immigrés ni enfants d’immigrés) et élèves issus de l’immigration. En mathématiques, le fossé atteint 47 points entre les premiers et les enfants d’immigrés, et 60 points avec les immigrés eux-mêmes, soit l’équivalent d’un an et demi de retard scolaire. Cette différence, « nettement plus frappante que chez nos voisins », contribue mécaniquement au recul de la France dans les classements internationaux : 474 points en moyenne nationale, contre 485 pour les seuls élèves sans ascendance migratoire directe.
Les données de l’Insee viennent compléter ce tableau : 23,9 % des enfants d’immigrés ne terminent pas leurs études initiales, contre 12,9 % des Français sans ascendance migratoire. Les premiers redoublent davantage, sont surreprésentés dans les filières spécialisées, accèdent moins souvent au lycée général et obtiennent des diplômes de moindre niveau.
Des immigrations aux destins contraires
Le rapport se garde toutefois de toute essentialisation. Il n’existe pas « une » immigration, mais « des » immigrations aux trajectoires scolaires parfois diamétralement opposées. Et c’est là l’une des contributions intéressantes du document.
Les enfants d’immigrés originaires d’Asie du Sud-Est connaissent ainsi une « sur-réussite scolaire spectaculaire » : 39,9 % d’entre eux détiennent un diplôme supérieur à Bac +2, contre 27,7 % des autochtones. Seuls 5,1 % sont sans diplôme, contre 13,2 % pour les Français sans ascendance migratoire. Le rapport attribue ce succès aux « spécificités du modèle familial asiatique » et à une « exigence particulièrement élevée vis-à-vis de la scolarité des enfants ». Les descendants d’immigrés européens (hors Europe du Sud) présentent un profil similaire.
À l’inverse, les trajectoires des enfants originaires du Maghreb, d’Afrique subsaharienne ou de Turquie s’avèrent plus chaotiques. Les descendants d’immigrés maghrébins sont 22,1 % à ne détenir aucun diplôme ou seulement un brevet, un chiffre qui grimpe à 25,6 % pour ceux d’origine algérienne, soit près du double des autochtones. Environ un tiers des enfants d’origine turque ou des garçons d’origine maghrébine ont déjà redoublé à l’école primaire, contre 16 % des garçons français sans ascendance migratoire.
Pourquoi la France plus que ses voisins ?
L’OID tente d’expliquer pourquoi l’immigration pèse davantage sur l’école française que sur celles des pays voisins. Sa réponse tient en trois mots : composition des flux. La France accueille une immigration plus extra-européenne, moins diplômée et plus précaire que la moyenne de l’OCDE. Selon l’Insee, 34,7 % des immigrés n’ont aucun diplôme ou seulement un brevet, contre 13,2 % des autochtones. D’après Eurostat, la France a reçu en 2023 une part trois fois plus importante d’immigrés issus de pays à faible indice de développement humain que la moyenne européenne.
L’argument socio-économique est-il pour autant suffisant ? Le rapport reconnaît que « pour mesurer l’impact de l’immigration sur notre école, il faut la regarder telle qu’elle est, non telle qu’on aimerait qu’elle soit ». Même en contrôlant les variables sociales, un écart de 17 points persiste entre immigrés et autochtones en mathématiques dans l’étude PISA. La querelle théorique entre explication « migratoire » et explication « socio-économique » importe donc peu en pratique, estime l’auteur.
L’école, miroir de la fragmentation nationale
Le document s’aventure ensuite sur un terrain plus inflammable encore : les tensions culturelles et religieuses au sein de l’école. Citant une enquête IFOP de mars 2025, il relève que 52 % des enfants de deux parents nés hors d’Europe déclarent qu’ils n’accepteraient pas de nouer certaines relations avec des élèves de religion juive, contre 16 % de l’ensemble des élèves. Plus troublant : 71 % des enfants de deux parents extra-européens ayant assisté à des violences physiques contre un élève juif déclarent les avoir « approuvées ».
Les réseaux d’éducation prioritaire (REP), où les enfants issus de l’immigration sont massivement surreprésentés, cristallisent ces difficultés. Selon l’IFOP, 65 % des enseignants en REP admettent s’être déjà autocensurés, 53 % ont observé des contestations d’enseignement ces deux dernières années, et 42 % ont relevé des contestations lors de l’hommage à Samuel Paty, contre respectivement 48 %, 23 % et 12 % hors éducation prioritaire.
Le rapport documente aussi ce qu’il nomme « l’offensive islamiste » contre l’école républicaine : plus de mille mineurs fichés pour islamisme, 38 % des élèves musulmans refusant de « condamner totalement » l’assassinat de Dominique Bernard selon l’IFOP, 81 % des lycéens musulmans jugeant injustifié de montrer en classe des caricatures religieuses.
« Les remontées de terrain confirment la recrudescence de comportements relevant d’une radicalisation islamiste : banalisation de la menace “faire une Paty ”; apparition d’insultes d’un genre nouveau (“kouffar ”, “kahba”, “gwer”) pour désigner, respectivement, un mécréant, une pute ou un Occidental à la peau blanche; violences contre les professeurs qui tentent de faire appliquer la loi de 2004; explosion des actes antisémites; multiplication des abayas …», lit-on.
Selon un rapport parlementaire de mars 2024, la quasi-totalité des disciplines font désormais l’objet de « contestations d’enseignements », ce qui, selon Joachim Le Floch-Imad, révèle l’ampleur de la pression islamiste sur le système éducatif français. « Les populations accueillies ne renonçant pas, une fois installées, aux bagages culturels qu’elles apportent, les flux migratoires apparaissent étroitement liés à la dégradation du climat scolaire, à la montée des violences et à la recrudescence des atteintes à la laïcité ».
Que faire ?
Face à ce constat, l’OID préconise une série de mesures qui feront bondir l’aile gauche de l’échiquier politique. En tête : « réduire drastiquement les flux migratoires », présenté comme un « préalable » indispensable. Suivent la refonte de l’éducation prioritaire (révision de la carte figée depuis 2015, affectation d’enseignants expérimentés plutôt que de débutants), la réhabilitation du « principe d’assimilation » avec suppression des enseignements de langues d’origine, et un « big bang de l’autorité » incluant des peines planchers en conseil de discipline et la responsabilisation financière des familles d’élèves violents.
Le rapport appelle enfin à une « tolérance zéro envers le communautarisme islamiste », avec extension de la loi de 2004 sur les signes religieux à toutes les activités scolaires et retrait d’agrément aux associations « anti-laïques ». « Il faut avoir la lucidité de le reconnaître », conclut le rapport : « un seuil de saturation a été franchi ».