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Un médecin « écœuré » par la justice, son agresseur condamné à des travaux d’intérêt général

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Photo: Capture d'écran X : Le Quotidien du Médecin

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Durée de lecture: 3 Min.

Le Dr Oulmekki s’est fait violemment agresser par un patient de 22 ans fin novembre dans son cabinet situé à Drancy (Seine-Saint-Denis). Il est ressorti de cette agression avec une triple facture du nez. La légèreté de la peine à laquelle a été condamnée jeudi 13 février son agresseur représente un outrage de plus pour le médecin de 64 ans.
« La décision de justice, c’est trois semaines de travaux d’intérêt général, un an d’inéligibilité, 2000 euros d’amende et une interdiction de venir au cabinet, sans que j’aie de garantie qu’il ne le fasse pas », résume le Dr Mohamed  Oulmekki, en entrevue auprès de nos confrères de CNews.
Pour le médecin qui a encore des séquelles de son agression du 25 novembre 2024, « la décision de justice m’a mis au tapis, j’ai été humilié. C’est dix fois pire que la douleur physique », a-t-il confié au Figaro.

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« J’aurais voulu une décision qui soit à la hauteur du préjudice que j’ai subi », ajoute le soignant, qui déplore que son agresseur a rigolé pendant tout le procès, sans s’excuser. « Quelle justice ? Vous rentrez, vous tapez, vous repartez et vous faites trois semaines de travaux d’intérêt général. Merci la justice. Où va la France ? »
Séquelles physiques et psychologiques
Les séquelles dont souffre le médecin depuis près de trois mois sont à la fois physiques et psychologiques. « Je n’ai plus d’odorat, plus de goût. J’ai sans doute une nécrose des racines des dents », détaille-t-il.
Le médecin a repris ses consultations après avoir été en arrêt pendant un mois et demi.
« Je me suis fait violence pour recommencer. Chaque jour, quand j’allais au cabinet, c’était la peur au ventre », précise celui qui le fait « pour les patients qui n’y sont pour rien, qui sont gentils ».
« Si je ferme, ce sont 2500 personnes qui se retrouvent, du jour au lendemain, sans médecin de famille », a-t-il déclaré au Quotidien du médecin.
« Je suis écœuré », a-t-il ajouté. « Je n’ai pas de qualificatifs pour dire ce que je ressens.»
Un nombre record d’agressions en 2024
Pour rappel, le Dr Oulmekki s’est fait agresser dans son cabinet par un patient de 22 ans qu’il connaissait depuis qu’il avait 6 ans. La cause ?  Un litige lié à un remboursement de la Sécurité sociale. Ce chauffeur livreur n’avait aucun antécédent judiciaire.
Le médecin de Drancy remarque que le nombre d’agressions des soignants a considérablement augmenté dans les dernières années.
« On a subi des agressions verbales, des crachats… Ce n’est jamais arrivé à ce point-là », explique-t-il. « Sur la seule année 2024, il y a plus d’agressions que les 25 années d’avant. Ça fait 27 ans que je suis installé ici ».