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Vaccin grippe

Obligation vaccinale contre la grippe : un choix politique à contre-courant de la science

DECRYPTAGE - Le gouvernement veut imposer la vaccination antigrippale aux soignants. Mais que disent réellement les données scientifiques ? Efficacité limitée, transmission virale non freinée, effets secondaires sous-estimés : la science met en lumière des zones d’ombres que la politique préfère ignorer.

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Photo: Unsplash

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Durée de lecture: 25 Min.

Recalé une première fois à l’Assemblée nationale grâce à une coalition RN-UDR-LFI, l’article du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) visant à rendre obligatoire la vaccination antigrippale des soignants libéraux a été réintroduit par le Sénat. Le gouvernement mise maintenant sur la deuxième lecture pour faire passer la mesure. Pourtant, les certitudes politiques contrastent nettement avec l’état des connaissances scientifiques. Efficacité sur la transmission, protection des personnes âgées, pertinence de la vaccination annuelle… Les études publiées dans les revues médicales les plus prestigieuses apportent des réponses souvent surprenantes, et rarement médiatisées. Tour d’horizon de ce que dit la littérature scientifique.

Le vaccin empêche-t-il la transmission du virus ?

Réponse courte : non.
C’est l’argument central avancé pour justifier l’obligation vaccinale des soignants : en se faisant vacciner contre la grippe, ils protégeraient leurs patients les plus fragiles. L’idée semble relever du simple bon sens. Pourtant, la Collaboration Cochrane, référence internationale en matière de revues systématiques de la littérature médicale, a déjà tranché la question dès 2010 dans une méta-analyse approfondie. Selon ses conclusions, il n’existe « aucune preuve que les vaccins empêchent la transmission du virus ou les complications liées à la maladie ». Plus encore, aucune donnée solide ne démontrait un effet sur la réduction des hospitalisations.

Cette analyse a été actualisée en 2014 sur la base d’un ensemble d’études plus large et plus récent. Là encore, les conclusions allaient dans le même sens : les données disponibles « n’apportent aucune preuve en faveur de l’utilisation de la vaccination contre la grippe chez les adultes en bonne santé comme mesure de santé publique de base ». Les auteurs estimaient même que les résultats « semblent décourager » le recours à cette vaccination, et accusaient les Centers for Disease Control and Prevention (CDC) américains de présenter de manière « trompeuse » la littérature scientifique pour justifier leurs recommandations de vaccination universelle.

« Une vaccination universelle contre la grippe, ou même ciblée sur les professionnels de santé, permettrait-elle de réduire le risque de transmission à l’hôpital ? La réponse est non », confirme auprès d’Epoch Times le Dr Robert Malone, membre du comité consultatif sur les pratiques vaccinales des CDC et pionnier des technologies à ARN messager. « La capacité des vaccins antigrippaux à diminuer de façon significative le risque d’infection ou de réplication virale est très faible », ajoute-t-il.

Même constat du côté du Dr Jean-Marc Sabatier, directeur de recherche au CNRS et docteur en biologie cellulaire et microbiologie : « L’efficacité des vaccins contre la grippe sur la transmission du virus est quasi nulle ». À ce titre, le scientifique s’agace de constater que, malgré cet état des connaissances scientifiques, la Haute Autorité de santé a accepté, à la demande du ministère de la Santé, de recommander dans un avis de février 2023 l’extension de la vaccination antigrippale aux enfants de 2 à 17 ans sans comorbidité, avec pour objectif affiché de « limiter la diffusion du virus » au sein de la population.

Autre élément troublant : une étude publiée le 18 janvier 2018 dans les Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS), revue scientifique de référence, a observé que les personnes vaccinées contre la grippe exhalaient en moyenne plus de six fois plus de particules virales respirées sous forme d’aérosols que les non-vaccinés. Les auteurs soulignaient que, si ces résultats venaient à être confirmés, ils pourraient remettre en cause certaines politiques vaccinales en vigueur.

Quelle est l’efficacité réelle du vaccin ?

Réponse courte : très variable, souvent médiocre.
En 2017, l’influente revue Science publiait un article au titre sans ambiguïté : « Pourquoi les vaccins anti-grippe échouent si souvent ». Le constat était sévère. « Ce qu’on ne dit pas, c’est à quel point ce vaccin est peu performant. Les vaccins les plus couramment utilisés ne protègent pas plus de 60 % des personnes vaccinées ; certaines années, leur efficacité chute jusqu’à 10 %. » Un diagnostic qui contraste fortement avec le discours volontiers uniforme des autorités sanitaires.

Les données les plus récentes ne sont guère plus encourageantes. Pour la saison 2024-2025, le réseau RELAB, chargé de la surveillance des virus respiratoires en France et partenaire de Santé publique France, a publié dans Eurosurveillance une estimation d’efficacité de seulement 22 % chez les personnes de 65 ans et plus. Autrement dit, précisément dans la tranche d’âge prioritaire des campagnes de vaccination, celle-là même au nom de laquelle on envisage de contraindre les soignants.

Le principal facteur d’explication réside dans le mode de fabrication du vaccin. « Ce qu’il faut comprendre, c’est que les vaccins antigrippaux sont conçus six mois avant le début de la saison hivernale, à partir des souches virales identifiées dans l’hémisphère Sud », explique à Epoch Times le Dr Jean-Marc Sabatier. « Entre février, lorsque ces choix sont arrêtés, et l’automne suivant, le virus a largement le temps de muter. Résultat : les souches retenues ne correspondent pas toujours à celles qui circuleront effectivement dans l’hémisphère Nord. »

Mais le décalage entre les souches sélectionnées et celles réellement en circulation n’explique pas tout. Comme le soulignait Science, « l’efficacité du vaccin peut s’avérer chancelante même lorsque les bonnes souches ont été utilisées pour le fabriquer ». Autrement dit, même dans les conditions théoriquement idéales, la protection demeure limitée. Danuta Skowronski, épidémiologiste au Centre de contrôle des maladies de la Colombie-Britannique (Canada), reconnaissait d’ailleurs dans les colonnes de la revue que le programme de vaccination reposait sur « des hypothèses empilées les unes sur les autres », et confiait que nombre de chercheurs hésitaient à exprimer publiquement ces limites, par crainte des réactions que cela pourrait susciter.

La vaccination répétée renforce-t-elle la protection ?

Réponse courte : c’est plutôt l’inverse.
Les autorités sanitaires préconisent une vaccination antigrippale annuelle. Sur le papier, la stratégie paraît logique : puisque le virus mute, la protection doit être mise à jour. Pourtant, plusieurs travaux suggèrent que cette répétition pourrait, au contraire, s’avérer « contre-productive », selon les mots du Dr Robert Malone. En cause : un mécanisme immunologique méconnu du grand public, le « péché originel antigénique », également appelé empreinte immunitaire.

« Des injections répétées peuvent induire une forme de tolérance immunitaire, ou un biais de réponse privilégiant la première souche contre laquelle vous avez été vacciné. Cela altère ensuite la capacité de votre système immunitaire à combattre de nouveaux variants », alerte le scientifique. Un phénomène qui, s’il était davantage expliqué dans les campagnes de santé publique, pourrait sérieusement interroger la pertinence d’une vaccination systématique année après année.

Cette hypothèse n’est pas théorique : une étude financée par les CDC eux-mêmes, publiée en septembre 2014 dans Clinical Infectious Diseases, a étudié l’impact d’une vaccination renouvelée sur cinq saisons successives. Le résultat est sans équivoque : plus une personne avait été vaccinée les années précédentes, moins le vaccin était efficace contre la souche H3N2, dominante cette année-là. « La protection vaccinale était la plus élevée chez les personnes non vaccinées durant les cinq saisons précédentes », concluaient les chercheurs, appelant à explorer plus avant « l’interférence potentielle liée à la vaccination répétée ».

Une autre étude publiée en 2020 dans Eurosurveillance a prolongé l’analyse sur une décennie, chez les personnes âgées de 65 ans et plus : une première par son ampleur. Les résultats dessinent une courbe éloquente : chez ceux n’ayant reçu que le vaccin de la saison en cours, l’efficacité atteignait 34 %. Elle tombait à 26 % après 1 à 3 vaccinations sur dix ans, à 24 % après 4 à 6 vaccinations, à 13 % après 7 à 8, et à seulement 7 % chez les personnes vaccinées 9 à 10 fois. Une chute progressive et continue.

Le vaccin peut-il augmenter le risque d’infection ?

Réponse courte : certaines études le suggèrent.
La question a ressurgi sur la toile en avril 2025, après la publication d’une étude de la Cleveland Clinic portant sur 53 402 employés de cet hôpital universitaire américain. Non encore évaluée par les pairs, elle rapportait un résultat troublant : les personnes vaccinées contre la grippe pour la saison 2024-2025 présentaient un risque accru de 27 % de contracter le virus par rapport aux non-vaccinés. « La vaccination contre la grippe était associée à un risque accru de grippe chez les adultes travaillant dans le secteur de la santé », résument les auteurs.
Ces derniers se gardent toutefois de conclure à un effet causal et ne remettent pas en cause l’intérêt global de la vaccination. Ils invitent plutôt à relativiser ses performances réelles : « Compte tenu des nombreuses variables influençant l’efficacité du vaccin d’une année sur l’autre, ainsi que des procédés actuels de fabrication, il est peut-être illusoire d’en attendre une efficacité élevée chaque année. »
Ce constat n’est pas isolé. Dès avril 2010, une étude publiée dans PLoS Medicine rapportait déjà les résultats « inattendus » de quatre enquêtes épidémiologiques menées au Canada : les personnes vaccinées contre la grippe saisonnière 2008-2009 étaient plus susceptibles de contracter le virus pandémique H1N1, la fameuse « grippe porcine » apparue en 2009, que les non-vaccinés. Les chercheurs avançaient une hypothèse : la vaccination répétée pourrait « empêcher le développement d’une immunité plus robuste, complexe et étendue, comparable à celle conférée par une infection antérieure ».
D’autres travaux, enfin, ont signalé une augmentation du risque d’infections respiratoires non grippales chez les personnes vaccinées. En 2020, une étude menée au sein du Département de la défense américain, publiée dans la revue Vaccine, faisait état d’une hausse de 36 % du risque d’infection par un coronavirus chez les personnes ayant reçu le vaccin antigrippal, comparé aux non-vaccinés. Une recherche parue en 2012 dans Clinical Infectious Diseases relevait également « un risque accru statistiquement significatif d’infections causées par des virus respiratoires non grippaux » et formulait une hypothèse préoccupante : le vaccin pourrait, « via un mécanisme biologique encore inconnu », renforcer la protection contre la grippe… au détriment de la défense immunitaire contre d’autres pathogènes.

Le vaccin réduit-il la mortalité chez les personnes âgées ?

Réponse courte : aucune preuve scientifique ne le démontre.
C’est pourtant l’un des arguments phares des campagnes vaccinales : protéger les personnes âgées, considérées comme les plus exposées aux risques d’hospitalisation et de décès. Mais les données disponibles contredisent largement cette présomption.

Une étude des National Institutes of Health (NIH), publiée en 2005 dans Archives of Internal Medicine, mettait déjà en lumière un paradoxe dérangeant. Alors que la couverture vaccinale des plus de 65 ans avait grimpé de 20 % avant 1980 à 65 % en 2001, les taux de mortalité attribués à la grippe et à la pneumonie avaient, eux, « augmenté de manière significative » sur la même période.

L’année suivante, la principale auteure de l’étude, le Dr Lone Simonsen, accompagnée du Dr William Glezen, enfonçait le clou dans l’International Journal of Epidemiology. Selon eux, aucune donnée ne permettait de conclure que cette hausse spectaculaire de la vaccination avait entraîné la moindre baisse des hospitalisations ou des décès : « Au contraire, la mortalité et les hospitalisations ont continué à augmenter. » Les chercheurs jugeaient cette conclusion « surprenante », rappelant que l’idée d’un vaccin « très efficace pour réduire la mortalité » constituait le socle des politiques menées par les CDC, une hypothèse « jamais testée dans le cadre d’essais cliniques ».

Une étude publiée en 2008 dans Virology Journal est venue conforter ces observations. Elle relevait que, contrairement aux déclarations rassurantes des autorités sanitaires, les décès et hospitalisations liés à la grippe chez les personnes âgées avaient fortement augmenté aux États-Unis dans les années 1980 et 1990, précisément au moment où la couverture vaccinale connaissait une expansion rapide.

En 2013, le Dr Peter Doshi, rédacteur en chef adjoint du British Medical Journal, résumait la situation avec une franchise rare : « Quelles sont les preuves que les vaccins contre la grippe réduisent la mortalité chez les personnes âgées ? Absolument aucune. » Avant d’ajouter une remarque sévère : « Le plus troublant, peut-être, c’est le manque d’intérêt des autorités sanitaires face à cette absence de données fiables. »

Les chiffres de mortalité grippale sont-ils fiables ?

Réponse courte : ils sont hautement contestés.
Selon Santé publique France, la grippe entraînerait en moyenne 9000 décès par saison entre 2011-2012 et 2021-2022. Ces chiffres spectaculaires, abondamment relayés lors des campagnes vaccinales, servent de justification majeure à l’injection massive. Pourtant, leur mode de calcul soulève de sérieux doutes.

Dès 2010, la commission d’enquête du Sénat sur la gestion de la grippe H1N1 alertait sur ce point : la virulence réelle du virus saisonnier « n’est pas connue avec précision ». Les estimations de mortalité ne reposent en effet pas sur un décompte individuel des victimes. Elles proviennent d’« une simple mesure de la surmortalité hivernale ». En pratique, les décès survenus durant l’hiver, dès lors qu’ils ne sont pas clairement attribués à une autre cause, sont globalement imputés à la grippe au seul motif qu’elle circule à cette période, un procédé méthodologique pour le moins contestable.

Auditionné par la commission en mai 2010, le Dr Dominique Dupagne, médecin généraliste et ancien chroniqueur santé sur France Inter, avait résumé la situation avec une formule cinglante : cette estimation relève de « la lecture du marc de café ou des entrailles de poulet ». S’appuyant sur des données épidémiologiques qu’il jugeait plus robustes, notamment une étude portant sur les 80 départements français les plus peuplés, il évaluait la mortalité réelle à environ 500 décès par an, essentiellement des personnes en fin de vie dont « le dernier souffle est légèrement avancé par la grippe ». Une estimation sans commune mesure avec les 9000 morts officiellement annoncés.

Le praticien dressait alors un constat amer : les professionnels de santé avaient « perdu confiance » dans les chiffres fournis par les autorités, qu’il accusait d’être capables de « multiplier les estimations par dix, cent, voire mille, sans qu’un accroc ne trouble leur voix ».

Même topo s’agissant de la pandémie de grippe H1N1. Le rapport du Sénat critiquait les « propos alarmistes » de certains experts, l’Institut de veille sanitaire (InVS), dans un avis du 28 septembre 2009, ayant prévu à l’époque entre 6400 et 96 000 décès, soit « 2 à 30 fois plus que la grippe saisonnière ». Quelques mois plus tôt, en mai 2009, Antoine Flahault, directeur de l’École des hautes études en santé publique (EHESP), évoquait pour sa part jusqu’à 30 000 morts possibles. La réalité fut bien différente : la France a finalement enregistré 312 décès attribués au H1N1. La commission d’enquête du Sénat s’interrogeait d’ailleurs sur le fait que certaines prévisions scientifiques ne soient pas « devenues, inconsciemment, des espérances ».
Le Dr Dominique Dupagne relevait sur son site que même ce chiffre de 312 décès devait être interprété avec prudence : « Nous n’avons même pas la preuve de la responsabilité de la grippe pour de nombreux morts. Tout décès d’un sujet jeune présentant une maladie ressemblant à la grippe a été comptabilisé. » Il saluait néanmoins le fait qu’un véritable décompte ait été réalisé dans ce cas particulier, contrairement à d’autres épisodes grippaux où les chiffres restent approximatifs.

Aux États-Unis, le Dr Peter Doshi dénonçait, dès 2005, une stratégie similaire du côté des CDC. Dans un article au titre évocateur, « Disséquer la tromperie du CDC », il expliquait comment l’agence gonflait artificiellement ses chiffres en fusionnant les décès dus à la grippe avec ceux causés par des pneumonies. Un exemple suffit à comprendre l’ampleur du problème : en 2001, les CDC annonçaient 62 034 morts « grippe et pneumonie » confondues. Or, selon le National Center for Health Statistics, seuls 257 décès étaient réellement attribuables à la grippe cette année-là, dont seulement 18 confirmés en laboratoire, soit 0,03 % du total. Autrement dit, l’immense majorité de ces décès ne relevaient pas de la grippe et n’auraient de toute façon pas pu être évités par la vaccination.

Existe-t-il des effets indésirables ?

Réponse courte : oui, mais ils sont rares, bien qu’ils soient très probablement massivement sous-déclarés.
Aux États-Unis, au 1er juin 2025, près de 11 000 plaintes avaient été déposées auprès du Vaccine Injury Compensation Program (VICP), le programme fédéral d’indemnisation des victimes de vaccins, pour des effets graves survenus après vaccination antigrippale : 261 décès et 10 727 cas d’effets secondaires graves. La Cour des réclamations a accordé une indemnisation à 7291 personnes, adultes comme enfants.
Ces chiffres pourraient n’être que la partie émergée de l’iceberg. Une étude financée en 2010 par le ministère américain de la Santé estimait que moins de 1 % des effets indésirables liés aux vaccins serait effectivement déclaré, un phénomène de sous-déclaration massive qui biaise considérablement l’évaluation du rapport bénéfice-risque. Les effets graves documentés incluent le syndrome de Guillain-Barré, maladie neurologique entraînant une paralysie progressive, des cas de myocardite, d’accidents vasculaires cérébraux, de névrite optique et de paralysie faciale.
Il convient de noter que ces effets graves demeurent toutefois rares au regard des dizaines de millions de doses administrées chaque année aux États-Unis. Ces vaccins « peuvent bel et bien provoquer des effets indésirables, même s’ils sont moins fréquents que ceux associés aux vaccins à ARNm ou à vecteur adénoviral contre le Covid », souligne le Dr Malone.

Que dit la Haute Autorité de santé sur l’obligation de vaccination ?

Réponse courte : elle reste prudente.
La Haute Autorité de santé (HAS) a de nouveau été saisie pour se prononcer sur l’obligation vaccinale des soignants contre la grippe saisonnière, et son avis est attendu pour début 2026. Cette position revêt une importance particulière : dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS), l’instauration de l’obligation de vaccination pour les professionnels de santé dépend directement de la recommandation de la HAS.

Contrairement à l’Académie nationale de médecine, à la Cour des comptes ou à la Fédération hospitalière de France, toutes favorables à cette obligation, la Haute Autorité de santé adopte pour l’heure une position prudente, bien qu’elle recommande l’injection. Dans son avis de juillet 2023, elle soulignait que les études suggérant un bénéfice de la vaccination des soignants pour les patients, en termes de réduction des infections et des décès, n’apportent « qu’un faible niveau de preuves », et mettait également en évidence « l’efficacité inconstante, selon les années, de la vaccination antigrippale ».

L’autorité sanitaire invoque par ailleurs « l’insuffisance des données disponibles à ce jour sur le fardeau de la grippe nosocomiale », c’est-à-dire les cas de grippe contractés à l’hôpital, ainsi que sur « l’impact de la vaccination des soignants sur ce fardeau ». Autrement dit, selon la HAS, il n’existe pas encore de preuves solides permettant de justifier une obligation généralisée.